La Maddalena: de l’enfer au paradis

La Maddalena, c’est un archipel d’iles posé au nord-est de la Sardaigne. Un parc naturel, réputé et très fréquenté, pour lequel il faut un permis de naviguer. On est au pays de la mafia… Mais il y a un beau terrain de jeux

Voyons le bon côté des choses: quand on réserve par internet à l’avance, c’est 5% moins cher, et les voiliers ont une remise de 40% . 82€ la semaine, c’est raisonnable. Côté sombre: vu le nombre de bateaux et l’absence de tout contrôle, on garde encore le sentiment de s’être fait racketter. 🇮🇹.

Côté sombre: après 20 miles de navigation plutôt sympa, on choisit de se caler à la côte sud-est de Caprera, vu que le vent de la nuit viendra d’ouest. Problème, on est pas seuls. Deuxième problème, ça part, ça vient, tous au moteur et souvent à fond; troisième problème, sous la falaise, le vent turbule et tourne dans tous les sens: y a besoin de rester vigilant; quatrième problème, faut compter 20 m de fond, donc un minimum de 40m de chaine, et encore, de jour.

On décide donc de bouger et de rejoindre pour la nuit la baie plus à l’ouest, qui est bien plus large et sablonneuse: gage d’un vent plus stable et d’un meilleur ancrage.

Mais pour remonter l’ancre, le guindeau peine et disjoncte à plusieurs reprises. Et quand on finit par apercevoir notre ancre, elle a un petit cadeau: une cousine, abandonnée au fond de l’eau avec 50m de chaine. Forcément c’est lourd.

On vous passe les détails pour soulever cet attelage, décrocher le parasite de notre ancre, puis charger la cousine sur le pont pour couper la vieille chaine et la renvoyer à l’eau (impossible de tout remonter) Tout ça nous a pris une petite heure, en dérivant au milieu des yachts divers et variés, sous les rafales à 30 noeuds. Le bonheur!

Nous rejoignons enfin,la baie convoitée, mais notre nuit fut gâchée par un trio de beaufs (français) qui ont hurlé sur de la musique saoule jusqu’à 3 heures du matin. On fait pas les mêmes fêtes.

Le lendemain, on a pu trouver un mouillage plus proche de terre et aller visiter un peu l’ile en paddle puis à pied. Une journée de repos donc; puis en soirée, nous avons vu arriver près de nous 2 bateaux (italiens), qui manifestement se connaissaient. Après les avoir vu manoeuvrer 5 ou 6 fois pour jeter leur ancre, nous avons décidé qu’il valait mieux bouger de 500m, car on ne les sentait pas trop.

Bref, la Maddamena début août, c’est bondé, repaire de hors-bords et de bourrins. On commençait à regretter nos 82€…

Et puis… comme le vent repassait à l’est, nous sommes passés sur le coeur de l’archipel. Le mouillage en face de la ville est quelconque, mais il nous a permis une visite en ville, sympathique prétexte à la dégustation de spécialités locales. Pas mal de jolies boutiques, une ambiance cool et sympa: ça s’améliorait déjà.

Poussant plus loin notre avantage, nous avons basculé sur la face nord de l’ile principale, pour rejoindre un mouillage non répertorié sur les guides (faut juste bien regarder les cartes nautiques). Et là, enfin…

On est déjà beaucoup plus dans notre esprit de voyage. Une eau cristalline, des fonds riches et variés, etc… vous connaissez tout ça…

Le lendemain matin, ballade en paddle sur la zone, et là, ça vaut le détour.

La météo nous promettant une petite bascule pour la nuit suivante, nous avons décidé de rejoindre la « civilisation » et donc la baie de Stagno torto. Très bel endroit, déjà moins fréquenté par les bateaux car on est à l’extrémité Nord de la Maddalena.

Et la routine s’est poursuivie… 😂. Ballade en paddle, cette fois sur un lac. Et des cailloux, des cailloux, des cailloux. Ils sont beaux, hein maman? 😘

Je vous en donne pas plus, je veux pas vous dégoûter 😋

En résumé, la Maddalena, c’est splendide. Mais il faut, soit venir hors saison, soit se diriger tout de suite vers les petits coins éloignés.

A l’heure de cette publication, nous venons de quitter la baie de Roccapina en Corse, où nous avons fait escale pour la nuit. Direction le continent et les îles d’Or. A

A bientôt.

