En route!…

Manoir reprend la mer.

Le créneau météo est parfait. 12 à 18 noeuds de vent, de face mais avec des petites bascules nord-sud qui devraient optimiser nos bords.

Nous repartons donc en direction des Grenadines, en passant par la Blanquilla, puis par les Testigos, et enfin via Grenade. Avec escales… ou pas selon la forme de l’équipage et les conditions rencontrées.

So far so good devrait nous suivre (puis nous précéder, car au moteur en ligne droite il devrait nous rattraper), dès qu ‘Oxana aura récupéré son passeport (aujourd’hui après midi???…)

En tous cas nous garderons un beau souvenir des Roquès que nous quittons sans les avoir entièrement explorées. Mais il est juste temps de rejoindre les Antilles, puisque la période cyclonique s’achève et que la nadividad approche…

A ce Propos, vu en ville une immense fresque peinte sur un mur en face de l’école… ca ne vous rappelle rien? Plus grande que Chavez et Maduro, c’est vous dire… 😏

Mais si, souvenez-vous, sur la barrière de corail…

A bientôt…

Escapade à Caracas

Petit rappel:

Nous avons connu Bruno et Oxana (prononcer Axana) à Curaçao marine. Leur catamaran Wauquiez, “So far so good”, avait rejoint l’eau quelques jours avant nous et ils se préparaient doucement à filer vers la Republique Dominicaine, pour enchainer Cuba, Panama puis le Pacifique. Comme nous partions vers les Antilles en passant pas Los Roquès, nous n’allions pas nous voir longtemps.

Après quelques soirées ensemble, ils on décidé de faire un petit tour aux Roquès, histoire de ne pas traverser la mer Caraïbe avant la fin de la saison cyclonique. Comme ils ont passé plus de 2 mois dans ces iles, ils sont d’excellents guides pour nous. Et ça va faire 5 semaines qu’on navigue de concert.

Comme Oxana (Russe hispanophone, je rappelle) avait besoin de renouveler son visa shengen pour pouvoir séjourner en France, et que Bruno avait gardé tous les contacts pour faire ces formalités en sécurité à Caracas, ils nous ont proposé de les accompagner là-bas 3 jours, histoire de visiter et de partager les frais. Avion privé, taxi pour nous promener toute la journée, et hotel bien clean réservé à l’avance.

On a vite réfléchi, et on a décidé de leur faire confiance et les suivre.… voici donc le petit voyage:

Notre pilote ayant au début compris qu’il devait nous amener de Caracas aux Roquès est arrivé avec une petite heure de retard. Mais on s’en fiche, parce que voilà la salle d’attente de l’aérodrome aux Roquès:

Avec vue sur la mer…

Nous avons encore attendu un peu pour décoller car la météo à Caracas avait conduit à fermer l’aéroport. Finalement , notre pilote décide de se lancer. Vu la puissance du zinc, on a rien à craindre des éléments!!!…

Le décollage comme si vous y étiez.

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Une fois en l’air, la vue sur les Roquès est imprenable. On ne peux pas vous montrer toutes les photos, alors voici un échantillonnage

Vous imaginez quand on se ballade en bateau dans ces refuges…

Après 40 minutes de vol, on approche de la côte avec des montagnes à 2500m, qu’il faut survoler. Caracas est derrière, à 900m d’altitude.

Et enfin, toujours en “direct live reconstitué”, l’atterrissage sur l’aérodrome situé au sommet d’une montagne qui a été rasée pour la circonstance. A vivre…

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A l’atterrissage, notre chauffeur Richard nous récupère et nous emmène en ville dans son 4×4. Comme il est plus de 16h et qu’on a rien mangé, on se rue aussitôt dans un établissement de bonne facture qui nous régale aussi sec d’un énorme plat de viandes diverses et variées (non avariées, pas comme à l’étal de la boucherie de Grand Roque). On se régale en illimité, pour 20 dollars par personne… tellement que ce sera le seul repas de la journée… ce que vous voyez là, ce ne sont que les tapas…

La suite de la visite est à l’avenant. Un contraste incroyable entre buildings et bidonvilles accrochés à la montagne.

