A la découverte des cinque terres.

Bon, le spot est pas vraiment une découverte. Il est clair qu’on est pas les premiers et la moitié d’entre vous ont déjà dû les visiter.

Notre originalité est de les aborder par la mer. On marche moins mais on a d’autres difficultés…

Autre originalité, nous allons vous les présenter à l’envers de l’usuel; ben oui, on arrive de Gênes et on navigue vers le sud.

Première observation, la côte est très exposée. Peu, voire pas d’abris de la houle. Heureusement, on a eu la chance de pouvoir programmer notre passage sur 3 jours pas trop rouleurs.

Deuxième observation: peu de bateaux (je ne parle pas des navettes et autres locations à la journée qui sont bien présentes). On paye 13€ par jour pour prendre toutes les bouées qu’on veut, et pas besoin de se battre. Et le soir, on est pas plus de 2 par mouillage. C’est sympa.

Mais trêve de bavardages, vous voulez des photos je suppose; alors commençons par le dernier village, Monterosso al Mare. Un village à 2 faces:

Un tunnel permet de relier les 2 plages, très apprécié des filles pour sa fraicheur (même s’il est en pente… 😂)

Autre option, pour les plus courageux, le chemin du chateau, qui permet de dire bonjour à saint-François d’assise qui surveille la cité.

Après un aller-retour sur la grande plage, il a fallu faire une pause fraicheur parce que c’est bien beau tout ça, mais il fait un peu frais…

Après cette reprise de forces, on a pu attaquer les choses sérieuses: les boutiques… fort heureusement pour moi dans des ruelles étroites et ombragées.

Isabelle a essayé une nouvelle robe, mais la vendeuse n’a pas voulu nous la céder.

Déambulations poursuivies jusque sur la place.

Et pour finir cette belle journée, nous avons honoré un petit estanco local de notre présence.

Le lendemain matin, après une nuit un peu r ‘houleuse, nous nous sommes dirigés sur Vernazza. Un petit port nous accueille, où il est interdit de mettre le moteur (du moins en saison), pour accéder au village construit au fond d’un ravin.

Une succession de ruelles étroites et pentues (voire raides) nous invite à découvrir le village. C’est moins fréquenté que la rue commerçante principale. L’ombre compense l’effort vertical, et on ne boude pas notre plaisir.

La rue principale est construite sur le torrent. Des grilles à intervalles réguliers permettent de voir et d’entendre le ruisseau dessous.

Quand on s’élève au-dessus du village, on retrouve les vues « classiques » de Vernazza.

Et devinez comment l’affaire s’est finie?… 😉🥗🍻 Ben oui, il était presque 14:00

Retour au bateau pour bouger vers le troisième village (qui est le même dans les 2 sens… 🤩)

Vernazza depuis la mer

On arrive donc à Corniglia. Alors là, soyons clairs ça se mérite. Déjà ceux qui viennent en train débarquent en bord de mer un peu plus haut que nous et la route pour monter au village est déjà ardue.

Il faut dire que si Vernazza est construite au fond du vallon sur le ruisseau, Corniglia a fait le choix opposé, et tout le village est sur le piton rocheux. Donc, grimpette sévère sous soleil ardent…

Au sommet, petites ruelles, jolies couleurs, mini échoppes, gelateria; rien ne change mais c’est toujours différent et on ne s’en lasse pas.

Et autant vous dire qu’ici, le travail de la terre est un combat.

A tel point que les locaux ont innové…

La suite des Cinque domani…

Escale à Sestri Levante

Le temps est redevenu calme. Il est même difficile de faire de la voile et l’eau revient vers les 27, ce qui convient à tout l’équipage.

Après la nuit à Santa Margherita, Manoir a fait une petite étape jusqu’à Sestri Levante. Nous y avons passé 2 nuits, abrités par une petite digue de la houle résiduelle qui vient du large à cause de vents persistant entre Corse et Italie.

Du coup, une journée tranquille, paddle et baignade.

En fin de journée, nous avons quand même décidé de visiter la petite station balnéaire; bon soyons clairs, pour les filles, ça consiste à déambuler de boutique en boutique. Pas grave: ici les prix sont franchement raisonnables (un plat au restau coute autour de 15€), et de toute façon les filles ont déjà fait le plein de robes hier. 🤗

Et bon, il y quand même de jolies ruelles piétonnes:

C’est toujours plaisant de déambuler dans ces rues étroites et ombragées. La canicule est derrière nous (et peut-être aussi devant… 🤯), mais on aime bien l’ombre quand même.

