Reprenons le fil à Capraia

Bon… l’affaire n’est pas finie, mais le colis du démarreur est en route et le pitaine a mis ce délai à profit pour dénuder tous les cables et constater au passage que le solénoïde était mort aussi.

Mais avec tout ça, je ne vous ai rien dit de Capraia. Corrigeons sans délai cette regrettable ommission.

Après avoir quitté Pise et sa moderne marina, nous avons allègrement franchi les 40 miles nous séparant de l’ile de Capraia; navigation tranquille, agrémentée au passage de la capture d’une bonite de 4,5kg.

2 marinades et 2 bons steaks…

Vous noterez au passage que la bête est arrivée delestée de sa queue, preuve de la présence de plus grosses pièces assez voraces. D’ailleurs … la ligne aussitôt remise à l’eau est repartie 30 minutes plus tard, mais cette fois-là, le bestiau à cassé la fixation du rapala (l’appât …). 12€ de perdus, mais ça fait pas trop cher la bonite…

Pas trop déçus de cette perte minime, nous avons choisi de mouiller au sud de l’ile pour le premier soir, histoire de rester à l’abri de la houle résiduelle. C’est l’avantage des iles; y a toujours un bon côté normalement …Depuis le temps qu’on attendait çà!… et la baie vaut le détour.

Eau cristalline, baie poissonneuse, rien à redire. Bon, le fusil n’est pas sorti, on a déjà assez de poisson au frigo.

Le lendemain, brise et houle ont pivoté et nous rejoignons donc le port de Porto Vecchio (y en a des pelletées avec ce nom-là en fait), distant de moins de 2 miles.

Petit village composé de 2 sites: le port que vous découvrez mieux ainsi:

… Et le « haut-village », construit autour d’une forteresse et agrémenté de diverses tours.

C’est le seul groupe d’habitations de l’ile qui fait environ 20 km2… un peu plus grand que Porquerolles, quoi…

La visite du haut village est toute en couleurs. Ca grimpe quand même pas mal, signe annonciateur pour la randonnée du lendemain (spoiler).

Et même depuis la mer, la citadelle a de la gueule.

Au passage, on a trouvé au pied des remparts des bassins creusés dans le basalte manifestement destinés à retenir l’eau de pluie.

Le lendemain, motivés comme jamais, nous voilà partis avec chaussures de trail et chaussettes (tiens, ça faisait un moment qu’elles avaient pas vu la lumière celles-là); objectif, la Stagnone, un lac d’altitude perché sous le point culminant de l’ile (respectivement 320 et 410m).

Départ à 9h pour éviter les plus chaudes heures à la montée. L’ile est la seule de l’archipel d’origine volcanique (2 éruptions il y a 8 et 3 million d’années); de fait, les sentiers sont mal pavés et le relief assez accidenté. En clair, on monte pas d’une traite… mais c’est très sauvage… et beau.

Au passage on franchit plusieurs fois un vallon qui abrite de très nombreux lauriers roses. Y a de l’eau pas loin, mais pas visible dans le torrent, malgré l’orage d’hier.

En grimpant, on rencontre des bombes volcaniques à qui l’érosion à donné des formes amusantes:

Casque de guerrier ou four à pain?

Certains ont même été aménagés et proposent ombre et siège pour le randonneur fatigué. 😉

Quelques passages en sous-bois au fond du vallon permettent aussi de s’abriter et de récupérer.

Et tout au sommet , la récompense avec le petit lac de la Stagnone.

Un lac d’où on peut aussi voir la mer:

Le 2 ème pîc à gauche est le point culminant de l’ile.

Et juste à côté une « lagune », sorte de lac avorté.

A la redescente, on croise encore un moineau ( ou un crapaud, c’est vous qui voyez… 🤗) et quelques pierres.

Pour finir nous rejoignons Manoir à 13 heures, bien cuits et soulagés par une grosse baignade agrémentée de houblon frais.

Comme tout effort mérite salaire, nous avons fini la soirée chez « Chérie », improbable restaurant gastronomique dans cette petite ile où nous nous sommes régalés.

Après 3 jolies journées, nous avons quitté Capraia avec un très bon souvenir. Une belle ile, un port pouvant servir d’abri même à de gros bateaux, une nature préservée et ce qu’il faut de petits commerces et établissements accueillants pour se faire plaisir.

On espère bien revenir.

Une journée « Effet Papillon »

Une fois n’est pas coutume, vous n’allez pas voir beaucoup de photos. Notre trajet entre Capraia et la célèbre île d’Elbe a été le théatre de quelques mésaventures que je vais vous narrer sans délai. Mais le médiaman était en RTT… 🤣

Je reviendrai ultérieurement sur notre petit séjour à Capraia, ile qui mérite vraiment le détour. Mais là tout de suite nous avons quelques petites choses à vous raconter.

