Nous interrompons ce programme depuis la terre ferme pour vous diffusez une alerte spéciale que nous venons juste de recevoir :
/!\ ALERTE PÊCHE
Une coryphene de 1m a mordu
Marinade ce soir
Bisous
Nous interrompons ce programme depuis la terre ferme pour vous diffusez une alerte spéciale que nous venons juste de recevoir :
/!\ ALERTE PÊCHE
Une coryphene de 1m a mordu
Marinade ce soir
Bisous
… De ciel bleu. Ce matin, quelques rares nuages au loin, et Mahomet
cogne dur.
Ça nous change des grains d’hier. On a pris 2 belles rincées, avec le
capitaine à la barre parce que sous les nuages le vent est tournicotant et
il vaut mieux être réactif.
La nuit a été vraiment calme, et tout le monde a dormi d’un sommeil très
réparateur. Le vent est tombé progressivement (à cette heure, il y a 6
nœuds grand maximum), et surtout la mer est désormais très régulière.
Une vraie houle du large, haute de 3 à 4 m, longue et régulière. Manoir a
tout le temps de laisser monter et descendre sur toute sa longueur et on
s’habitue vite…
En revanche, pour l’arrivée jeudi soir, c’est mort je pense. Restent 250
Miles et notre moyenne journalière risque de revenir vers 150…
Du coup, on a mis les 2 lignes de traine à l’arrière. Et il y a au moins un
poisson qui joue avec nous. Mais il est malin, parce que ça fait 3 fois
qu’on remonte la ligne vide… Ou alors avec des Sargasses !!!
Pat et Alain épluchent les patates, mais pour ce midi en matière de
protéines fraiches, rien n’est sur…
Enfin, il reste du maquereau et des sardines en boîte…
Le pendant de cette grande vitesse (on avance encore à 5 ou 6 nœuds dans
cette pétole, c’est déjà bien), c’est qu’on va sans doute arriver de nuit
ou au matin de vendredi en Guadeloupe. Selon l’heure, on visera un port
(Saint-François si on a des nouvelles des Mâconnais avant) ou Pointe à
Pître. A suivre donc…
Cet après-midi, ce sera douche au seau d’eau de mer sur la plage arrière.
Le temps est idéal pour ça.
Sinon, pour ceux qui veulent nous envoyer des messages (courts…), je
vous rappelle qu’on a pas internet en mer (C’est Loup qui poste les
articles que je lui envoie par mail avec l’iridium, et merci encore à
lui).
Pour nous écrire il faut passer par le site messaging.iridium et
renseigner notre numéro 00881631694407. Et si les messages sont trop longs,
le système les coupe…
Mais bientôt vous verrez des photos et des films sur Lukamanoir.
Le sprint final est lancé.
Hier, lundi a sans doute été la dernière journée calme avec des vents
inférieurs à 20 nœuds. En revanche, la mer est déjà remontée en force et
la houle du Nord-Est est déjà bien établie, avec des creux supérieurs à 4
m.
C’est impressionnant, mais pas vraiment angoissant. Surtout un peu
inconfortable, parce que Manoir monte et descend très haut à chaque fois
et ça bouge quand même pas mal. Et depuis cette nuit, ça gite pour de bon
à nouveau.
Dans cette situation, les mieux lotis sont Pat et Alain, parce que les
cabines de l’arrière bougent moins et qu’ils sont bien calés chacun de
leur côté (Ha oui, ils font cabine à part, hein… Parce que sinon, ça
serait pas la même messe).
A l’avant, Cathy est pas mal ballotée et a du mal à trouver le sommeil.
Quand au capitaine, qui dort en chaussures dans la bannette du carré…
ben c’est pas si pire. A tel point que tôt ce matin, il a transféré Cathy
dans celle-ci pour qu’elle récupère un peu.
Pas dit que la nuit prochaine, on dorme pas tous les 2 chacun dans une
bannette du carré…
Sinon, hier, on a enfin vu 2 dauphins, mais qui nous ont ignoré et sont
passés sans jouer avec nous.
Les moteurs de winches sont réparés et le capitaine a décidé de ne plus
fabriquer d’eau douce. On a encore au moins 300 l devant nous et le but
est en vue. Autant économiser le courant, Parce que de ce côté-là, c’est
un peu plus juste. Mais ça ira sans souci. On recharge avec le moteur…
Bref, à cette heure, Manoir déboule entre les grains, à 8 ou 10 noeuds
selon les moments, sur la route directe. On a réussi à échapper à la pluie
à chaque fois (merci le radar), mais pas sûr qu’on arrive secs…
Arrivée qui se profile désormais entre jeudi après-midi et vendredi
midi… Les Mâconnais, préparez le Ti-punch et les acras…
Hier c’était dimanche…
Bon, on va pas vous mentir. Même si c’est “réglementairement” possible, le
capitaine n’a pas officié pour la messe. Pourtant, il en a le droit, tout
comme de prononcer des mariages… (Si si Bernard…). Mais non, les
surprises étaient ailleurs.