Petit point noir, le sanctuaire de sainte Catherine est fermé au public.

Mais la plage de la baie du silence est bien jolie et on trouve à son extrémité uns sculpture de pêcheur au bord de l’eau appréciée par les filles.

Des vieilles pierres…

Pour une fois ce n’est pas du trompe l’oeil…

Une sculpture de … voile…???…

Et une dernière façade remarquable sur le front de mer.

Cette fois, c’est du trompe l’oeil.

Au final, ce n’est pas aussi charmeur que Camiglo, mais ça reste un spot à recommander et bien meilleur marché que d’autres sites voisins.

Demain, on attaque les cinque terre, et on risque de voir la différence.

En attendant, on profite…

Bises

Voir Portofino… et fuir!… à Santa Margherita 😂

Après notre visite à Camogli, nous nous sommes donc dirigés vers Portofino, la perle de la baie.

Ancien village de pêcheurs, devenu destination hype de la côte.

Le mouillage sur bouée est à 290€ la nuit pour Manoir. 🫣🤯

Autant vous dire qu’on s’est aussitôt dirigés vers la crique voisine ou le beau temps persistant nous a permis de jeter l’ancre par 28m de fond sans inquiétude, et de laisser Manoir pour rejoindre le port avec Minor.

La visite est sympa, et le petit port est mignon tout plein.

Une petite randonnée vers le phare nous a offerts de jolis points de vue:

Mais en réalité, dans le village, les boutiques Vuitton font concurrence aux Gucci, St Barth et autres joaillers où les prix ne se donnent même pas la peine de s’afficher. On reçoit sur rendez-vous…

Les boissons doivent provenir du même fournisseur, puisqu’une bière pression de 40 ml vaut entre 10 et 14€. On vous épargne le prix des cocktails pour éviter les crises cardiaques.

Bref, après 2 heures de visite et une glace chacun, on a fuit le secteur pour venir se réfugier pour la nuit à Santa Margherita , bien abrités de la houle résiduelle, où nous avons passé une nuit tranquille.

Le lendemain, le pitaine a insisté pour emmener les Mouriers sisters à terre pour une petite visite.

Et là aussi, franchement, la visite vaut le coup. Petites ruelles piétonnes, facades colorées, jolis points de vue, les filles apprécient.

Une église dédiée à saint Erasme, patron des marins.

Au passage, on confirme que les Italiens sont passés maîtres dans l’art du trompe l’oeil. Comme tout Materazzi qui se respecte, ils savent très bien faire semblant et habiller leurs facades:

Y a pas une pierre, ni une moulure; mais on y croit.

Ceci dit, la cuisine de l’établissement n’était pas fantoche, et nous nous sommes régalés dans ce petit estanco, dont les tarifs sont redevenus normalement déraisonnables.

Les établissements hoteliers du coin donnent presque envie de se poser quelques jours.

Et puis enfin, les filles ont pu trouver une boutique ou leur carte bleue n’a pas été refusée dès le pas de porte; ce qui leur a permis d’organiser une soirée « bleue » qui restera dans les mémoires.

Pour finir, petit coucher de soleil à Sestri levante, bien à l’abri.

Et n’oubliez pas. Pour être prévenus des nouveaux articles, abonnez-vous. Je n’en tire aucun profit. C’est pour vous.

La bise. 😘

Manoir a Camogli

Après presque 2 années de silence, l’envie me reprend de vous faire partager à nouveau nos tribulations. Non que nous n’ayons visité de beaux endroits, car les baléares nous ont entretemps accueillis, mais publier sur Lukamanoir, c’est du boulot. Et, ma foi, la flemme avait pris le dessus.

Mais voilà, cette année, nous avons prévu un trip « Italie du Nord et Sardaigne », et les premiers sites visités ont ravivé cette envie de vous partager nos navigations et nos découvertes.

Alors voilà, Lukamanoir est de retour.On vous présentera (ou pas…), les évolutions techniques de Manoir au gré des articles, mais pour le moment, on va rattraper un peu le retard.

Partis de Toulon le 3 juillet, nous avons débuté le trip par une classique tournée à Porquerolles.