La météo ayant annoncé un bon coup de vent du nord, nous avons décidé de quitter Capraia devenue inhospitalière et de nous diriger vers l’île D’Elbe dont la côte sud allait nous offrir un refuge sûr.

Nous sommes partis vers 11h du matin, avec un cap au 140 sous un ciel encore bleu et un vent très léger. Mais dans l’heure qui suivit, les nuages s’amoncellent et les bourrasques atteignent les 20 noeuds.

Nous avions prévu le coup, et naviguions déjà sous génois seul ; une voile facile à réduire, et qui de toute façon tire le bateau vers l’avant quand le vent vient de l’arrière .

Bien nous en a pris, car l’heure suivante nous retrouva avec des rafales à 35 nœuds et des éclairs qui illuminaient les torrents descendant du ciel . L’occasion de rouler 2 ou 3 tours de génois et de mettre définitivement derrière nous l’italien qui faisait gentiment la course avec nous. Il faut dire qu’à cette allure, même sans grand voile, on file à 9 noeuds de moyenne.

Cathy n’était pas forcément ravie de la situation (😒) mais au fond Manoir est fait pour ces conditions-là et trois heures plus tard, nous voilà déjà passant au sud de Lille d’Elbe.

Nous nous approchons du golfe Di Barbatoia et roulons la voile avant de démarrer le moteur.

Et c’est là que la situation se corse. Sans mauvais jeu de mots, car la Corse c’est pas là.…

Au bout de trois ou quatre minutes, une odeur de brûlé monte depuis l’intérieur du bateau. Je descend ouvrir les cales moteur et le verdict est sans appel: ça fume et ça pue.

Fort heureusement il ne nous reste que quelques minutes avant de rejoindre le mouillage. Cathy part à l’avant àfin de jeter l’ancre.

Mais là, comme disait Chirac « les emmerdes, ça vole toujours en escadrille »: Le guindeau refuse de fonctionner et l’ancre ne descend pas. Bon, pour ceux qui l’ignorent, il y a un mode manuel et assez rapidement nous arrivons à débloquer la situation et mettre l’ancre au fond de l’eau.

Nous jetons 30 m de chaine et nous nous dépêchons de stopper le moteur puis de descendre dans la cale pour un diagnostic rapide .

Le moteur n’est pas chaud, il y a de l’huile, du liquide de refroidissement, mais cette odeur persiste et de la fumée sort à côté du démarreur. Celui-ci est brûlant et je commence à me poser des questions. Cela dure peut-être 15 ou 20 minutes pendant lesquelles nous sommes tous les deux très affairés.

Et puis d’un coup, Cathy lève la tête et s’aperçoit que nous sommes déjà à 600 m de la plage. L’ancre a forcément été mal posée avec toutes ces péripéties Elle n’a pas accroché car nous étions pressés de stopper le moteur. L’ancre a dérapé, et nous voilà partis en pleine mer, avec 30m de chaine et une ancre de 32 kg qui pendent à l’avant. 🤔

Il y a quand même une bonne nouvelle. Le vent nous pousse vers le sud et la prochaine côte est à quelques centaines de kilomètres. Le soleil est revenu, et si le vent est encore fort a près de 18 nœuds, il y a quand même moins de vagues car nous sommes protégés par l’ile.

Avec nos petits bras, et nos 60 ans chacun, impossible de remonter ce poids à la main. C’est donc grâce a la drisse de spi que nous avons pu hisser les 30 m de chaîne en l’air avant de les reposer sur le pont.

Notez quand même que si ça vous prend 20 secondes à lire, ça nous a pris une bonne heure et occasionné quelques bleus. 🥵 Car 2 fois 10m de chaine en l’air qui battent avec la houle, même modérée, ça occupe…

Nous voilà donc en pleine mer, sans moteur et sans guindeau pour jeter l’ancre. Autant vous dire qu’on réfléchit deux minutes avant de choisir notre prochaine destination. Pas question de remonter au vent pour retourner dans la même baie et nous nous dirigeons donc presque logiquement vers la marina Di Campo, vaste et peu profonde. Il semble y avoir des mécanos à terre, mais on a pas le temps de faire la fine bouche. Il est déjà 18:00….

Histoire de rester manœuvrants, nous alternons entre le génois et la trinquette : le premier permet de bien remonter au vent, mais les virements de bord sont difficiles alors que la trinquette : eh bien c’est exactement l’inverse .

