Enfin!… ça commençait à nous gratter ! Il faut dire qu’on vous avait laissés au port, et qu’il ne nous restait plus qu’à monter les voiles d’avant. Mais voilà, en mer, tout est plus compliqué. Au moment de monter le génois, patatras: au 2ème essai, une belle déchirure de 3m en tête de voile et la ralingue (la glissière qui tient la voile sur le cable d’étai) est déchirée. ☹️
Alors il a fallu se dépêcher de trouver un artisan voilier (il y en a qu’un à Curaçao) et son numéro. Une fois joint, le monsieur est très gentil, mais ne veut pas se déplacer pour venir chercher notre voile (il l’a pourtant fait il y a 2 jours pour nos voisins, mais les 70m2 de voile à porter doivent le freiner). Alors fissa, il faut retrouver une voiture de location 🚘, mais comme demain c’est le “Flying Dutchman”, le big concert de musique sur la Mambo Beach, ben il n’y a plus une voiture de dispo !
A force de chercher, on apprend que la marina loue des voitures, et plutôt moins cher qu’en ville. Il n’y en a plus de dispo, mais a force de chercher et de sourires, on finit par en trouver une le jeudi après-midi pour 24h. Nous voilà partis immédiatement chez le voilier, (qui ne travaille pas l’après-midi…), et on dépose le colis chez lui. Au téléphone il promet de s’y mettre dès le vendredi matin et de nous faire ça dans la journée. Ca tombe bien, on a pas envie de trainer jusqu’à lundi dans la marina.
Du coup, le jeudi soir, ça nous a donné l’occasion d’un barbecue improvisé avec 2 autres bateaux français présents dans la marina:
Pierre et Isabelle, sur un Pasoa 47 en alu, qui filent vers La Colombie, et Bruno et Oxana (une russe hispanophone, il parait que ça existe…), qui visent Saint-Domingue sur leur cata de 45 pied Wauquiez (le modèle de Yannick Noah) mais pas tout de suite… on va sans doute faire un petit bout de route ensemble.
Le lendemain matin, le capitaine part avec Bruno, le capitaine de “So far so good” pour faire quelques courses techniques (autant profiter de la voiture), et avant midi, on boucle tous les sujets et on récupère la voile. L’après-midi, on profite de la voiture pour bourrer les frigos de provisions, puis en fin de journée on remonte le génois.
Mais celui-ci frotte toujours et on a pas envie de ré déchirer la réparation. Finalement, après une nuit de cogitation, et encore une petite heure en haut du mat, on arrive à la conclusion que Manoir est affecté depuis le début d’une petite “tare”. La tête de l’enrouleur de génois est montée à l’envers. Et c’est une erreur faite en usine en 2008, qui ne peut pas être corrigée par nos soins. Bref, je vous passe les détails, mais avec un bricolage adapté, on parvient enfin à envoyer le génois et à tout mettre en ordre. Autant vous dire que Beneteau et Profurl (les fournisseurs) vont entendre parler du pays… et qu’il faudra une bonne raison pour redescendre le génois de là où il est.
Et après un samedi passé à ranger gentiment notre intérieur et une dernière soirée barbecue avec nos amis, nous quittons enfin la marina pour rejoindre le mouillage de Spanish Water (une grosse heure de moteur).
Du coup on repasse le chenal de Willemsted avec le pont flottant qui s’ouvre exprès pour nous et on profite à nouveau de ces jolies façades.
Et nous voilà enfin en mer!…
Le petit trajet côtier nous permet d’admirer les constructions locales et les plages huppées du secteur:
Et après le passage dans le canal très étroit, nous découvrons la baie de spanish water, vaste mais pleine de recoins. Les collines environnantes sont superbes.
Et nous mouillons enfin notre ancre au fond de la baie: admirez le labyrinthe
Après une bonne nuit de sommeil (bon, le dimanche soir, y a quand même eu beaucoup de passage de vedettes qui rentraient du week-end, mais on va pas se plaindre; il fait quand même bien plus frais qu’à la marina et on sent l’air), nous avons pris le bus avec Bruno et Oxana pour passer la journée en ville, faire les formalités de sortie de Curaçao, et charger encore les cales de boissons. Il faut dire que quand on va repartir vers l’Est, à part l’ile de Bonaire toute proche, on aura ensuite peu de ravitaillements durant 4 semaines. Faut prévoir un peu.
Mais au retour de la ville, une surprise nous attendait sur “So far so good”.Un relais électrique défaillant a mis une pompe d’eau de mer en marche forcée et celle-ci a explosé sa durite et a rempli durant 4 ou 5 heures la coque tribord. Résultat, 2 à 3 m3 d’eau et des planchers qui flottent. 😩
Autant vous dire que les 4 équipiers se sont rués sur les pompes, électriques et manuelles, et sur les seaux et écopes. Mais sans panique et dans la bonne humeur.
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Du coup, Bruno nous a tous invités au bar des pirates et la soirée s’est fini tard après un repas composé de quelques mojitos accompagnés de pinacoladas et de Corona, le tout agrémenté d’un concert live avec une voix à la Barry White sublime. Bruno a vraiment mauvaise influence sur nous!!!……
Le lendemain, (après avoir réglé son compte au relais électrique en moins d’une heure) nous avons retrouvé Marc et Rosemonde. Nous les avions connus brièvement en Guadeloupe, ou Marc nous avait aidé à tomber notre génois. Il s’était d’ailleurs bien assommé sur le plancher de notre annexe. Depuis, on les a retrouvés sur le ponton de Curaçao marine, qu’ils ont quitté 2 jours avant nous et ils traînent à Spanish Water, qui est bien plus agréable (même si l’eau de baignade est quand même un peu trouble…). Eux sont sur un Bavaria 38, Kalina, et ils en sont à 17 ans de navigation en discontinu. C’est leur dernier périple avant de revenir se poser… a Briançon, où ils ont un chalet à pas 10 km de notre cabane. Le monde est petit…
Nous profitons de ces retrouvailles pour nous organiser une petite marche sur les collines aperçues à l’entrée du chenal.
Le fort, avec des canons bien conservés:
Une vue sur la baie intérieure:
Et les petits marais salants dans la presqu’île.
Après une dernière soirée au bar des pirates avec Bruno et Oxana, qui s’est fini en blind test jusqu’à minuit sur So far so good, nos amis on repris la mer en direction de Bonaire. Nous, nous avons décidé de trainer une journée de plus, mais nous allons les suivre pour retrouver une eau plus claire et des images de plongée. Et peut être quitter les moustiques…
Faut dire que depuis lundi, ça fait 3 jours qu’on est officiellement partis… faut pas rester clandestins trop longtemps.
Alors à bientôt, a Bonaire et plus à l’Est.