Partis ensuite vers l’Est, nous avons mouillé notre ancre à Fréjus, Antibes puis Villefranche sur mer, pour fuir devant un sérieux coup de mistral. Pour preuve, en 24h, l’eau est passée de 31 à 19, puis 17°c. Sauvage……

Les 2 frangines à Antibes.

Après une dernière étape à Menton, nous nous sommes lancés pour une navigation plus sérieuse: 10 heures sous spi pour rejoindre Varigoti à 50 miles nautiques de la frontière. Au passage, on explose la cloche de tangon. Un axe tordu, sans doute une séquelle du dématage de 2021…

Le tangon n’en a plus pour longtemps. …
La punta crena et les plages de Varigotti

Après une nuit de sommeil réparatrice, retour aux manettes pour la traversée du golfe de Gênes en direction de Portofino à la réputation bien connue.

Mais à l’approche de l’arrivée, l’analyse météo nous conduit à privilégier l’autre côté de la péninsule, vers Camogli, pour rester abrités d’une journée de dimanche promise aux orages. Mouillage par 25m de fond, 55m de chaine dans l’eau, on est parés.

La nuit sera quand même un peu rouleuse, mais le le demain matin, la pluie promise est bien là, et nous sommes bien à l’abri…

Entretemps, nous avons changé de mouillage au matin, pour nous approcher de la plage et trouver du sable à 15m de profondeur; ce qui nous a permis de faire une pêche… originale: une ancre delta de 40kg, remontée sur la nôtre (qui ne fait que 32kg). Autant vous dire que le guindeau a disjoncté quelques fois avant de ramener à bord les 50 m de chaine et les 72 kg d’acier…

Mais après la pluie… lebotemps !…Et là, nous n’avons pas regretté notre choix. Camogli est une charmante localité, tout en couleurs et points de vue pittoresques. A commencer par le port:

Une rose des vents en marqueterie de galets nous donne tous les noms locaux:

Et le reste du front de mer est à l’avenant:

Sur le port, des baleines en plongée saluent notre passage.

Et depuis la haute ville, de nombreux points de vue originaux nous séduisent:

Et même le soir, en retournant au mouillage remplis de cocktails et de pizzas, nous avons pu admirer le front de mer:

Camogli ne faisait pas partie de nos objectifs, mais franchement, très belle surprise.

La Maddalena: de l’enfer au paradis

La Maddalena, c’est un archipel d’iles posé au nord-est de la Sardaigne. Un parc naturel, réputé et très fréquenté, pour lequel il faut un permis de naviguer. On est au pays de la mafia… Mais il y a un beau terrain de jeux

Voyons le bon côté des choses: quand on réserve par internet à l’avance, c’est 5% moins cher, et les voiliers ont une remise de 40% . 82€ la semaine, c’est raisonnable. Côté sombre: vu le nombre de bateaux et l’absence de tout contrôle, on garde encore le sentiment de s’être fait racketter. 🇮🇹.

Côté sombre: après 20 miles de navigation plutôt sympa, on choisit de se caler à la côte sud-est de Caprera, vu que le vent de la nuit viendra d’ouest. Problème, on est pas seuls. Deuxième problème, ça part, ça vient, tous au moteur et souvent à fond; troisième problème, sous la falaise, le vent turbule et tourne dans tous les sens: y a besoin de rester vigilant; quatrième problème, faut compter 20 m de fond, donc un minimum de 40m de chaine, et encore, de jour.

On décide donc de bouger et de rejoindre pour la nuit la baie plus à l’ouest, qui est bien plus large et sablonneuse: gage d’un vent plus stable et d’un meilleur ancrage.

Mais pour remonter l’ancre, le guindeau peine et disjoncte à plusieurs reprises. Et quand on finit par apercevoir notre ancre, elle a un petit cadeau: une cousine, abandonnée au fond de l’eau avec 50m de chaine. Forcément c’est lourd.

On vous passe les détails pour soulever cet attelage, décrocher le parasite de notre ancre, puis charger la cousine sur le pont pour couper la vieille chaine et la renvoyer à l’eau (impossible de tout remonter) Tout ça nous a pris une petite heure, en dérivant au milieu des yachts divers et variés, sous les rafales à 30 noeuds. Le bonheur!