Nous tirons donc un bord le plus loin possible au nord est à l’intérieur de la baie avant de repasser sous trinquette pour nous diriger vers la gauche et la zone où nous projetons de nous arrêter.

Notre premier mouillage, puis 5 km de dérive au large, et enfin navigation pour retrouver un second mouillage.

La manœuvre de mouillage en panne moteur est un grand classique des stages de formation ; mais c’est une toute autre histoire de le faire en réel et sans filet 🥶. En plus, nous n’avons droit qu’à une seule chance, car comme je vous l’ai dit , avec le guindeau en panne, il faut une heure pour remonter la chaîne si le coup n’est pas correct. Et cette fois, la côte est tout près. Forcément, on cherche l’abri. 🤗

Nous louvoyons entre les voiliers au mouillage qui se demandent bien ce que nous faisons et dès que nous arrivons sur zone, on roule la trinquette en urgence, Cathy prend la barre pour nous mettre nez au vent sur l’élan tandis que je me précipite à l’avant pour jeter la chaine à l’eau en manuel.

Pas question de réitérer la même erreur que trois heures plus tôt et dès que 20 m de chaîne sont dans l’eau, je plonge avec masque et tuba pour vérifier la position de l’ancre. Une fois celle-ci rectifiée à la main en apnée, je remonte à bord et nous envoyons 40 m de chaîne pour être tranquilles…

La nuit qui suivit ne fut pas vraiment reposante. Après de telles aventures, il est difficile de trouver le sommeil. Mais aujourd’hui, 24 heures plus tard, je peux déjà vous donner quelques conclusions et explications. 

Un faisceau de cables électriques est monté d’origine trop proche du moteur. Les cables ont chauffé et un court-circuit a maintenu le pignon du démarreur enclenché sur le volant moteur après le démarrage. Du coup, le démarreur s’est transformé en turbine folle et a brûlé en quelques minutes.

Nous avions eu des fausses alarmes intempestives sur le moteur (température haute dès le démarrage, ce qui est impossible, etc…) depuis début juillet mais j’avais réussi à les neutraliser et je pensais régler ça à l’automne. Erreur!!!…

Le démarreur est démonté. Il est hors service et le nouveau est déjà en commande auprès d’un mécanicien local. Il nous reste trois jours pour remettre en état les cables électriques coupables et éviter le bis repetita. 

Le guindeau est à nouveau opérationnel. Il ne s’agissait que de simples problèmes de connexion électrique. C’est juste que : rappelez-vous Chirac…

Comme disait l’autre, c’est l’effet Papillon: petites causes, grandes conséquences.

Heureusement sans gravité.

Allez, la prochaine fois, je vous montre Capraia.

Penchons-nous sur Pise…

Oui, je sais, elle est facile; mais bon, comme disait Renaud, « faisez-en vous, des chansons… »

Bref. Après presque 7 heures de navigation assez moyenne (bonne houle, trop peu de vent, on a finit la dernière heure au moteur à bouléguer dans la pétole), nous sommes enfin parvenus à la marina de Pise.

Belles installations (ça peut, à 125€ la nuit…), accueil et assistance au top. Même si, vu la pétole, on était pas dans l’angoisse au moment d’entrer dans notre place.

Manoir est bien installé.

L’après-midi, petite promenade découverte des plages avoisinantes. On est à 7 km de Pise, et la visite sera pour demain. Cathy n’a pas trop gouté les 7 heures de roulis et son estomac réclame un bon lit pour quelques heures.

Après une petite heure de bagarre avec une pompe de cale récalcitrante (elle rendra les armes en fin de journée et avouera sa faiblesse due à une masse débranchée), nous prenons à 11:00 le bus numéro 10 qui nous dépose en 25 minutes au centre ville.

L’occasion de tester la conduite sportive du chauffeur avec son bus articulé sur les nombreux ralentisseurs qui jalonnent le parcours. 🤣

A notre arrivée… ben non, pas de tour. Mais une fresque célèbre, dont nous ignorions qu’elle était ici.

« Tuttomondo » de Keith Haring.

Nous commençons à déambuler en choisissant les rues piétonnes. Plutôt sympa, on profite d’un peu d’air, de rares ombres et on flane.

On traverse le fleuve Arno, qui file à travers les terres jusqu’à la marina en bord de mer.

On croise au passage une statue de Nicolas Pisano, dit « le Pisan »; à priori, même pas né à Pise, mais considéré comme un précurseur de la sculpture moderne (en 1200 quand même). Tellement moderne qi’il a des airs de dark sidious…

On découvre aussi quelques églises; le plus souvent fermées. Celle à la facade blanche est carrément délabrée de l’autre côté; on vous montre le meilleur

Mais bon, je ne vais pas vous faire maronner plus longtemps; oui, on a vu la tour; et oui, elle penche toujours.

