Une remontée rapide à l’ouest de la Sardaigne

Après le départ de la bande des 4, nous avons juste pris 30 minutes pour faire un peu de ravitaillement et aussitôt, cap au nord, toutes voiles dehors.

Un bon coup de sud nous attend pour la journée et nous propulse aussi sec vers le nord de l’ile. Après 2 semaines sans grand vent, ça change un peu: voyez plutôt:

20 noeuds de vent 3/4 arrière et Manoir file à plus de 8 nds.

Comme le vent vient de démarrer et qu’il n’y a pas trop de houle, on en profite pour réviser quelques figures de style

Ca s’appelle un ciseau. C’est instable, mais joli.

Partis vers 11h de Portoscuzzo, nous rejoignons le golfo d’Oristano bien avant la nuit. 50 miles en 8:00, on a bien marché.

La virgule à l’arrivée c’est pour tester un moiillage au sud de la baie… beaucoup trop turbulent.

On se fait un petit apéro et on se prépare à diner quand une annexe s’approche de Manoir avec un couple d’allure sympathique à bord.

« Purée!… ce que vous nous mettez à chaque fois!… » me lance le bonhomme.

J’hésite une seconde, puis je réponds: « vous êtes Family circus? »

Et bien oui, un sun odissey 349 que nous suivons à l’AIS depuis 3 jours et a qui Manoir a fait quelques misères. Question de taille et 2 ou 3 autres bricoles, mais effectivement, on lui prend 10 degrés de cap au près en même temps qu’une meilleure vitesse. Forcément, ça aide.

Ce qui est drôle, c’est que sans s’être parlé, on se « surveille » gentiment à distance depuis 3 jours. Du coup, Marc et Lucie sont montés à bord et on a fini ensemble le stock de bière et fait bien du mal au fromage jusqu’à nuit noire.

Ils sont d’Annecy, régatent beaucoup, notamment sur le Léman (pour ceux qui suivent, ils étaient au bol d’or Mirabeau l’année de la tempête) et nous avons quelques points communs qui me murmurent qu’on devrait se revoir… les plannings respectifs n’ont pas permis de conclure avant fin août, mais faisons confiance à l’avenir …

Le lendemain matin, réveil au pied des ruines de Tharros (voir blog, juillet 2023)

Puis aussi sec, on avale les 70 miles jusqu’à la pointe nord de la Sardaigne, la péninsule de l’Asinara.

Moins drôle que la veille: vent moins fort et de travers, et la mer à grossi; creux aux alentours de 2m, mer affreuse à l’approche des falaises du cabo Caccia à cause du ressac des vagues, l’estomac de Cathy supporte mal et elle finit par nourrir les poissons avec son déjeuner.

Mais 10 heures plus tard, nous touchons au but et empannons pour franchir la passe d’Isola Piana qui nous met immédiatement à l’abri sous la presqu’ile.

Nous pensons avoir fait le plus dur; on s’approche du mouillage choisi, on affale tranquillement les voiles, start moteur et Cathy file à l’avant pour jeter l’ancre.

La manoeuvre s’achève quand une légère odeur de brulé éveille en mon coeur de sinistres échos. Je crie à Cathy d’ajouter de la chaine, je me rue dans la cale moteur et c’est bien ça: encore un démarreur qui fume. Moteur aussitôt arrêté (mais cette fois, on est bien posés à l’ancre), je comprends enfin ce qui se passe.

La clé de contact reste parfois bloquée sur « démarrage » au lieu de revenir à sa position normale (c’est comme sur votre voiture en clair). Du coup, le pignon reste enclenché, le démarreur tourne à 10000 tours minutes au moins et fond.

Dans notre malheur, on a 2 chances: cette fois-ci je m’en suis aperçu très vite et seul le démarreur a morflé. Pas les fils ni le solénoide de contact. Et d’autre part, La Sardaigne n’est pas l’ile d’Elbe: 3 fois plus grande que la Corse (Lilian avait raison😉), elle regorge de boutiques de pièces détachées en tout genre.

Donc, dès le vendredi matin, après 3 heures de baragouinage italien sur whatsapp (bien aidé par google translator…), me voilà loti d’une réservation de la pièce dans un magasin à Olbia et d’une voiture de location à récupérer à 17:00.

Et le samedi matin, dès 10:00 (presque 2 heures de route quand même), victoire.

Une petite visite au ship local pour récupérer 2 manilles et 3 vis, une petite ballade en ville et un bon restau plus tard, nous voilà avec un bien meilleur moral.

Le soir même, yanmar rugissait dans la cale et les 3 vis avaient permis de refixer plus fermement la bague supérieure du safran (je vous l’avait pas signalée celle-là).

Entretemps, le coup de mistral est passé comme prévu et nous n’aurons donc cette fois pas perdu de temps à cause de cet incident.

Bientôt le retour en France!…

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