Nous rejoignons enfin,la baie convoitée, mais notre nuit fut gâchée par un trio de beaufs (français) qui ont hurlé sur de la musique saoule jusqu’à 3 heures du matin. On fait pas les mêmes fêtes.

Le lendemain, on a pu trouver un mouillage plus proche de terre et aller visiter un peu l’ile en paddle puis à pied. Une journée de repos donc; puis en soirée, nous avons vu arriver près de nous 2 bateaux (italiens), qui manifestement se connaissaient. Après les avoir vu manoeuvrer 5 ou 6 fois pour jeter leur ancre, nous avons décidé qu’il valait mieux bouger de 500m, car on ne les sentait pas trop.

Bref, la Maddamena début août, c’est bondé, repaire de hors-bords et de bourrins. On commençait à regretter nos 82€…

Et puis… comme le vent repassait à l’est, nous sommes passés sur le coeur de l’archipel. Le mouillage en face de la ville est quelconque, mais il nous a permis une visite en ville, sympathique prétexte à la dégustation de spécialités locales. Pas mal de jolies boutiques, une ambiance cool et sympa: ça s’améliorait déjà.

Poussant plus loin notre avantage, nous avons basculé sur la face nord de l’ile principale, pour rejoindre un mouillage non répertorié sur les guides (faut juste bien regarder les cartes nautiques). Et là, enfin…

On est déjà beaucoup plus dans notre esprit de voyage. Une eau cristalline, des fonds riches et variés, etc… vous connaissez tout ça…

Le lendemain matin, ballade en paddle sur la zone, et là, ça vaut le détour.

La météo nous promettant une petite bascule pour la nuit suivante, nous avons décidé de rejoindre la « civilisation » et donc la baie de Stagno torto. Très bel endroit, déjà moins fréquenté par les bateaux car on est à l’extrémité Nord de la Maddalena.

Et la routine s’est poursuivie… 😂. Ballade en paddle, cette fois sur un lac. Et des cailloux, des cailloux, des cailloux. Ils sont beaux, hein maman? 😘

Je vous en donne pas plus, je veux pas vous dégoûter 😋

En résumé, la Maddalena, c’est splendide. Mais il faut, soit venir hors saison, soit se diriger tout de suite vers les petits coins éloignés.

A l’heure de cette publication, nous venons de quitter la baie de Roccapina en Corse, où nous avons fait escale pour la nuit. Direction le continent et les îles d’Or. A

A bientôt.

Une journée de voile

Les conditions de vent se sont enfin calmées en Sardaigne. (Ainsi qu’en France paraît -t-il…). Nous avons pu enfin ressortir les paddles. Et ça tombait bien parce que juste en face d’arbatax, il y a une lagune à laquelle on accède par un chenal creusé dans la roche.

La matinée paisible nous a permis de visiter ce spot.

Au fond de la lagune, une partie « marais » donne accès à une petite rivière qui se remonte gentiment

Puis, comme le vent était favorable et pas trop fort, le pitaine a décidé de sortir le spi. Cela faisait un grand moment qu’il n’était pas sorti de la soute en équipage réduit. Et bonne nouvelle, ça s’est très bien passé et on a pu remonter la Sardaigne durant 5 heures,jusque vers Olbia. Une vraiment belle navigation.

Manoir a dû slalomer entre 2 ou 3 iles plutôt imposantes.

A l’arrivée, petit mouillage et coucher de soleil.

Prochaine étape: les iles de la Maddalena…

En remontant la côte Est de la Sardaigne

La traversée Sicile-Sardaigne a été bien plus calme que l’aller. Un départ au près, mais dans 10 noeuds de vent, un début de nuit au moteur, puis du vent revenu par le travers à minuit, permettant de garder un bon rythme jusqu’à l’approche de la côte. L’arrivée en milieu de journée avec le vent montant vers 30 noeuds fut plus musclée, mais le vent devenu portant, nous a catapulté jusqu’à la côte où nous avons pu trouver l’abri. à Porto Corallo, un peu au Nord de la pointe sud de cette côte (le cap Carbonara, que nous n’aurons donc pas visité)

Et heureusement, parce que les 4 jours suivants furent au pays des fous. Comprenez par là que le vent, soutenu et turbulent, venait heureusement de terre. Cela nous a évité de subir de la houle, et nous avons pu quand même remonter doucement par petites étapes en restant au sud du golfe d’Orosei, car plus au nord, le vent de Nord-Ouest sévissait.