Ce qu’on imaginait moins c’est qu’elle n’est qu’une partie d’un plus vaste ensemble:

Bon: y a la queue partout, tout est payant et en vrai, ça nous passionne pas de suivre la file de touristes (je sais, on fait partie du lot), et cathy goute peu les grandes hauteurs.

De toute façon, on a déjà pas mal marché et nous nous dirigeons vers un établissement (payant lui aussi… 😂), mais où nous ne sommes pas déçus.

Ceux qui me connaissent savent que le steak tartare est une de mes rares passions carnivores, mais j’avoue que j’ai été surpris par l’onctuosité et l’originalité des ingredients retenus.

Pas d’oignons, peu d’épices, une viande fondante et maigre: tout en douceur et en velours.

En fin d’après-midi, retour à la marina, victoire annoncée plus haut sur la pompe de cale, courses de réassort et petit ménage.

Demain, on file vers l’ile de Capraia, au nord de l’ile d’Elbe. On escompte bien retrouver des mouillages abrités. 40 miles avec encore 1 à 2m de creux, mais du vent pour nous faire avancer et stabiliser Manoir. Enfin, on espère…

La bise… 😘

Bonus Porto Venere

Bon, vous avez compris que sur cette côte, il y a peu, voire pas d’abri de la houle quand elle vient de…… ben partout sauf l’Est.

Nous avons donc décidé de faire escale à la marina de Pise, histoire de pouvoir visiter à pied sans laisser Manoir faire le bouchon devant les plages locales.

Et comme l’entrée de cette marina est un peu « chaude » quand les vagues approchent 2m, nous sommes restés un jour de plus dans la baie de Porto Venere. L’occasion de visiter les hauteurs du chateau et d’essayer un troisième point de vue sur le secteur.

Alors allons-y en commençant par la fameuse grotte Byron :

La grotte est planquée à droite, hors champ.

il faut franchir une vague barrière, 🤭 mais celle-ci est toujours accessible, même si le fond en a manifestement été muré.

Depuis la première pointe au nord en partant à pied vers les Cinque Terre, le panorama n’est pas mal non plus:

La grotte est au pied de la falaise tout à gauche

On grimpe ensuite vers le chateau…

Et arrivés sur l’esplanade, on surplombe l’église-forteresse qui garde le chenal.

La visite du château est payante, mais consiste surtout à déambuler sur les remparts. Nous nous sommes donc contentés de la partie basse, qui nous a bien satisfaits quand même.

Une dernière nuit au mouillage, et le lendemain matin, départ à 8 heures avec un petit coucou au phare qui garde le côté intérieur sud du chenal.

Au final, nous garderons un bon souvenir de Porto Venere. Evitez simplement le mouillage le samedi soir…

Porto Venere… et son envers. 🎭❓⁉️

Je vous avais promis un petit bonus. Voici Porto Venere, souvent présenté comme le sixième village des Cinque Terre.

Voilà le terrain de jeux.

Pour rejoindre Porto Venere, on suit la côte vers le sud-est (en bas à droite pour ceux qui peinent avec les cardinaux…), et on rentre dans la baie de la Spezia par un étroit goulet que voilà:

A gauche, ça cogne; à droite, calme plat.

La petite baie entre Porto Venere et l’ile de Palmaria en face est très bien abritée. Voyez sur la carte Navionics la baie de La Spezia. Manoir est la petite flèche rouge.

Bon, samedi et dimanche, c’est la fête aux bourrins. 250 bateaux dans la baie la journée, et près de 100 la nuit. Mais dès le dimanche soir, ça redevient fréquentable.

Pour le côté face, Porto Venere rappelle bien les Cinque Terre:

Il y cependant une différence majeure: le port est plus classique, avec une promenade au bord de mer, plate, et remplie d’établissements forts conviviaux:

On retrouve les couleurs du sud… avec quand même ce chateau bien noir à gauche.

Le site a manifestement été depuis longtemps une forteresse, bien pratique pour envoyer des cailloux sur la tête des sarrasins ou autres tentés d’embouquer le canal. Tout cela a laissé de beaux vestiges pour qui aime les vieilles pierres.

De nuit, le village s’illumine en soulignant les lignes d’architecture; sympa et original.