L’économie de ce pays est complètement à la dérive. Le salaire mensuel est de 10$. L’ancien bolivar a tellement été dévalué (aujourd’hui peut-être 2 à 3 milliards pour un dollar), que le gouvernement a d’abord décidé de diviser par mille, puis de créer le bolivar souverain qui divisait à son tour par 100 000). Mais ça ne marche toujours pas à tel point que le cours de change officiel est de 90 pour 1 dollar, mais que dans les commerces on le prend à 270. Autant vous dire qu’il ne faut pas payer en carte bleue!!!…

En pratique, aux Roquès, plus aucun commerce ne veut de bolivar. Que des dollars. Et les prix ont flambé. Les cocktails vont de 2 à 8$ selon l’exagération du patron. Mais pour les locaux, on ignore comment ils font avec des salaires de 10$ par mois.

A Caracas, en revanche, impossible de payer en dollars dans les commerces (sauf à l’hotel, faut pas déconner…). Et surtout, interdit pour les touristes d’acheter. A chaque fois, c’est Richard, notre chauffeur qui paye le restau, les achats, etc… il a une carte de rationnement, et il paye en bolivars souverains. Et nous on le rembourse en dollars ou en Euros (enfin quelqu’un qui les prend…).

Impossible de comprendre la logique d’un état qui manque cruellement d’argent mais qui refuse qu’on paye en devises dans les boutiques.… Mélenchon pourrait peut-être nous expliquer, mais nous on pige pas.

Durant ces 3 jours, nous avons quand même pu visiter un peu la ville, faire quelques courses de ron vénézuélien à bon marché dans une boutique des quartiers un peu chauds (dans les beaux magasins, c’est 2 bouteilles par jour seulement…). On a assisté à un concert d’une chanteuse vénézuélienne.

On a voulu prendre le téléphérique pour monter sur la montagne locale voir Caracas d’en haut, mais c’était fermé. Sans explication, sans savoir si ça va durer. Le lendemain, c’est ouvert mais pour les étrangers c’est 20 fois le tarif local. On a renoncé.

Sur les autoroutes (le tissu urbain est très très touffu), de temps en temps un check point avec des militaires, l’arme au poing. Personne ne moufte, et nous, on ne prend pas de photos…

Des voitures, des voitures, des 🚗 🚙 🚘, des embouteillages; il faut dire que l’essence coûte moins d’un centime les 100 litres. Si si vous avez bien lu. Moins cher que de l’eau…

Des immeubles, neufs, vétustes, en construction, en ruines, de tout.

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On cherche un cable de charge pour la gopro; Richard nous arrête dans une rue. On pose la voiture dans une cour intérieure qui fait office de parking payant. On traverse une rue mal famée et on entre par un escalier où on n’oserait pas s’aventurer seuls (et encore moins de nuit). Et là, on se retrouve dans un centre commercial plein de lumières et de couleurs. Bondé, des commerces de 4m carrés en moyenne, et tous vendent des téléphones, de l’électronique, des accessoires. Toujours impossible de payer pour nous, mais après avoir cherché dans 10 boutiques on trouve notre bonheur à 1$. Mais comment font-ils??? En revanche, il sera impossible de trouver une cartouche d’encre pour l’imprimante de Bruno. Mais on trouvera une quincaillerie (à moitié vide) qui pourra lui trouver 2 vannes de coque pour son bateau. Le pays de tous les contrastes…

Mais toujours, partout, des gens avenants, avec le sourire. C’est sur, on a évité les endroits vraiment chauds, mais cette petite escapade valait le coup.

Cet après-midi, on reprend le même petit coucou pour rejoindre nos navires qui sont au mouillage sous la surveillance des gardes côtes (à qui nous ramenons un peu de rhum).

Conclusion:

Oxana aura son visa mercredi normalement. Et comme on se trouve tous en bonne compagnie, ils vont poursuivre leur route avec nous vers les Grenadines (que Bruno fréquente depuis plus de 15 ans), et rejoindre la Martinique avant Noël pour rentrer en France. La République Dominicaine attendra 😀. Et les amis, ça compte plus…

Duplex aéré et écologique

Par un bel après midi nous avons embarqué dans l’annexe le matériel de plongée et la go pro : direction la toute petite ile au milieu de nulle part; j’ai nommé Palafito

L’eau est turquoise tout autour de la petite baraque sur pilotis et quelques pécheurs les pieds dans l’eau tentent encore leur chance à la ligne ;

Nous grimpons sur le ponton et visitons les lieux. Une partie technique avec un étal pour trier le poisson, de vieux couteaux, un petit coin avec des toilettes en direct avec la mer

En face une pièce-chambre avec quelques hamacs, puis salle à manger-salon avec table et 3 chaises: vue imprenable sans baies vitrées, climatisation naturelle; un coin cuisine avec un réchaud une poêle qui fait frire 3 poissons et une vieille casserole qui réchauffe du café; un peu de réserve ( farine de maïs riz et c’est tout !)