Une journée de voile

Les conditions de vent se sont enfin calmées en Sardaigne. (Ainsi qu’en France paraît -t-il…). Nous avons pu enfin ressortir les paddles. Et ça tombait bien parce que juste en face d’arbatax, il y a une lagune à laquelle on accède par un chenal creusé dans la roche.

La matinée paisible nous a permis de visiter ce spot.

Au fond de la lagune, une partie « marais » donne accès à une petite rivière qui se remonte gentiment

Puis, comme le vent était favorable et pas trop fort, le pitaine a décidé de sortir le spi. Cela faisait un grand moment qu’il n’était pas sorti de la soute en équipage réduit. Et bonne nouvelle, ça s’est très bien passé et on a pu remonter la Sardaigne durant 5 heures,jusque vers Olbia. Une vraiment belle navigation.

Manoir a dû slalomer entre 2 ou 3 iles plutôt imposantes.

A l’arrivée, petit mouillage et coucher de soleil.

Prochaine étape: les iles de la Maddalena…

En remontant la côte Est de la Sardaigne

La traversée Sicile-Sardaigne a été bien plus calme que l’aller. Un départ au près, mais dans 10 noeuds de vent, un début de nuit au moteur, puis du vent revenu par le travers à minuit, permettant de garder un bon rythme jusqu’à l’approche de la côte. L’arrivée en milieu de journée avec le vent montant vers 30 noeuds fut plus musclée, mais le vent devenu portant, nous a catapulté jusqu’à la côte où nous avons pu trouver l’abri. à Porto Corallo, un peu au Nord de la pointe sud de cette côte (le cap Carbonara, que nous n’aurons donc pas visité)

Et heureusement, parce que les 4 jours suivants furent au pays des fous. Comprenez par là que le vent, soutenu et turbulent, venait heureusement de terre. Cela nous a évité de subir de la houle, et nous avons pu quand même remonter doucement par petites étapes en restant au sud du golfe d’Orosei, car plus au nord, le vent de Nord-Ouest sévissait.

Cela nous a permis de découvrir plusieurs paysages de cette superbe côte, faite de montagnes et de falaises plongeant directement dans l’eau. Un peu comme si un géant maladroit avait trébuché et jeté le Vercors en Méditérannée.

Après une première nuit à Arbatax qui nous a permis de regarnir le frigo et de dépanner Philippe sur Twin Souls, ennuyé avec son davier, nous avons fait une première escale à la cala Goloritzè. Un endroit magique, un peu surfréquenté malgré l’éloignement( notez au pied de la falaise l’escalier qui mène au sentier d’arrivée. ). Mais la pause déjeuner et la ballade en snorkeling valaient le coup.

Malgré la beauté du site, comme le mouillage était un peu rouleur, nous avons poursuivi notre route pour rejoindre la cala Di Luna. Haut lieu touristique du golfe d’Orosei; inaccessible à pied, sauf pour de (très) courageux randonneurs, et donc desservie par d’innombrables navettes maritimes qui beachent pour décharger la cargaison de touristes et repartent à fond. Variante: les hors-bord de location loués à la ville voisine et qui (vous vous en doutez… ) respectent toutes les règlementations… 🤬👹

MAIS, MAIS, MAIS……… Attention les yeux!

Arrivés en fin de journée, et rencardés par Philippe de Twin souls qui nous avait précédés, nous avons choisi de dormir sur place, malgré les rafales promises. Effectivement, 40 nds durant la nuit, et l’ancre a bien reculé de 30m; mais le long de la côte, en gros. On aurait peut-être du mettre 10m de chaine en plus…

Le lendemain matin, récompense; on se dirige en paddle vers la plage (à la nage, avec le trafic, c’aurait été une tentative de suicide…). Pour commencer, tour du propriétaire et excursion jusqu’à la plage de débarquement et sa lagune.

Puis nous nous sommes dirigés vers l’intérieur des grottes. Elles sont vastes, profondes, et manifestement sont le résultat d’une anomalie géologique. Des bouchons d’argile ont été piégés dans le massif calcaire. Les eaux d’infiltration, mais surtout celles de la mer apportées par les tempêtes, lessivent peu à peu cette argile et laissent ces cavités béantes. On est déjà sur une profondeur de plus de 50m.