Et cathy a fait une belle rencontre, pendant que j’étais de corvée de poubelles. Dès que j’ai le dos tourné……

Et puis… dimanche matin, Isabelle nous a quitté. Baptisée « la petite roumaine », car recrutée dès son premier jour de vacances à monter des meubles et nettoyer un appartement de juju et Caro, elle doit retourner au travail mardi matin, et une journée de train l’attend.

Surnommée Baba par notre petite Hannah, la roumaine restera donc connue comme « Baba au rom », ce qui lui va comme un gant, car elle est chou et ne craint pas l’alcool.

Pas de photo de départ car on aime pas ça. Mais bon courage pour ta reprise Babelle. 😘

Et l’envers me direz-vous???…

C’est quoi l’envers de Porto Venere?

Dimanche, lessives… et petites courses à la ville voisine de Grazie.

Lundi, nous avons prévu une journée relâche pour récupérer un peu. Mais quelques fourmis dans les jambes m’amènent à terre pour « faire un petit tour à la pointe » pendant que Cathy cultive son bronzage.

Me voilà parti à pied pour une petite virée en sandales. Le panorama est sympa, mais on y est vite, à la pointe. Alors bon, je suis le sentier, qui a tendance à s’élever… un peu rapidement…

On part du bord…

Puis on s’élève…

Et ça finit comme ça:

150m de dénivelé, en 20 minutes, qui me font l’effet du double… et ce n’est pas fini. A la fin de la journée, mon iphone m’en annoncera le double (positif et négatif), et mon tee-shirt se souviendra du triple.

Là-haut, je trouve un « sentier botanique », en bien piètre état. C’est comme beaucoup de choses ici: en travaux, ou à l’abandon…

Mais dans le genre, je n’ai encore rien vu; je poursuis mon chemin et termine dans la cour… intérieure d’une demeure qui était le conservatoire botanique. Maintenant, on dirait plutôt une ferme de beatniks.

Pour poursuivre, je dois ouvrir le portail… pour sortir… avec la bénédiction de l’occupant, même pas étonné…

200m plus loin, au sommet de l’ile ou quasi, en plogeant sur le sentier vers le sud de l’ile je tombe nez à nez avec cette épave:

Qui est venu jeter ici cette caisse, sur une ile de 2 km carrés???

Une belle plage, assez sauvage, mais quand même desservie par une navette, et qui est visiblement fréquentée par des locaux bien informés.

Je poursuis la descente vers la pointe sud et on aperçoit l’ile de Tino, la petite soeur.

Bon ben maintenant que j’y suis, autant y aller. En fait, ça traverse:

Mais un peu plus bas, ce n’est,pas Tino qui attise ma curiosité, mais bien ces trous dans la falaise. Qui a bien pu ouvrir des carrières si loin de tout et si peu accessibles?

Moi, vous me connaissez : pas curieux pour 2 sous, et jamais sorti des sentiers. Mais bon, par un hasard tout a fait inexplicable, je me retrouve là…

Les treuils auraient servi à hisser les blocs de marbre strié doré

Et quelques minutes plus tard, de façon inexpliquée, me voici ici …

En fait ça traverse:

Et de l’autre côté: je trouve des vestiges militaires. J’aurais du m’en douter: y a que la guerre pour motiver à ce point des hommes pour creuser des rochers dans ces coins perdus. y a de la ferraille partout.

Sans trop y croire, je pousse un peu plus loin. Et c’est de plus en plus grandiose:

Je pénètre à l’intérieur, et mama mia, c’est une cathédrale le machin!!!…

Les Italiens on fait de cette ile une forteresse hérissée de canons pour défendre l’entrée de la baie de La Spezia.

Mais de toute évidence, ils ont aussi bénéficié d’une géologie favorable, déjà exploitée auparavant par des carrières de marbre noir à stries dorées, qu’ils ont remaniée pour la rendre conforme à leurs objectifs. Mais certaines cavernes existaient avant… Et il ne semble pas que ces batteries anti-navires aient bien eu l’occasion de s’activer avant de rouiller.

Mais les pierres sont toujours là:

Demi-tour pour rejoindre le sentier que j’avais quitté par erreur 🫢🤭 et me voici enfin à la pointe sud de l’ile.

Une belle plage, plutôt sauvage, mais quand même desservie par une navette et fréquentée surtout par des locaux manifestement bien informés.

Après une ultime mais sévère grimpette pour rejoindre le chemin de crête, je découvre la grande baie de la Spézia et le nouveau porte-hélicoptère Italien. C’est le terrain de notre prochaine navigation vers le sud-est.

Au passage, un petit test de sécurité des travaux locaux

Je vous dis: en ruine, en panne ou en travaux… 🤣

je rejoins enfin la baie ou Manoir et Cathy m’attendent

Au final, 3 heures de marche… un peu loin, « la pointe » … 😂

Les 2 dernières des Cinque Terre.