Cela nous a permis de découvrir plusieurs paysages de cette superbe côte, faite de montagnes et de falaises plongeant directement dans l’eau. Un peu comme si un géant maladroit avait trébuché et jeté le Vercors en Méditérannée.

Après une première nuit à Arbatax qui nous a permis de regarnir le frigo et de dépanner Philippe sur Twin Souls, ennuyé avec son davier, nous avons fait une première escale à la cala Goloritzè. Un endroit magique, un peu surfréquenté malgré l’éloignement( notez au pied de la falaise l’escalier qui mène au sentier d’arrivée. ). Mais la pause déjeuner et la ballade en snorkeling valaient le coup.

Malgré la beauté du site, comme le mouillage était un peu rouleur, nous avons poursuivi notre route pour rejoindre la cala Di Luna. Haut lieu touristique du golfe d’Orosei; inaccessible à pied, sauf pour de (très) courageux randonneurs, et donc desservie par d’innombrables navettes maritimes qui beachent pour décharger la cargaison de touristes et repartent à fond. Variante: les hors-bord de location loués à la ville voisine et qui (vous vous en doutez… ) respectent toutes les règlementations… 🤬👹

MAIS, MAIS, MAIS……… Attention les yeux!

Arrivés en fin de journée, et rencardés par Philippe de Twin souls qui nous avait précédés, nous avons choisi de dormir sur place, malgré les rafales promises. Effectivement, 40 nds durant la nuit, et l’ancre a bien reculé de 30m; mais le long de la côte, en gros. On aurait peut-être du mettre 10m de chaine en plus…

Le lendemain matin, récompense; on se dirige en paddle vers la plage (à la nage, avec le trafic, c’aurait été une tentative de suicide…). Pour commencer, tour du propriétaire et excursion jusqu’à la plage de débarquement et sa lagune.

Puis nous nous sommes dirigés vers l’intérieur des grottes. Elles sont vastes, profondes, et manifestement sont le résultat d’une anomalie géologique. Des bouchons d’argile ont été piégés dans le massif calcaire. Les eaux d’infiltration, mais surtout celles de la mer apportées par les tempêtes, lessivent peu à peu cette argile et laissent ces cavités béantes. On est déjà sur une profondeur de plus de 50m.

Bouchon d’argile au fond d’une grotte

Et le meilleur reste à venir!!!… La dernière grotte est ornée à l’entrée d’un gros rocher sur lequel on s’amuse à créer des petits cairns (que les coups de vent d’Est doivent balayer chaque hiver); c’est sympa.

Et puis… et puis… si on s’avance au fond de la grotte, la lumière baisse progressivement; mais le couloir se poursuit; il faut chercher un peu derrière certaines parois, mais ca continue, encore et encore. Les lampes frontales deviennent indispensables car on passe en mode spéléo.

Nous avons avancé jusqu’en haut de la corde. Ensuite, il faut ramper, et j’imagine que ça va bien plus loin, mais on a bien du parcourir 300 m sous terre.

Certains blocs sont de véritables oeuvres d’art.

Des gargouilles nous regardent passer et Cerbère vérifie que nous n’oublions pas de ressortir.

Il a bien fallu reprendre la mer; d’autant qu’on ne se voyait pas passer une seconde nuit dans la baston locale. Heureusement, la cala Liberatto tout en haut de la baie d’Orosei, nous a proposé un havre de paix, ainsi qu’un établissement propre à soulager nos âmes, nos estomacs et notre compte en banque.

A bientôt.

N’hésitez pas à partager avec vos amis. C’est du boulot à rédiger, autant que ça profite.

En passant par la Sicile.

Nicolas (notre « petit » dernier) et Amel ayant pris leurs billets pour Trapani (Sicile), nous avons traversé un bout de Méditérannée pour rejoindre l’île mafieuse.