Bouchon d’argile au fond d’une grotte

Et le meilleur reste à venir!!!… La dernière grotte est ornée à l’entrée d’un gros rocher sur lequel on s’amuse à créer des petits cairns (que les coups de vent d’Est doivent balayer chaque hiver); c’est sympa.

Et puis… et puis… si on s’avance au fond de la grotte, la lumière baisse progressivement; mais le couloir se poursuit; il faut chercher un peu derrière certaines parois, mais ca continue, encore et encore. Les lampes frontales deviennent indispensables car on passe en mode spéléo.

Nous avons avancé jusqu’en haut de la corde. Ensuite, il faut ramper, et j’imagine que ça va bien plus loin, mais on a bien du parcourir 300 m sous terre.

Certains blocs sont de véritables oeuvres d’art.

Des gargouilles nous regardent passer et Cerbère vérifie que nous n’oublions pas de ressortir.

Il a bien fallu reprendre la mer; d’autant qu’on ne se voyait pas passer une seconde nuit dans la baston locale. Heureusement, la cala Liberatto tout en haut de la baie d’Orosei, nous a proposé un havre de paix, ainsi qu’un établissement propre à soulager nos âmes, nos estomacs et notre compte en banque.

A bientôt.

N’hésitez pas à partager avec vos amis. C’est du boulot à rédiger, autant que ça profite.

En passant par la Sicile.

Nicolas (notre « petit » dernier) et Amel ayant pris leurs billets pour Trapani (Sicile), nous avons traversé un bout de Méditérannée pour rejoindre l’île mafieuse.

Un « petit » run de 200 miles nautiques, à réaliser au portant, mais avec des vents de 20 à 30 noeuds… s’il n’y avait que le vent, la partie serait facile. Mais la mer s’en mêle, et nous nous sommes retrouvés avec des creux de 2 à 3 m, plein arrière, ce qui signifie une coque qui roule et danse. Rock’n’roulis, quoi…

Avec un surf à près de 14 nds quand même.
Raoule, ma poule… 🌊

Mais bon, même les meilleures choses ont une fin, et nous avons touché les iles Egadi en milieu de journée suivante. Disons qu’une bonne nuit de sommeil ne fut pas de trop pour récupérer de celle passée au fond du cockpit par terre (impossible de tenir sur une banquette allongé, vu que ca change tout le temps de côté…).

Les iles Egadi, c’est plutôt joli. Imaginez les iles d’Or (Porquerolles, Port-Cros et Le Levant) mais transportées juste à la pointe Ouest de la Sicile, face à Trapani. Comme l’Homme manque parfois d’imagination, la plus à l’Est s’appelle aussi Le Levant (Levanzo), la centrale, Favignana, et la plus en mer… Maritima.

Si le plan de Favignana est un peu le miroir de celui de Porquerolles, la vue au sol n’est pas du tout comparable. Ici, le terrain est volcanique et les iles sont bien escarpées. Pas de plage du type de notre-dame…

Porquerolles, c’est assez plat; même si on y loue des vélos électriques, le point culminant est à 140m. En revanche, le chateau de Sainte Catherine est à 350 m d’altitude sur Favignana…

Côté Ouest en arrivant de Sicile
La côte Nord de Favignana

La petite ville de Favignana est envahie de touristes déversés par les innombrables ferries venus de tous les environs. Les petites rues proposent leur compte de restaus et de boutiques, mais c’est bien agréable de flâner ainsi de temps en temps et de profiter un peu des facilités terrestres.

Pendant ce temps, le tact et le doigté des italiens ont fait des merveilles… Nous avions laissé Manoir au mouillage dans le secteur dédié à côté du port. Avec un orin installé (une petite bouée accrochée à l’ancre avec une corde pour qu’elle flotte en surface. ça sert à repérer où est l’ancre et ça peut aider à la décoincer si elle est sous un rocher), nous pensions que les nombreux hors-bord qui sortent feraient attention…

Et bien en fait, l’italien est plutôt bourrin… en revenant, le pitaine a tout de suite vu que Manoir avait reculé d’environ 40m. Et plus de trace de la bouée… Le traceur gps laissé à bord l’a confirmé. Un « nainstruit » a dû passer sur la bouée, avaler la corde dans son hélice, et arraché l’ancre du fond. Du coup, Manoir a dérivé, le temps que la fine équipe se dépêtre du sac de noeuds dans son hélice, et relâche enfin l’ancre au fond.