Profitant de l’accalmie de la houle (on verra plus tard que c’est assez rare…), nous avons dormi sur une bouée devant le village de Manarola.

Faut quand même avouer que même avec une houle de 20cm (difficile de faire moins…), la pétole ambiante qui permet à Manoir de tourner sur mouillage et le ressac des parois rocheuses toutes proches… y a jamais de nuit vraiment plate; et comme il n’y a pas de vent, de temps à autre, Manoir se frotte à sa bouée ce qui donne dans la cabine avant le bruit d’un choc caverneux. 😡

Le lendemain matin, changement d’ambiance. Le soleil joue les farouches et la lumière est moins éclatante. Mais Manarola nous tend les bras, et donc, nous voilà:

Encore un village construit sur le torrent. Vous pouvez vérifier vous-même.

Le « pont » supporte la place centrale en bas de la rue principale.

Le port naturel est exceptionnel, mais il est clair que par gros temps, il faut hisser les barques à terre en haut des rochers.

Forcément, à part à la rue centrale (très commerçante), le reste n’est que dédale de ruelles, d’escaliers, de voutes et de balcons. On s’y égare avec plaisir… et sueur. 😅

Vu d’en haut, on comprend vraiment que le village est bâti sur une plate-forme au-dessus du torrent. z’étaient pas fainéants les bougres…

Un dernier petit tour par la mer et nous poursuivons notre route vers Riomaggiore, dernier village pour nous (et premier pour les marcheurs)

Le ciel est toujours lourd sur Manarola

La navigation est courte (1 mile), comme depuis 3 jours. On a juste le temps de larguer une bouée qu’il faut reprendre la suivante. Le petit port est toujours aussi spectaculaire.

Visiblement, tous les bénéfices du tourisme ne vont pas à l’entretien des façades 😂

Dans la sempiternelle rue principale, Cathy se méfie des attaques aériennes.

Mais le risque est maitrisé et nous avons pu nous accorder une pause reconstituante avant de gravir à nouveau des escaliers.

Les filles commencent cependant à ronquer … ca monte, c’est chaud; ca descend, mal au genoux… on sent bien que l’epahd approche… 🤭 Mais, récompense, la tour du chateau nous accueille enfin.

Et puis surtout, le soleil ressort et du coup, tout est bon pour rechercher un peu d’ombre…

Toujours des points de vue remarquables.

Et Manoir qui nous attend sagement au mouillage. L’air de rien, même là-dessous, ça remue à cause du ressac de la falaise.

Et enfin, pour ceux qui aiment jouer à « où est Charlie », trouvez le capitaine…

Un indice: il cherche l’ombre.

Une dernière petite curiosité dénichée dans une ruelle. s’agit-il d’un exorcisme, d’un porte-bonheur ou d’autre chose? Le mystère restera.

Voilà qui est fini pour les Cinque Terre; mais restez attentifs, un bonus est possible pour la sixième.… 🤔

A la découverte des cinque terres.

Bon, le spot est pas vraiment une découverte. Il est clair qu’on est pas les premiers et la moitié d’entre vous ont déjà dû les visiter.

Notre originalité est de les aborder par la mer. On marche moins mais on a d’autres difficultés…

Autre originalité, nous allons vous les présenter à l’envers de l’usuel; ben oui, on arrive de Gênes et on navigue vers le sud.

Première observation, la côte est très exposée. Peu, voire pas d’abris de la houle. Heureusement, on a eu la chance de pouvoir programmer notre passage sur 3 jours pas trop rouleurs.

Deuxième observation: peu de bateaux (je ne parle pas des navettes et autres locations à la journée qui sont bien présentes). On paye 13€ par jour pour prendre toutes les bouées qu’on veut, et pas besoin de se battre. Et le soir, on est pas plus de 2 par mouillage. C’est sympa.

Mais trêve de bavardages, vous voulez des photos je suppose; alors commençons par le dernier village, Monterosso al Mare. Un village à 2 faces:

Un tunnel permet de relier les 2 plages, très apprécié des filles pour sa fraicheur (même s’il est en pente… 😂)

Autre option, pour les plus courageux, le chemin du chateau, qui permet de dire bonjour à saint-François d’assise qui surveille la cité.

Après un aller-retour sur la grande plage, il a fallu faire une pause fraicheur parce que c’est bien beau tout ça, mais il fait un peu frais…

Après cette reprise de forces, on a pu attaquer les choses sérieuses: les boutiques… fort heureusement pour moi dans des ruelles étroites et ombragées.