Un « petit » run de 200 miles nautiques, à réaliser au portant, mais avec des vents de 20 à 30 noeuds… s’il n’y avait que le vent, la partie serait facile. Mais la mer s’en mêle, et nous nous sommes retrouvés avec des creux de 2 à 3 m, plein arrière, ce qui signifie une coque qui roule et danse. Rock’n’roulis, quoi…

Avec un surf à près de 14 nds quand même.
Raoule, ma poule… 🌊

Mais bon, même les meilleures choses ont une fin, et nous avons touché les iles Egadi en milieu de journée suivante. Disons qu’une bonne nuit de sommeil ne fut pas de trop pour récupérer de celle passée au fond du cockpit par terre (impossible de tenir sur une banquette allongé, vu que ca change tout le temps de côté…).

Les iles Egadi, c’est plutôt joli. Imaginez les iles d’Or (Porquerolles, Port-Cros et Le Levant) mais transportées juste à la pointe Ouest de la Sicile, face à Trapani. Comme l’Homme manque parfois d’imagination, la plus à l’Est s’appelle aussi Le Levant (Levanzo), la centrale, Favignana, et la plus en mer… Maritima.

Si le plan de Favignana est un peu le miroir de celui de Porquerolles, la vue au sol n’est pas du tout comparable. Ici, le terrain est volcanique et les iles sont bien escarpées. Pas de plage du type de notre-dame…

Porquerolles, c’est assez plat; même si on y loue des vélos électriques, le point culminant est à 140m. En revanche, le chateau de Sainte Catherine est à 350 m d’altitude sur Favignana…

Côté Ouest en arrivant de Sicile
La côte Nord de Favignana

La petite ville de Favignana est envahie de touristes déversés par les innombrables ferries venus de tous les environs. Les petites rues proposent leur compte de restaus et de boutiques, mais c’est bien agréable de flâner ainsi de temps en temps et de profiter un peu des facilités terrestres.

Pendant ce temps, le tact et le doigté des italiens ont fait des merveilles… Nous avions laissé Manoir au mouillage dans le secteur dédié à côté du port. Avec un orin installé (une petite bouée accrochée à l’ancre avec une corde pour qu’elle flotte en surface. ça sert à repérer où est l’ancre et ça peut aider à la décoincer si elle est sous un rocher), nous pensions que les nombreux hors-bord qui sortent feraient attention…

Et bien en fait, l’italien est plutôt bourrin… en revenant, le pitaine a tout de suite vu que Manoir avait reculé d’environ 40m. Et plus de trace de la bouée… Le traceur gps laissé à bord l’a confirmé. Un « nainstruit » a dû passer sur la bouée, avaler la corde dans son hélice, et arraché l’ancre du fond. Du coup, Manoir a dérivé, le temps que la fine équipe se dépêtre du sac de noeuds dans son hélice, et relâche enfin l’ancre au fond.

Pas de message, et le bateau belge qui était derrière nous en a juste profité pour venir prendre notre place. 🤬 Chance dans notre malheur, le vent (léger) soufflait de terre et donc Manoir s’est éloigné de la plage… mais 50m de plus et il se serait retrouvé dans la zone de manoeuvre des ferrys🫣

Ce qu’il reste de notre orin…

Moralité: on a racheté une bouée, 2m de chaine fixés directement sous la bouée… le prochain aura du mal avec son hélice… 👹

Bon, ceci dit, on a accueilli avec un immense plaisir Nicolas et Amel pour 4 jours de pur plaisir.

Amel a immédiatement pris les commandes pour pallier les constantes insuffisances du capitaine

Notez,le professionnalisme de l’attitude, et le portable en parfaite sécurité… 🤔

Bon… on a aussi fait un petit peu de bateau (mais pas trop, parce que si ça penche trop, c’est moins agréable pour certain-e-s. mais Minor a bien apprécié le retour de Trapani aux iles Egadi. On sent le toutou qui frétille de la queue, vous ne trouvez pas?

Sur place, on a re-visité Favignara, et découvert au passage un cimetière d’ancres à l’extrémité du port. Cette ile était une capitale de la pêche au thon, et je pense que ces ancres sont celles de tous les bateaux de pêche qui ont été peu à peu désarmés.

Nous avons aussi rendu visite à l’isola di Levanzo, beaucoup moins touristique et fréquentée. Mais pour qui apprécie la nature et les espaces préservés, cette petite ile est absolument charmante.

Nichée au creux d’une des 3 criques de la côte sud, le petit village local est absolument adorable et on y déambule sans risque de se heurter à des hordes de touristes à musique.