Pas de message, et le bateau belge qui était derrière nous en a juste profité pour venir prendre notre place. 🤬 Chance dans notre malheur, le vent (léger) soufflait de terre et donc Manoir s’est éloigné de la plage… mais 50m de plus et il se serait retrouvé dans la zone de manoeuvre des ferrys🫣

Ce qu’il reste de notre orin…

Moralité: on a racheté une bouée, 2m de chaine fixés directement sous la bouée… le prochain aura du mal avec son hélice… 👹

Bon, ceci dit, on a accueilli avec un immense plaisir Nicolas et Amel pour 4 jours de pur plaisir.

Amel a immédiatement pris les commandes pour pallier les constantes insuffisances du capitaine

Notez,le professionnalisme de l’attitude, et le portable en parfaite sécurité… 🤔

Bon… on a aussi fait un petit peu de bateau (mais pas trop, parce que si ça penche trop, c’est moins agréable pour certain-e-s. mais Minor a bien apprécié le retour de Trapani aux iles Egadi. On sent le toutou qui frétille de la queue, vous ne trouvez pas?

Sur place, on a re-visité Favignara, et découvert au passage un cimetière d’ancres à l’extrémité du port. Cette ile était une capitale de la pêche au thon, et je pense que ces ancres sont celles de tous les bateaux de pêche qui ont été peu à peu désarmés.

Nous avons aussi rendu visite à l’isola di Levanzo, beaucoup moins touristique et fréquentée. Mais pour qui apprécie la nature et les espaces préservés, cette petite ile est absolument charmante.

Nichée au creux d’une des 3 criques de la côte sud, le petit village local est absolument adorable et on y déambule sans risque de se heurter à des hordes de touristes à musique.

Depuis la « route » qui sort du village, on peut admirer l’ile de Favignana juste en face. On voit à nouveau la grande différence avec Porquerolles. On est plus proche de la Guadeloupe, avec le côté « grande terre » et « basse terre ».

Et comme d’habitude, la star du blog est toujours prête à prendre la pose.

4 jours, c’est court, mais pour nous, comme pour nos enfants, ce furent de très beaux et bons moments. Mais faut repartir, et retourner construire des avions plus économes à Toulouse. Et de notre côté, reprendre la mer, mais ce sera pour un autre jour… 😘

De Tharros aux grottes de Punta Grossa

Poursuivant notre découverte de cette face ouest de la Sardaigne, nous nous sommes arrêtés dans le Golfe Di Oristano, dans sa pointe nord-ouest, face aux ruines de Tharros.

Le site nous avait été signalé par Philippe et sa petite famille, rencontrés au mouillage de Porto Managu, et qui naviguent avec leurs petites jumelles sur un joli grand soleil 40, Twin souls. (Coucou…)

Le site est une longue presqu’ile qui s’avance vers le sud pour fermer la baie

Après une nuit attachés à la bouée locale (un petit racket bien monté: on paye par internet, et à l’arrivée, pas de numéro sur les bouées, pas de gardien, et tous les bateaux locaux sont accrochés pour la journée ! heureusement, le soir, ils dégagent) nous avons mis l’annexe à l’eau pour rejoindre la terre et suivre un petit chemin de colline jusqu’à l’entrée du site archéologique de Tharros.

L’endroit à été colonisé très tôt (1800 av jules César), et les premiers vestiges ressemblent furieusement à la culture talayotique de Minorque (petit article l’an dernier). Puis, les phéniciens se sont installés, conquis par Carthage, puis par Rome, etc, etc…

Le résultat est un empilement de vestiges de tous âges, avec même des colonnes corinthiennes encore en très bon état.

Devinez qui pose entre les 2

A visiter, le site est plutôt sympa, même si un archéologue timbré a mélangé les panneaux et inventé une double numérotation non cohérente entre les explications du plan et celles du site. Ca fait réfléchir un peu, un genre de puzzle……

N’écoutant que notre courage, on a poussé jusqu’à la tour génoise; ascension de 50m, au moins…mais canicule, 40° à l’ombre et de l’ombre, y en a pas… 😂

En soirée, nous avons repris la mer pour trouver un mouillage plus abrité du roulis, ce qui ne fut pas facile…

Rappel sur le mouillage rouleur…

mais en route, la vue est belle.