J’oubliais le recoin avec la Madone et les bougies … A part ça pas d’électricité … pas d’armoire …à quoi ça sert ? Le tee shirt il est sur lui … pas de bruit, pas de pollution, pas gros le monsieur c’est sûr il met pas la mayonnaise avec les langoustes et le dessert ben y a du poisson … et avec ça un sourire 😊, une gentillesse…

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Salle de bain grandeur nature …

Et sous l’eau dans leurs baraquements bien à eux, on trouve…:

Et voila ce que nous on leur fait subir plusieurs fois par semaine:

Il ne faut pas grand chose pour être heureux non ?

En attendant, ce soir -là, encore une petite pêche:

Que se passe-t-il sous l’eau à Los Roquès ?

Voyez donc un peu l’animation quotidienne … et continuez comme nous de vous régaler de la flore sous marine

Les “orgues “de la mer :

un jardin potager:

Les géantes étoiles de mer :

Un cerveau avec plein de lobes :

Et un corail labyrinthe recouvrant…

Petite visite au peureux “fugu” 🐡:

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Des poissons ,des poissons … 🐟🐠 et des coraux :

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Et enfin, petite surprise au détour des coraux …

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L’archipel de Los Roques

Après les Avès, nous voila débarquant à Grand Roque pour nous mettre en règle… on ne peut pas garder le drapeau jaune innocemment tout le temps! Nous avons donc passé plusieurs heures d’un bureau à l’autre, d’un coté de l’ile à l’autre sous un soleil 🌞 de plomb, et tout ceci dans un ordre bien précis : les gardes côtes, la guardia civile, le parc national, les customs (Nous rentrons dans un bureau ou 2 filles sont très occupés à regarder chacune une série sur leur ordinateur respectif; Bruno se voit réclamer 210$ pour son catamaran en appliquant un taux de change à 250… il négocie un peu et obtient un taux de change de 300 ce qu’il fait qu’il paye 175 $, bien content. C’est à notre tour… Il faut savoir que les calculs s’établissent en fonction de la taille du bateau.Théoriquement nous devrions donc payer plus cher…☹️ pour Manoir. Elle prend son barème , annonce 225$, applique rapidement le même principe que Bruno pour le taux de change on se retrouve avec une note de 187 $, entre temps elle fait des papiers, des écritures, parle, oublie un peu les chiffres et fini par nous réclamer 170 $ …😜tout va bien le compte est bon !!! Faut pas s’étonner que ce pays ait quelques problèmes de gestion de finances publiques.…

Nous terminons le lendemain par l’immigration car les bureaux étaient fermés. On se déleste encore de 40 dollars ( 20$ par personne.Marc et Rosemonde ont sollicité une réduction pour petites retraites et ont obtenu un total de 30 $ au lieu de 40 …allez savoir !!!!)

Chaque fois nous présentons les papiers du bateau et nos passeports et ils remplissent des lignes sur des grands cahiers : signatures, tampons, photocopies … on y est !!! Heureusement ils sont très gentils et Oxana entretient la conversation. Pour nous , cela aurait été bien plus difficile sans les copains puisque nous , nous ne parlons pas un mot d’Espagnol et pour la majorité des locaux, pas beaucoup d’Anglais 😏

Mais ce qui importe ici c’est la magie de cet endroit: c’est comme nulle part ailleurs. La mer est bien souvent couleur turquoise et les plages sont jonchées de nombreux coraux morts. Nous sommes accueillis par de nombreux pélicans qui survolent les bateaux

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du linge partout aux étendages…

… des gros bidons bleus qui tiennent lieu de réservoirs d’eau sur les toits de chaque maison (remplis par des camions citernes),

… de nombreux poteaux électriques avec un capharnaüm de cables mais aussi quelques panneaux solaires pour les lampadaires de la ville et une rue centrale assez large tout en sable qui mène au petit aérodrome à l’autre bout de l’ile …

Comme un air de far west … des photos, des affiches et un culte voué au défunt président Vénézuélien Hugo Chavez; une population jeune avec beaucoup d’enfants , une école 🏫, un petit collège, un dispensaire, la salsa, des cafés bistrot restauration toutes les 2 maisons…visiblement ils essayent de subsister grâce au tourisme après la pêche .