Depuis la « route » qui sort du village, on peut admirer l’ile de Favignana juste en face. On voit à nouveau la grande différence avec Porquerolles. On est plus proche de la Guadeloupe, avec le côté « grande terre » et « basse terre ».

Et comme d’habitude, la star du blog est toujours prête à prendre la pose.

4 jours, c’est court, mais pour nous, comme pour nos enfants, ce furent de très beaux et bons moments. Mais faut repartir, et retourner construire des avions plus économes à Toulouse. Et de notre côté, reprendre la mer, mais ce sera pour un autre jour… 😘

De Tharros aux grottes de Punta Grossa

Poursuivant notre découverte de cette face ouest de la Sardaigne, nous nous sommes arrêtés dans le Golfe Di Oristano, dans sa pointe nord-ouest, face aux ruines de Tharros.

Le site nous avait été signalé par Philippe et sa petite famille, rencontrés au mouillage de Porto Managu, et qui naviguent avec leurs petites jumelles sur un joli grand soleil 40, Twin souls. (Coucou…)

Le site est une longue presqu’ile qui s’avance vers le sud pour fermer la baie

Après une nuit attachés à la bouée locale (un petit racket bien monté: on paye par internet, et à l’arrivée, pas de numéro sur les bouées, pas de gardien, et tous les bateaux locaux sont accrochés pour la journée ! heureusement, le soir, ils dégagent) nous avons mis l’annexe à l’eau pour rejoindre la terre et suivre un petit chemin de colline jusqu’à l’entrée du site archéologique de Tharros.

L’endroit à été colonisé très tôt (1800 av jules César), et les premiers vestiges ressemblent furieusement à la culture talayotique de Minorque (petit article l’an dernier). Puis, les phéniciens se sont installés, conquis par Carthage, puis par Rome, etc, etc…

Le résultat est un empilement de vestiges de tous âges, avec même des colonnes corinthiennes encore en très bon état.

Devinez qui pose entre les 2

A visiter, le site est plutôt sympa, même si un archéologue timbré a mélangé les panneaux et inventé une double numérotation non cohérente entre les explications du plan et celles du site. Ca fait réfléchir un peu, un genre de puzzle……

N’écoutant que notre courage, on a poussé jusqu’à la tour génoise; ascension de 50m, au moins…mais canicule, 40° à l’ombre et de l’ombre, y en a pas… 😂

En soirée, nous avons repris la mer pour trouver un mouillage plus abrité du roulis, ce qui ne fut pas facile…

Rappel sur le mouillage rouleur…

mais en route, la vue est belle.

Le lendemain, première navigation un peu plus énergique. Vent passé au sud; et le sud, c’est là qu’on va… mais pas trop fort, 10-15 noeuds, ça se gère sans effort; surtout sans vagues.

A l’arrivée, nous faisons un stop à Punta Grossa; là, c’est Navily qui nous a donné le tuyau. Alors, soyons clairs; 14m de fond minimum, site ouvert au 3/4 des vents, on risque pas trop de dormir là. Mais alors, me direz-vous, pourquoi s’arrêter là après une navigation déjà un peu « engagée »?

Ben voilà: y a des grottes. Et des grottes, on en a déjà vu, mais là, c’est le summum. Un site absolument fabuleux, méconnu et gratuit.

Quand on arrive, voilà ce qu’on découvre. Pensez bien à cliquer sur les photos pour les agrandir 😁

Et quand on approche et qu’on rentre dans les cavernes, on est pas loin de se prendre pour Indiana Jones. Les piliers de basalte semblent sculptés par un dément.

L’eau est cristalline et bleue comme de la glace. Le sable du fond semble figé. Et la lumière rend des reflets féeriques en jouant avec tous les passages, que ce soit sur ou sous l’eau.

Un seul regret, ne pas pouvoir mettre les vidéos en HD.

Autant vous dire qu’en 2 heures on en a pris plein les yeux. On s’est tellement régalés en paddle qu’on y est retournés avec les masques.

Et même en quittant le site, la lumière tombante nous offre encore une autre perspective.

Pour la nuit, nous avons rejoint un mouillage proche dans l’ile en face, à Cala Grande, pour une bonne nuit de sommeil. Suivie d’une autre navigation franchement musclée: 30 miles au portant avec une pointe à 11 nds sous génois seul; le mistral local a démarré, et devrait dès demain nous pousser jusqu’en Sicile.