Le lendemain, première navigation un peu plus énergique. Vent passé au sud; et le sud, c’est là qu’on va… mais pas trop fort, 10-15 noeuds, ça se gère sans effort; surtout sans vagues.

A l’arrivée, nous faisons un stop à Punta Grossa; là, c’est Navily qui nous a donné le tuyau. Alors, soyons clairs; 14m de fond minimum, site ouvert au 3/4 des vents, on risque pas trop de dormir là. Mais alors, me direz-vous, pourquoi s’arrêter là après une navigation déjà un peu « engagée »?

Ben voilà: y a des grottes. Et des grottes, on en a déjà vu, mais là, c’est le summum. Un site absolument fabuleux, méconnu et gratuit.

Quand on arrive, voilà ce qu’on découvre. Pensez bien à cliquer sur les photos pour les agrandir 😁

Et quand on approche et qu’on rentre dans les cavernes, on est pas loin de se prendre pour Indiana Jones. Les piliers de basalte semblent sculptés par un dément.

L’eau est cristalline et bleue comme de la glace. Le sable du fond semble figé. Et la lumière rend des reflets féeriques en jouant avec tous les passages, que ce soit sur ou sous l’eau.

Un seul regret, ne pas pouvoir mettre les vidéos en HD.

Autant vous dire qu’en 2 heures on en a pris plein les yeux. On s’est tellement régalés en paddle qu’on y est retournés avec les masques.

Et même en quittant le site, la lumière tombante nous offre encore une autre perspective.

Pour la nuit, nous avons rejoint un mouillage proche dans l’ile en face, à Cala Grande, pour une bonne nuit de sommeil. Suivie d’une autre navigation franchement musclée: 30 miles au portant avec une pointe à 11 nds sous génois seul; le mistral local a démarré, et devrait dès demain nous pousser jusqu’en Sicile.

Ha oui, on a aussi passé une heure,à poser un shunt pour faire démarrer un frigo en manuel (thermostat hs), et 2 heures pour recabler la commande du guindeau à l’avant car les fils oxydés n’arrivaient plus;à passer du 12V. Souvenez-vous, un bateau, un dossier par jour; et si pas traité rapidement, 1+1=3 en vitesse.

C’est beau, la vie en bateau.

D’Alghero à Bosa

Où en étions-nous déjà? Ha oui, nous venions de quitter la baie de Porto Conte et la Foradada…

Nous avons poursuivi nos pérégrinations par un mouillage au Nord d’Alghero. Sympa mais pas exceptionnel, vous ne le verrez donc pas. D’autant qu’un bateau « boite de night » nous a abreuvés de ses décibels jusque tard dans la nuit… dimanche soir…

Le lendemain, étape à Alghéro pour un ravitaillement hebdomadaire. on arrive en annexe et la citée fortifiée n’est pas vilaine…

Bon, ok, mais nous on a des lessives et puis on part aux courses. Au passage, on trouve des vins locaux vraiment pas chers……… Mais comme dit Lolo, faut faire gaffe; à ce prix, y a des risques.

On revient chargés comme des baudets, avec 3 pots de gelati (ben oui, il y a un congel à bord…)

En marchant (vite…) dans les rues, on se dit que vraiment, la vieille ville méritait plus d’attention. Et puis il fait chaud (on est au pic de la canicule, et ici, ça veut dire 43 dans les terres), et les terrasses nous font de l’oeil. 🍺

Vous nous connaissez; Ni une, ni quatre: on fonce au bateau, on remplit frigos et congel, on étend les draps, une tête à l’eau pour la rafraîchir et retour en ville pour tester spritz et pâtes. (plus quelques commerces de verroteries…); ce n’est donc que 3 heures plus tard que nous avons repris la mer en longeant les facades de couleur

Escale suivante à Cala Barantinu; encore une très belle crique, avec de beaux rochers (moins proches du bateau toutefois…). L’occasion encore une fois de faire quelques belles images du site… et des habitants.