La météo a été plutôt clémente (comme prévu), et l’équipage a donc été
mobilisé pour ressortir le spi. (Fallait le sécher, il était rentré un peu
humide de nuit…) Ben oui, comme c’est un asymétrique, même sans tangon,
on peut l’envoyer. Comme d’habitude, le début a été un peu sportif (le
vent nous a taquiné et est remonté au dessus de 18 nœuds pendant une
demi-heure), mais ensuite, après quelques réglages, Manoir s’est stabilisé
et on a filé presque droit au but à plus de 8 nœuds; avec 12 à 13 de vent
seulement, c’est pas mal.
Première surprise, douche générale à l’eau de mer sur la plage arrière. A
grand coup de seaux d’eau, avec du savon spécial eau de mer, et rinçage
final à la douchette. Un régal!!!… Et on a les images.
Et puis vers 17h, comme le vent faiblissait et basculait franchement NNE,
la capitaine a soudain décidé d’offrir d’autres surprises à son vaillant
équipage.
Et donc, tout le monde sur le pont pour affaler le spi (cette fois-ci sans
le mouiller…), et puis… On tombe la grand voile, on met le bateau en
panne et enfin:
BAIGNADE GENERALE… A l’arrêt (ou presque) au milieu de nulle part.
Première terre à 1500 km, et 5000 m d’eau sous nos pieds. On a filmé:
C’est BLEU, mais bleu!!!…
Une demi heure après, on hisse les voiles, on remet le génois, et cette
fois-ci:
Exercice d’homme à la mer!… La démonstration du quick-stop a été
convaincante. En 60 m, Manoir est stoppé et a déjà fait demi-tour pour
retourner chercher son Homme (en l’occurrence, un bon paquet d’algues,
faut pas pousser la simulation trop loin…).
La journée s’est finie avec une bonne partie de cartes, un beau coucher de
soleil (le premier vrai depuis le Cap Vert) et un repas de crudités
diverses. (y en a marre du riz et des pâtes il parait).
Bref, c’était la fête, et l’équipage est fin prêt pour le final qui
s’annonce un peu plus musclé et normalement en route presque directe vers
la Guadeloupe.
On arrive les Mâconnais!!!… Plus que 700 miles ce soir.
A perte de vue… Dans toutes les directions…
A part en quittant le Cap Vert, on a plus vu aucun bateau. Même pas au
radar où à l’AIS. La seule marque de vie, ce sont les exocets, les
poissons volants, qui continuent à se montrer de temps à autre, même si on
n’en retrouve plus sur le pont! Ils ont du se passer le mot, et ils savent
maintenant qu’on est là. Ha si, il y a de la vie… végétale. Les
sargasses nous entourent de plus en plus. Des algues maronnasses, qui
flottent à la surface, en bancs de plus en plus vastes. Mais bon, elles
font pas bien la conversation.
On a dépassé les 1200 miles. Plus de la moitié du voyage est derrière
nous, mais on supporte. C’est bien un peu monotone, mais on bouquine, on
joue aux cartes (Patricia et Luc sont intraitables…), on essaye de
soigner un peu les menus.
Le pitaine bricole aussi un peu. Les moteurs de winches ont un souci. On a
pu les récupérer en manuel, mais certaines analyses attendront l’arrivée
sans doute. On améliore le circuit de charge des batteries (faut lire les
notices en anglais, au top..). Mais dans l’ensemble, Manoir est bien
préparé, et on est plutôt confiant dans son comportement. Le pilote auto
barre 90% du temps… au moins…
La mer change un peu tous les jours. Des creux de 1m ou 2, et puis on
remonte à 4 m, mais ce n’est jamais stressant. Quand une vague vient
mouiller le pont ou rentre dans le cockpit par derrière, ça nous fait
sourire. Faut dire qu’on ne craint plus le froid. C’est maillots et tee-
shirts au maximum le jour. Et le capitaine s’habille même plus pour la
nuit…nu comme un ver….mais il dort en chaussures !!!!Quel excentrique ce
mec là ……
Notre record actuel est à 199 miles en 24h… On ne désespère pas de passer
les 200….
Encore 900 miles en ligne droite. Donc sans doute 1000 en vrai… On en a
jamais été aussi près. Au fait, il parait qu’on est samedi… On perd un peu
les repères…