Ha oui, on a aussi passé une heure,à poser un shunt pour faire démarrer un frigo en manuel (thermostat hs), et 2 heures pour recabler la commande du guindeau à l’avant car les fils oxydés n’arrivaient plus;à passer du 12V. Souvenez-vous, un bateau, un dossier par jour; et si pas traité rapidement, 1+1=3 en vitesse.

C’est beau, la vie en bateau.

D’Alghero à Bosa

Où en étions-nous déjà? Ha oui, nous venions de quitter la baie de Porto Conte et la Foradada…

Nous avons poursuivi nos pérégrinations par un mouillage au Nord d’Alghero. Sympa mais pas exceptionnel, vous ne le verrez donc pas. D’autant qu’un bateau « boite de night » nous a abreuvés de ses décibels jusque tard dans la nuit… dimanche soir…

Le lendemain, étape à Alghéro pour un ravitaillement hebdomadaire. on arrive en annexe et la citée fortifiée n’est pas vilaine…

Bon, ok, mais nous on a des lessives et puis on part aux courses. Au passage, on trouve des vins locaux vraiment pas chers……… Mais comme dit Lolo, faut faire gaffe; à ce prix, y a des risques.

On revient chargés comme des baudets, avec 3 pots de gelati (ben oui, il y a un congel à bord…)

En marchant (vite…) dans les rues, on se dit que vraiment, la vieille ville méritait plus d’attention. Et puis il fait chaud (on est au pic de la canicule, et ici, ça veut dire 43 dans les terres), et les terrasses nous font de l’oeil. 🍺

Vous nous connaissez; Ni une, ni quatre: on fonce au bateau, on remplit frigos et congel, on étend les draps, une tête à l’eau pour la rafraîchir et retour en ville pour tester spritz et pâtes. (plus quelques commerces de verroteries…); ce n’est donc que 3 heures plus tard que nous avons repris la mer en longeant les facades de couleur

Escale suivante à Cala Barantinu; encore une très belle crique, avec de beaux rochers (moins proches du bateau toutefois…). L’occasion encore une fois de faire quelques belles images du site… et des habitants.

Et pour finir en beauté, le coucher de soleil découpe au nord la silhouette du cap de neptune

Le lendemain, du fait de notre arrivée un peu tardive à la cala de Porto Managu, nous n’étions pas vraiment certains de trouver de la place. Faut dire que le site est exigu, mais c’était notre jour de chance… et puis surtout, on a osé rentrer…

Comme une image vaut mille mots…

La nuit y fut remarquablement paisible, grâce à une météo de princesse. Et il vaut mieux, parce que dès que le vent se lève, on tourne et on s’approche vite des beaux cailloux… qui sont moins beaux tout d’un coup…🤔

Le lendemain, le vent qui a repris un peu de force nous a motivés à pousser 2 miles plus loin, à cala Sa Codulera. Nous avions approché le site au cours d’une ballade de 2h en paddle et nous n’avons pas été déçus. Un site exceptionnel avec une tour génoise accessible en annexe… pour les musclés… (faut porter l’annexe). 🧎‍♂️🏋️‍♀️

Et vu au ras de l’eau, ce n’est pas mal non plus.

Le ravitaillement suivant n’était pas prévu; mais Cathy étant aux prises avec une petite otite persistante, nous avons décidé de faire un stop dans la petite ville de Bosa.

Particularité du site, le port est protégé par une digue éloignée, qui permettrait de mouiller l’ancre bien à l’abri… sauf que c’est interdit. Y a des fois……

La ville est sous le castello, tout à droite.

Donc mouillage sur la plage à côté de l’entrée de la digue, puis annexe, et pas pour rien, car la ville est en fait à 3km à l’intérieur et il faut remonter la rivière (qui est salée, bien évidemment). l’occasion pour Cathy de reprendre un peu les commandes de l’annexe qu’elle n’avait pas touché depuis trop longtemps.

Photo prise au retour. Au fond, la ville et le château.

A terre, on découvre encore une jolie vieille ville en pierre, manifestement,très typique de cette côte sarde.

Du coup, outre la pharmacie, nous avons visité un établissement local spécialisé dans les pâtes et le spritz… on ne se refait pas…

Suite des aventures bientôt, plus au sud… 😘