Et pour finir en beauté, le coucher de soleil découpe au nord la silhouette du cap de neptune

Le lendemain, du fait de notre arrivée un peu tardive à la cala de Porto Managu, nous n’étions pas vraiment certains de trouver de la place. Faut dire que le site est exigu, mais c’était notre jour de chance… et puis surtout, on a osé rentrer…

Comme une image vaut mille mots…

La nuit y fut remarquablement paisible, grâce à une météo de princesse. Et il vaut mieux, parce que dès que le vent se lève, on tourne et on s’approche vite des beaux cailloux… qui sont moins beaux tout d’un coup…🤔

Le lendemain, le vent qui a repris un peu de force nous a motivés à pousser 2 miles plus loin, à cala Sa Codulera. Nous avions approché le site au cours d’une ballade de 2h en paddle et nous n’avons pas été déçus. Un site exceptionnel avec une tour génoise accessible en annexe… pour les musclés… (faut porter l’annexe). 🧎‍♂️🏋️‍♀️

Et vu au ras de l’eau, ce n’est pas mal non plus.

Le ravitaillement suivant n’était pas prévu; mais Cathy étant aux prises avec une petite otite persistante, nous avons décidé de faire un stop dans la petite ville de Bosa.

Particularité du site, le port est protégé par une digue éloignée, qui permettrait de mouiller l’ancre bien à l’abri… sauf que c’est interdit. Y a des fois……

La ville est sous le castello, tout à droite.

Donc mouillage sur la plage à côté de l’entrée de la digue, puis annexe, et pas pour rien, car la ville est en fait à 3km à l’intérieur et il faut remonter la rivière (qui est salée, bien évidemment). l’occasion pour Cathy de reprendre un peu les commandes de l’annexe qu’elle n’avait pas touché depuis trop longtemps.

Photo prise au retour. Au fond, la ville et le château.

A terre, on découvre encore une jolie vieille ville en pierre, manifestement,très typique de cette côte sarde.

Du coup, outre la pharmacie, nous avons visité un établissement local spécialisé dans les pâtes et le spritz… on ne se refait pas…

Suite des aventures bientôt, plus au sud… 😘

Bascule à l’Ouest de la Sardaigne

Après l’agréable visite du parc des ânes, suivie d’un ravitaillement hebdomadaire à Port Mannu, nous voilà partis pour contourner la pointe Nord-Ouest de cette belle île.

Mais, vous connaissez Manoir… on va pas se taper 25 miles de détour pour contourner le parc. Il y a une petite passe pas très profonde entre Sardaigne et parc naturel ; on a donc fait le passage, à la voile, au milieu des nombreux bateaux au mouillage et dans une eau turquoise (forcément, 4m de profondeur grand maximum…). Mais ça donne une jolie trace…

Entre les bateaux, c’est large, mais faut quand même bien choisir sa trajectoire pour éviter les hauts fonds 🏖

à la sortie de la passe.

Ensuite, on efface la tour génoise sur babord, on empanne, et nous voilà partis plein sud le long d’une côte sauvage et escarpée. C’est clair, ici, pas de plage de sable fin ni de parasols.

Le parc dell Asinara derrière nous

Suivent 4 à 5 heures de navigation tranquille au portant, à 6 noeuds de moyenne… un petit stop avec marche arrière pour relacher un palangre qui a eu la mauvaise idée d’accrocher notre quille, mais c’est du facile.

En fin de parcours (35 miles environ), l’arrivée sur le cabo caccia est fabuleuse. les falaises, majestueuses, nous surplombent; la cala inferno, bien nommée, nous accueille sur babord; puis le passage (au moteur, pétole aidant…) entre Sardaigne et l’ilot Foradada nous permet de frôler la grotte de Neptune qui accueille les courageux qui se sont tapés les 600 marches qui descendent le long de la falaise. Les moins entrainés se font déposer en navette au pied de la falaise.

Regardez bien au pied de la falaise et de l’escalier

Arrivés au mouillage de cala del bollo, soi-disant interdit sauf sur bouées (50€ la nuit…), nous découvrons une cinquantaine de bateaux de toutes tailles, à l’ancre. On aime pas se singulariser, et puis c’est samedi soir, la douane est en week-end 😂.

On pose donc la pioche entre 4 autres français et on envoie 30m pour ne pas avoir à tirer dans les posidonnies.