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Quelques petits commerces approvisionnés une fois par semaine autant dire qu’il ne faut pas trainer pour les courses… les gens font la queue et ont des cartes de rationnement, ce qui fait qu’il y a du marché noir et de la corruption bien évidemment . La monnaie “le bolivar ” n’existe plus, ils en ont une nouvelle depuis cet été :”le souverain”; mais on paye en dollars et les prix sont très fluctuants suivant qu’ils appliquent l’inflation ou pas… le ti punch est passé depuis le mois de mai de 2 $ à 3 puis 5 aujourd’hui à 8 … les langoustes 🦐 restent bon marché à 8€ le kg et deviennent bientôt la base de notre alimentation.

Voyez la photo de la carte des boissons: la première fois qu’on se paye une bière à 100 millions.

Nous avons interrogé une jeune femme sur leurs conditions de vie ici : elle dit que ça va encore et qu’ici ils sont en sécurité. Le salaire d’un fonctionnaire de l’administration est de 10$ par mois … ça laisse rêveur 🤨

Pour nous encore une dizaine de jours à virer autour de ces petites iles paradisiaques avant de prendre la mer pour rejoindre dans un premier temps La Blanquilla puis Grenade. On a pas fini d’en profiter…La journée comme ici sur la petite ile de Fransesky

…ou en fin de journée sur Manoir à admirer le coucher du soleil :

De Bonaire aux Avès…

Nous avons donc quitté Bonaire de bon matin. A 7h30, nous étions en mer, bien décidés à rejoindre les Avès à la voile. La descente vers le Sud de Bonaire fut un réel plaisir. Un bord rapide, sur de l’eau plate, et Manoir qui accélère gentiment au fur et à mesure qu’on resserre l’angle au vent. On passe même une pointe à 9 noeuds.

Arrive la pointe Sud de l’ile et on se retrouve face à la mer et aux vagues. Mais la route est bonne, la vitesse correcte et on continue. Puis So far so good apparait derrière nous à l’AIS, avec une heure de retard (ils ont fait les pleins et dû attendre l’ouverture de la marina pour payer.Et non, on est pas partis comme des voleurs!… nous on avait juste prévu le coup et payé samedi…)

Il file au moteur, cap droit au but. De notre côté, un grain approche. Le vent tourne, refuse, alors on vire de bord vers le Nord Est. La pluie arrive, et on se fait rincer comme jamais!!!… l’eau ruisselle sur le pont, la mer fume et on y voit pas à 100m. En plus, sous le grain, le vent force un peu, mais très rapidement il se calme…… un peu trop.

On persiste, alors qu’un second grain se présente. Virement de bord, rinçage sans essorage, puis calme.

Et puis un troisième grain, puis un quatrième… l’heure tourne et on avance pas vite, surtout par manque de vent. On finit par rentrer dans le rang et démarrer le moteur. Au moins, on arrivera de jour, et la soirée sera calme. A l’arrivée, Bruno nous confiera en rigolant qu’il a vu tous les grains nous passer dessus alors que lui, un peu plus au Nord, n’en a subit qu’un seul, et pas méchant……

Voici notre trace du jour: 48 miles en 8 heures dont la moitié au moteur.

Le mouillage est splendide, on est les seuls voiliers dans les Avès de Sotavento. 3 vedettes à couple sur la plage sont là pour dormir et nous quitterons au petit matin. On envoie aussitôt le pavillon “Q” dans les haubans. C’est un drapeau jaune qui indique que nous ne sommes pas en règle et que nous invitons les douanes à monter à bord. On ne sait jamais… on est quand même entrés en territoire Vénézuélien…

Le lendemain, alors qu’on se prépare à lever l’ancre pour changer de mouillage, un bateau des douanes arrive et on repose l’ancre en catastrophe.

3 militaires montent à bord de So far so good. Une heure de palabres, de papiers, de contrôle… mais Bruno et Oxana maitrisent bien l’Espagnol. Puis ils se dirigent vers nous. Bruno nous fait un topo à la VHF en 30 secondes.

“Ils sont sympas. Contrôle total de la sécurité, des papiers, et on leur a filé 20$ et un paquet de café pour qu’ils ferment les yeux et qu’on reste jusqu’à samedi. (Normalement, seul le mouillage d’une nuit est toléré).”