Isabelle a essayé une nouvelle robe, mais la vendeuse n’a pas voulu nous la céder.

Déambulations poursuivies jusque sur la place.

Et pour finir cette belle journée, nous avons honoré un petit estanco local de notre présence.

Le lendemain matin, après une nuit un peu r ‘houleuse, nous nous sommes dirigés sur Vernazza. Un petit port nous accueille, où il est interdit de mettre le moteur (du moins en saison), pour accéder au village construit au fond d’un ravin.

Une succession de ruelles étroites et pentues (voire raides) nous invite à découvrir le village. C’est moins fréquenté que la rue commerçante principale. L’ombre compense l’effort vertical, et on ne boude pas notre plaisir.

La rue principale est construite sur le torrent. Des grilles à intervalles réguliers permettent de voir et d’entendre le ruisseau dessous.

Quand on s’élève au-dessus du village, on retrouve les vues « classiques » de Vernazza.

Et devinez comment l’affaire s’est finie?… 😉🥗🍻 Ben oui, il était presque 14:00

Retour au bateau pour bouger vers le troisième village (qui est le même dans les 2 sens… 🤩)

Vernazza depuis la mer

On arrive donc à Corniglia. Alors là, soyons clairs ça se mérite. Déjà ceux qui viennent en train débarquent en bord de mer un peu plus haut que nous et la route pour monter au village est déjà ardue.

Il faut dire que si Vernazza est construite au fond du vallon sur le ruisseau, Corniglia a fait le choix opposé, et tout le village est sur le piton rocheux. Donc, grimpette sévère sous soleil ardent…

Au sommet, petites ruelles, jolies couleurs, mini échoppes, gelateria; rien ne change mais c’est toujours différent et on ne s’en lasse pas.

Et autant vous dire qu’ici, le travail de la terre est un combat.

A tel point que les locaux ont innové…

La suite des Cinque domani…

Escale à Sestri Levante

Le temps est redevenu calme. Il est même difficile de faire de la voile et l’eau revient vers les 27, ce qui convient à tout l’équipage.

Après la nuit à Santa Margherita, Manoir a fait une petite étape jusqu’à Sestri Levante. Nous y avons passé 2 nuits, abrités par une petite digue de la houle résiduelle qui vient du large à cause de vents persistant entre Corse et Italie.

Du coup, une journée tranquille, paddle et baignade.

En fin de journée, nous avons quand même décidé de visiter la petite station balnéaire; bon soyons clairs, pour les filles, ça consiste à déambuler de boutique en boutique. Pas grave: ici les prix sont franchement raisonnables (un plat au restau coute autour de 15€), et de toute façon les filles ont déjà fait le plein de robes hier. 🤗

Et bon, il y quand même de jolies ruelles piétonnes:

C’est toujours plaisant de déambuler dans ces rues étroites et ombragées. La canicule est derrière nous (et peut-être aussi devant… 🤯), mais on aime bien l’ombre quand même.

Petit point noir, le sanctuaire de sainte Catherine est fermé au public.

Mais la plage de la baie du silence est bien jolie et on trouve à son extrémité uns sculpture de pêcheur au bord de l’eau appréciée par les filles.

Des vieilles pierres…

Pour une fois ce n’est pas du trompe l’oeil…

Une sculpture de … voile…???…

Et une dernière façade remarquable sur le front de mer.

Cette fois, c’est du trompe l’oeil.

Au final, ce n’est pas aussi charmeur que Camiglo, mais ça reste un spot à recommander et bien meilleur marché que d’autres sites voisins.

Demain, on attaque les cinque terre, et on risque de voir la différence.

En attendant, on profite…

Bises

Voir Portofino… et fuir!… à Santa Margherita 😂

Après notre visite à Camogli, nous nous sommes donc dirigés vers Portofino, la perle de la baie.

Ancien village de pêcheurs, devenu destination hype de la côte.

Le mouillage sur bouée est à 290€ la nuit pour Manoir. 🫣🤯

Autant vous dire qu’on s’est aussitôt dirigés vers la crique voisine ou le beau temps persistant nous a permis de jeter l’ancre par 28m de fond sans inquiétude, et de laisser Manoir pour rejoindre le port avec Minor.

La visite est sympa, et le petit port est mignon tout plein.

Une petite randonnée vers le phare nous a offerts de jolis points de vue:

Mais en réalité, dans le village, les boutiques Vuitton font concurrence aux Gucci, St Barth et autres joaillers où les prix ne se donnent même pas la peine de s’afficher. On reçoit sur rendez-vous…

Les boissons doivent provenir du même fournisseur, puisqu’une bière pression de 40 ml vaut entre 10 et 14€. On vous épargne le prix des cocktails pour éviter les crises cardiaques.