Après une nuit calme (et sans contrôle malgré le départ de 90% de la flotte), nous partons explorer le secteur. Réserve marine oblige, le fusil reste à bord; mais la gopro reprend du service. Et ma foi, elle a bien fait:

Et pour finir, une belle rencontre avec un grondin volant

Pour terminer cette belle journée, nous sommes retournés au pied de l’ilot Foradada pour une petite sortie en snorkeling ; la grotte de Neptune a pas prévu d’accueillir des bateaux autonomes comme nous, alors ce sera pour une autre fois. Mais, jolie surprise, Foradada est creux… 🤩

Afin de ne pas être réveillés par la douane le lundi matin, on a bougé de 4 miles le soir. Le lundi matin, première pêche (on est hors réserve…), avec une saupe de 25 cm. De quoi chipoter à l’apéro…

Demain matin, blanchisserie, petites courses et cap plus au sud. A bientôt… 😘

Le parc national Dell Asinara

Nous commençons notre périple estival par une visite au parc de l’Asinara. Pour ceux qui ont fait du latin…… asinus… 🫏… ben oui. Il y a donc de nombreux ânes, albinos pour la plupart, apparemment en semi (ou totale) liberté; certains doux et amicaux, d’autres plus craintifs, voire un peu agressifs… Mais bon, un âne, c’est de notre niveau,même pas peur…

Nous réservons donc une bouée par téléphone à la Cala d’Oliva, réputée la plus pittoresque (52 € quand même la nuit…). De toute façon, l’ancre est interdite sur la totalité du parc, donc impossible d’y échapper.

Et à l’arrivée, on comprend que Cala Oliva, c’est pas parce qu’il y a des ânes, mais bien des oliviers en pagaille, retournés à l’état sauvage car plus du tout cultivés. Mais il reste une stèle, qui semble témoigner d’un passé plus industrieux.

Assez moche, non?

Et comme promis, la cala est splendide, l’eau turquoise est limpide; les fonds riches de poissons qui manifestement ont plus l’habitude de recevoir des friandises que des coups de fusil. Le site est réputé pour ses spots de plongée et c’est la seule activité nautique du coin. La tour génoise et un vieux canon veillent.

La baie est belle…

L’arrivée au village est à l’avenant, avec des couleurs qui confirment qu’on est bien dans le sud de l’Europe.

Cherchez l’âne…

Après réservation d’un estanco pour la soirée, nous voilà partis en ballade vers la cala Sabina (bonjour Sabine… 😘). Et les paysages sont effectivement à la hauteur.

Arrivés à la pointe par la piste (empruntée par les 4×4, mais dont l’état général fait passer le chemin de notre cabane pour une autoroute), nous évitons la plage, légèrement bruyante et encombrée à notre goût; nous préférons nous baigner à la cala del turco, juste en face, puis explorer la cala giordano et la punta Sabina

Et là, divine surprise à la pointe: un amas de bloc de grès, façon Virgin islands ou rochers de Propriano ou des Lavezzi. Mais sans aucun autre visiteur que nous 2. De jolies piscines naturelles.

Bien évidemment, le pitaine n’a pas résisté à crapahuter sur les blocs. Bien qu’avec l’age, on tente moins le diable…

Au retour, nous avons suivi le sentier de bord de mer (chez nous, on dirait sentier de douaniers), plus frais et pittoresque. Avec encore quelques beaux points de vue.

Au passage, nous avons longé la maison où le juge Falcone s’est réfugié pour échapper à la mafia. Ce site avait été choisi malgré (ou à cause de…) la présence d’une prison de haute sécurité à 200m, dont les ruines sont encore visibles sur nos photos plus haut. Je suppose qu’il aurait préféré être plus libre de ses mouvements, mais il y a pire comme cadre de vie.

La maison du juge est celle au ras de l’eau.

C’est fini pour l’Asinara. Pas d’images du ciel car moustique a pris un bain… 🤬.

Le vol s’est bien passé, les vidéos promettaient, mais au retour, moustique a choisi de mordre la main qui le bichonnait et a plongé aussi sec. Je le soupçonne d’avoir essayé de redécoller sous l’eau mais vu l’odeur des moteurs après récupération (par 8m de fond…😒) ça ne s’est pas bien passé…

On va encore tester le SAV de DJI. A bientôt…

Retour aux Lavezzi 🏝️

Avant de quitter la Corse (et donc la France), Cathy a soudoyé le capitaine pour revoir les Lavezzi. Il faut dire que le site est superbe; 2 petites iles en face des bouches de Bonifacio, souvent bien « aérées », et très prisées des italiens. Les iles de la Madalenna, juste en face, sont italiennes, mais… payantes…

Nous avons donc fait une escale d’une nuit. En journée, c’est bondé… un bateau tous les 50m… mais en soirée, ça se calme un peu, et tous les promène-couillons rentrent au port. On peut aller profiter en paddle ou pied à terre, pour visiter le petit cimetière ou repose une partie de l’équipage de la Sémillante, frégate de 54m qui fut perdue ici même en 1855. 702 victimes quand même, et le plus grand naufrage de l’histoire en Méditerranée.

