Petit rappel:
Nous avons connu Bruno et Oxana (prononcer Axana) à Curaçao marine. Leur catamaran Wauquiez, “So far so good”, avait rejoint l’eau quelques jours avant nous et ils se préparaient doucement à filer vers la Republique Dominicaine, pour enchainer Cuba, Panama puis le Pacifique. Comme nous partions vers les Antilles en passant pas Los Roquès, nous n’allions pas nous voir longtemps.
Après quelques soirées ensemble, ils on décidé de faire un petit tour aux Roquès, histoire de ne pas traverser la mer Caraïbe avant la fin de la saison cyclonique. Comme ils ont passé plus de 2 mois dans ces iles, ils sont d’excellents guides pour nous. Et ça va faire 5 semaines qu’on navigue de concert.
Comme Oxana (Russe hispanophone, je rappelle) avait besoin de renouveler son visa shengen pour pouvoir séjourner en France, et que Bruno avait gardé tous les contacts pour faire ces formalités en sécurité à Caracas, ils nous ont proposé de les accompagner là-bas 3 jours, histoire de visiter et de partager les frais. Avion privé, taxi pour nous promener toute la journée, et hotel bien clean réservé à l’avance.
On a vite réfléchi, et on a décidé de leur faire confiance et les suivre.… voici donc le petit voyage:
Notre pilote ayant au début compris qu’il devait nous amener de Caracas aux Roquès est arrivé avec une petite heure de retard. Mais on s’en fiche, parce que voilà la salle d’attente de l’aérodrome aux Roquès:
Avec vue sur la mer…
Nous avons encore attendu un peu pour décoller car la météo à Caracas avait conduit à fermer l’aéroport. Finalement , notre pilote décide de se lancer. Vu la puissance du zinc, on a rien à craindre des éléments!!!…
Le décollage comme si vous y étiez.
[wpvideo PxZNfXiN ]
Une fois en l’air, la vue sur les Roquès est imprenable. On ne peux pas vous montrer toutes les photos, alors voici un échantillonnage
Vous imaginez quand on se ballade en bateau dans ces refuges…
Après 40 minutes de vol, on approche de la côte avec des montagnes à 2500m, qu’il faut survoler. Caracas est derrière, à 900m d’altitude.
Et enfin, toujours en “direct live reconstitué”, l’atterrissage sur l’aérodrome situé au sommet d’une montagne qui a été rasée pour la circonstance. A vivre…
[wpvideo 7o8Sa5zn ]
A l’atterrissage, notre chauffeur Richard nous récupère et nous emmène en ville dans son 4×4. Comme il est plus de 16h et qu’on a rien mangé, on se rue aussitôt dans un établissement de bonne facture qui nous régale aussi sec d’un énorme plat de viandes diverses et variées (non avariées, pas comme à l’étal de la boucherie de Grand Roque). On se régale en illimité, pour 20 dollars par personne… tellement que ce sera le seul repas de la journée… ce que vous voyez là, ce ne sont que les tapas…
La suite de la visite est à l’avenant. Un contraste incroyable entre buildings et bidonvilles accrochés à la montagne.
L’économie de ce pays est complètement à la dérive. Le salaire mensuel est de 10$. L’ancien bolivar a tellement été dévalué (aujourd’hui peut-être 2 à 3 milliards pour un dollar), que le gouvernement a d’abord décidé de diviser par mille, puis de créer le bolivar souverain qui divisait à son tour par 100 000). Mais ça ne marche toujours pas à tel point que le cours de change officiel est de 90 pour 1 dollar, mais que dans les commerces on le prend à 270. Autant vous dire qu’il ne faut pas payer en carte bleue!!!…
En pratique, aux Roquès, plus aucun commerce ne veut de bolivar. Que des dollars. Et les prix ont flambé. Les cocktails vont de 2 à 8$ selon l’exagération du patron. Mais pour les locaux, on ignore comment ils font avec des salaires de 10$ par mois.
A Caracas, en revanche, impossible de payer en dollars dans les commerces (sauf à l’hotel, faut pas déconner…). Et surtout, interdit pour les touristes d’acheter. A chaque fois, c’est Richard, notre chauffeur qui paye le restau, les achats, etc… il a une carte de rationnement, et il paye en bolivars souverains. Et nous on le rembourse en dollars ou en Euros (enfin quelqu’un qui les prend…).
Impossible de comprendre la logique d’un état qui manque cruellement d’argent mais qui refuse qu’on paye en devises dans les boutiques.… Mélenchon pourrait peut-être nous expliquer, mais nous on pige pas.
Durant ces 3 jours, nous avons quand même pu visiter un peu la ville, faire quelques courses de ron vénézuélien à bon marché dans une boutique des quartiers un peu chauds (dans les beaux magasins, c’est 2 bouteilles par jour seulement…). On a assisté à un concert d’une chanteuse vénézuélienne.
On a voulu prendre le téléphérique pour monter sur la montagne locale voir Caracas d’en haut, mais c’était fermé. Sans explication, sans savoir si ça va durer. Le lendemain, c’est ouvert mais pour les étrangers c’est 20 fois le tarif local. On a renoncé.
Sur les autoroutes (le tissu urbain est très très touffu), de temps en temps un check point avec des militaires, l’arme au poing. Personne ne moufte, et nous, on ne prend pas de photos…
Des voitures, des voitures, des 🚗 🚙 🚘, des embouteillages; il faut dire que l’essence coûte moins d’un centime les 100 litres. Si si vous avez bien lu. Moins cher que de l’eau…
Des immeubles, neufs, vétustes, en construction, en ruines, de tout.
[wpvideo Z69t2mnx ]
On cherche un cable de charge pour la gopro; Richard nous arrête dans une rue. On pose la voiture dans une cour intérieure qui fait office de parking payant. On traverse une rue mal famée et on entre par un escalier où on n’oserait pas s’aventurer seuls (et encore moins de nuit). Et là, on se retrouve dans un centre commercial plein de lumières et de couleurs. Bondé, des commerces de 4m carrés en moyenne, et tous vendent des téléphones, de l’électronique, des accessoires. Toujours impossible de payer pour nous, mais après avoir cherché dans 10 boutiques on trouve notre bonheur à 1$. Mais comment font-ils??? En revanche, il sera impossible de trouver une cartouche d’encre pour l’imprimante de Bruno. Mais on trouvera une quincaillerie (à moitié vide) qui pourra lui trouver 2 vannes de coque pour son bateau. Le pays de tous les contrastes…
Mais toujours, partout, des gens avenants, avec le sourire. C’est sur, on a évité les endroits vraiment chauds, mais cette petite escapade valait le coup.
Cet après-midi, on reprend le même petit coucou pour rejoindre nos navires qui sont au mouillage sous la surveillance des gardes côtes (à qui nous ramenons un peu de rhum).
Conclusion:
Oxana aura son visa mercredi normalement. Et comme on se trouve tous en bonne compagnie, ils vont poursuivre leur route avec nous vers les Grenadines (que Bruno fréquente depuis plus de 15 ans), et rejoindre la Martinique avant Noël pour rentrer en France. La République Dominicaine attendra 😀. Et les amis, ça compte plus…