Bref, après 2 heures de visite et une glace chacun, on a fuit le secteur pour venir se réfugier pour la nuit à Santa Margherita , bien abrités de la houle résiduelle, où nous avons passé une nuit tranquille.

Le lendemain, le pitaine a insisté pour emmener les Mouriers sisters à terre pour une petite visite.

Et là aussi, franchement, la visite vaut le coup. Petites ruelles piétonnes, facades colorées, jolis points de vue, les filles apprécient.

Une église dédiée à saint Erasme, patron des marins.

Au passage, on confirme que les Italiens sont passés maîtres dans l’art du trompe l’oeil. Comme tout Materazzi qui se respecte, ils savent très bien faire semblant et habiller leurs facades:

Y a pas une pierre, ni une moulure; mais on y croit.

Ceci dit, la cuisine de l’établissement n’était pas fantoche, et nous nous sommes régalés dans ce petit estanco, dont les tarifs sont redevenus normalement déraisonnables.

Les établissements hoteliers du coin donnent presque envie de se poser quelques jours.

Et puis enfin, les filles ont pu trouver une boutique ou leur carte bleue n’a pas été refusée dès le pas de porte; ce qui leur a permis d’organiser une soirée « bleue » qui restera dans les mémoires.

Pour finir, petit coucher de soleil à Sestri levante, bien à l’abri.

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La bise. 😘

Manoir a Camogli

Après presque 2 années de silence, l’envie me reprend de vous faire partager à nouveau nos tribulations. Non que nous n’ayons visité de beaux endroits, car les baléares nous ont entretemps accueillis, mais publier sur Lukamanoir, c’est du boulot. Et, ma foi, la flemme avait pris le dessus.

Mais voilà, cette année, nous avons prévu un trip « Italie du Nord et Sardaigne », et les premiers sites visités ont ravivé cette envie de vous partager nos navigations et nos découvertes.

Alors voilà, Lukamanoir est de retour.On vous présentera (ou pas…), les évolutions techniques de Manoir au gré des articles, mais pour le moment, on va rattraper un peu le retard.

Partis de Toulon le 3 juillet, nous avons débuté le trip par une classique tournée à Porquerolles.

Partis ensuite vers l’Est, nous avons mouillé notre ancre à Fréjus, Antibes puis Villefranche sur mer, pour fuir devant un sérieux coup de mistral. Pour preuve, en 24h, l’eau est passée de 31 à 19, puis 17°c. Sauvage……

Les 2 frangines à Antibes.

Après une dernière étape à Menton, nous nous sommes lancés pour une navigation plus sérieuse: 10 heures sous spi pour rejoindre Varigoti à 50 miles nautiques de la frontière. Au passage, on explose la cloche de tangon. Un axe tordu, sans doute une séquelle du dématage de 2021…

Le tangon n’en a plus pour longtemps. …
La punta crena et les plages de Varigotti

Après une nuit de sommeil réparatrice, retour aux manettes pour la traversée du golfe de Gênes en direction de Portofino à la réputation bien connue.

Mais à l’approche de l’arrivée, l’analyse météo nous conduit à privilégier l’autre côté de la péninsule, vers Camogli, pour rester abrités d’une journée de dimanche promise aux orages. Mouillage par 25m de fond, 55m de chaine dans l’eau, on est parés.

La nuit sera quand même un peu rouleuse, mais le le demain matin, la pluie promise est bien là, et nous sommes bien à l’abri…

Entretemps, nous avons changé de mouillage au matin, pour nous approcher de la plage et trouver du sable à 15m de profondeur; ce qui nous a permis de faire une pêche… originale: une ancre delta de 40kg, remontée sur la nôtre (qui ne fait que 32kg). Autant vous dire que le guindeau a disjoncté quelques fois avant de ramener à bord les 50 m de chaine et les 72 kg d’acier…

Mais après la pluie… lebotemps !…Et là, nous n’avons pas regretté notre choix. Camogli est une charmante localité, tout en couleurs et points de vue pittoresques. A commencer par le port:

Une rose des vents en marqueterie de galets nous donne tous les noms locaux:

Et le reste du front de mer est à l’avenant:

Sur le port, des baleines en plongée saluent notre passage.

Et depuis la haute ville, de nombreux points de vue originaux nous séduisent:

Et même le soir, en retournant au mouillage remplis de cocktails et de pizzas, nous avons pu admirer le front de mer:

Camogli ne faisait pas partie de nos objectifs, mais franchement, très belle surprise.