Mais le jour de notre passage, une petite brise d’Est nous a gentiment bercés toute la journée pour s’éteindre complètement en soirée.

Voici les images du site

Prochaine étape, promis, on est en Sardaigne… 😇🏖

Retour aux affaires 🔱⛵️

Manoir a repris la mer. « Enfin !!!…» diront certains…

Bon, pour être honnêtes, notre vaisseau préféré est déjà un peu sorti début et fin mai, notamment pour une troisième participation à la Porquerolle’s cup (dont il faudra bien que je vous parle un jour, mais ce sont des we tellement chargés…😎)

Mais le capitaine a eu un hiver assez chargé. Après la remise en état du bateau l’hiver précédent, cette fois-ci c’est la partie mécanique du bonhomme qui a subi un grand carénage. Que voulez-vous, tout s’use…

Mais trève de digressions, et revenons à nos navigations. Manoir a donc quitté son port de coeur à Saint-Mandrier début juillet pour un petit périple de 2 mois côté Sardaigne, Sicile et plus si affinités. L’idée est d’eviter la Corse (que nous connaissons bien), et de découvrir de nouveaux terrains de jeu. Mais y a le plan… et puis la vie…

Quelques jours avant de partir, Cathy apprend qu’une amie d’enfance (de petite enfance, si vous voyez de que je veux dire…), est en Corse. Plus précisément à Porto Vecchio. Elles ne se sont pas vues depuis près de 20 ans, mais on n’a qu’une vie, hein?…

Ni une, ni deux, Manoir (qui sort de carénage et glisse sur l’eau) allonge la foulée dès le départ et nous amène en 36 heures au mouillage face à la marina de Porto Vecchio; avec un passage des bouches de Bonnifacio au portant sous 23 nds, tout dehors. Une bonne mise en jambes.

Le soir même, ce sont les retrouvailles des 2 fillettes autour de mojitos et de « punch marseillais ».

Les 2 journées suivantes sont pour nos amis l’occasion de découvrir la voile dns le cadre privilégie de cette baie.

Comme il n’est pas de compagnie agréable qui ne se quitte, Nad et Christian ont rejoint la métropole. De notre côté, après avoir récupéré notre moteur d’annexe dont la turbine était morte (révisée cet hiver 🤔), nous nous sommes dirigés… vers Bonifacio. Ben oui, c’est la seule ville que nous n’avions jamais pu visiter; après l’accueil épouvantable que nous avions vécu en 2012, nous étions restés sur une salle impression. Mais bon, y a que les cons qui changent pas d’avis…

Ceci dit, à 130€ la nuit, et pour avoir le plaisir de voir tous les touristes prendre leur café au cul du bateau, nous avons préféré la cala di Paragnanu, distante de 2 miles du port. La mer paisible nous a permis de rejoindre le port en annexe (avec un moteur qui marche, c’est mieux…).

Au passage, découverte de la grotte à l’entrée du port. Vrai, ça vaut le détour, surtout que nous, on peut entrer à l’interieur… pas les bateaux touristiques. 😜

Nous avons ensuite enfin pu visiter la citadelle. Franchement, ça valait la peine d’insister et de retourner tenter notre chance. Après une petite grimpette (à faire pas trop tard dans la journée, avant la chaleur), les petites rues sont très sympathiques. Beaucoup de restaus et de boutiques à souvenirs, mais ça reste agréable à visiter et la table choisie fut tout à fait convenable. Et, ce qui n’est pas à négliger, l’étroitesse des rues permet de garder une certaine fraicheur associée à quelques courants d’air.

Au passage, une petite visite dans une cave (on ne se refait pas…), et Manoir à un petit vin de figue au frigo.

Pour finir, retour sur Manoir au mouillage, et inspection des environs avec le concours de moustique, qui a déjà repris du service.

Admirez la piscine à débordement au-dessus de notre mouillage.
La cala voisine… pas large… 🤔

A très bientôt pour la suite…