Pour faire plus simple, on leur explique tout de suite que “no habla Espagnol” et on file chercher Bruno et Oxana en annexe. On finit notre contrôle à 7 sur Manoir et on leur “offre” 20$ et du sucre (pour aller avec le café). Et puis le chef qui finit l’inspection remarque une réserve de bières dans la cabine arrière. Alors on se dépêche de leur en filer 3 de force dans les mains. Ils finissent par repartir et nous salueront de loin dans les prochains jours…

Du coup avec ces 2 heures de “gagnées”, on décide ne ne pas bouger. Mais dès que les douaniers ont pris le large, le capitaine se dit: “bon maintenant qu’on est en règle et sous surveillance bienveillante, on pourrait peut-être visiter les fonds… avec le harpon qui dort depuis 5 mois…”

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et ici, le poisson a pas l’air d’avoir trop de visite, et donc pas trop de méfiance; en 5 minutes, le repas du soir est trouvé et finira sur la plancha. 2 beaux perroquets, préparés en papillote…

Le lendemain, on reprend la mer pour 20 miles de navigation. Vent toujours de face, mais cette fois les grains sont loins, et on fait tout le trajet à la voile avec un bord très sympa vers le sud-est. On arrive bien assez tôt et on se pose aux Avès de Barlovento.

Encore un mouillage de rêve, au milieu d’un atoll. On se croirait en polynésie… ici et là, quelques abris ou cabanes de pêcheurs, qui vivent sur l’ile et subsistent avec un groupe électrogène (pour conserver le poisson au frigo en attendant un bateau de ramassage). Il dorment à même le sol, parfois sous des branches, parfois sous une tente Quechua. A chaque passage ils nous saluent, mais si on les appelle pas, ils ne s’approchent pas. C’est bien simple, on se sent parfaitement en sécurité. Et on ne sera jamais embêtés…

En soirée, on se vote un petit feu de camp, poisson grillé et patates sous la cendre sur la plage. Une petite robinsonnade……avec les moustiques. Mais que le Ricard est bon quand il est bu si loin!…

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Le lendemain, changement de mouillage. On se pose près de la mangrove et nous voilà partis en expédition avec les annexes.

Bruno se souvient qu’on peut pénétrer à l’intérieur de la mangrove et après quelques recherches on finit par retrouver l’entrée. Et là, des milliers d’oiseaux, perchés dans la arbustes de la mangrove, pas farouches pour un sou. Les moteurs au ralenti, la pomade à moustique largement tartinée, on flâne au milieu de ce refuge avicole.

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Mais on a épuisé notre crédit d’indulgence auprès des douaniers et il faut quitter la zone. D’autant que la météo prévoit une acalmie et donc une mer pas trop formée. Après une dernière nuit dans les Avès, on s’élance dès 6h du matin pour 50 miles en trace directe vers les Roquès. Cette fois, vu la distance, pas d’hésitation. Nous ne souhaitons pas encore naviguer de nuit dans cette zone et on file au moteur pour assurer le trajet dans la journée. Du coup, nous passons une bonne partie de la journée avec les lignes de traine. Sur les conseils de Bruno, on a changé les leurres, et on a mis des calamars à la place des poissons. Dont un qu’il nous a “prêté”. La suite va être intéressante.

Et bien ça marche!… on sort enfin du poisson. On commence par une belle dorade coryphène de 80 cm, qui nous fera bien 3 repas de marinade. La dernière datait de la transat avec Pat et Alain et avait régalé nos amis Mâconnais à Saint-François!…

On enchaine avec un barracuda que la capitaine ramène jusqu’au tableau arrière. Mais au moment de le remonter, un mouvement vif et l’animal se libère.

Entre-temps, la grosse canne avec le leurre prêté par Bruno a vu un départ très musclé. Le temps d’attraper la canne et de freiner le fil et tout redevient bien mou?!… 5 minutes plus tard, le fil est rembobiné et nous constatons que le bestiau a tout emmené. Bas de ligne, leurre, émerillon, il n’y a plus rien. On aura du mal à rendre le leurre prêté😧

Et aussitôt, nouveau départ sur la seconde canne. Un nouveau barracuda, qui se débat et saute hors de l’eau. Celui-là à l’air paniqué!…

C’est en le ramenant près du bateau qu’on comprend tout. Le barracuda, prédateur carnassier, a rencontré plus gourmand que lui!!!… et nous on récupère un demi poisson. Du coup, on va se lancer aussi dans la soupe de poissons.

Pas démontés, on relance encore notre dernière ligne. Mal nous en a pris:10 minutes plus tard, nouveau départ monstrueux, et tout ce qu’on remonte…… c’est du fil…

Visiblement, y a des goulus de bonne taille dans le secteur! On a plus un seul leurre calamar à bord. Mais bon, on a enfin du poisson frais sur Manoir…

Et tout ceci ne nous empêchera pas de rejoindre Los Roquès avant la nuit.