Un moussaillon étourdi ….

On avait tout bien prévu : l’arrivée à la playa San Antonio près de Palma la veille, repérage à terre de la ligne de bus pour l’aéroport,de l’emplacement le plus approprié de l’arrêt , du prix du ticket , de la distance à parcourir pour l’aéroport bref …des gens plus que prévoyant ….on a quand même pris le temps de boire un mojito fraise et de se faire une bonne plâtrée de pâtes . Le dit Moussaillon a pris le temps d’écrire son article sur son procès hier au soir ….. Et ce matin on débarque notre petit boulet comme prévu vers midi, et il se transporte à l’aéroport. Une fois sur place il se dit” voyons procédons par ordre je vais me faire  enregistrer, ou dois je embarquer ???? Bizarre mon avion n’est pas annoncé même plus grave il n’existe pas ….que se passe t’il ? Regardons de plus près ma réservation …… Ah mince y a comme un problème !!!! L’avion c’était hier le 14 Août qu’il partait ……Bon ben voyons le prochain ah tous complet ça se complique et les parents qui ont remis les voiles évidemment ”

….. Finalement un avion accepte de prendre l’étourdi en vol direct à 21h30 moyennant quelques dollars en plus ….. Comme dit le père, plaie d’argent n’est pas mortelle !!!!!! Et dire que mère pense que 25 ans c’est l’âge de raison…..
Pour le reste de l’équipage, navigation pendant ce temps jusqu’à l’île Dragonera, pour une plongée au milieu des poissons. Ben oui, on est encore dans cette gigantesque réserve et on peut presque toucher les poissons du doigt. Au passage Luc plonge pour dégager l’ancre d’un voilier français manifestement loué par des Allemands et qui ne savent plus se dépêtrer de leur ancre coincée sous un caillou. Puis mouillage ce soir dans une petite cala isolée. On est pas seuls, mais quand même loin de la civilisation. Rien d’autre à terre que des éboulis et des ruines d’anciens sémaphores. Puis on a préparé Manoir. Demain matin, depart vers 4:00. La météo donne des petits vents pour le retour et donc on va faire le tour par Barcelone ça nous fera 300 miles au lieu de 250 mais on prendra 3 jours.Première traversée demain. 110 miles avec vent de sud de 10 noeuds à priori. Ça devrait être pas trop bousculé. 

Prochain message depuis le continent.

Compte Rendu

PROCES DU PIRATE CAPTURE SUR LE “MANOIR”, en ce jour du 14 AOUT 2015.
Loup, vous êtes aujourd’hui, au nom de l’autorité de notre bien aimé souverain Felipe VI, roi d’Espagne, accusé, de Piraterie en haute mer. Les chefs d’accusation sont les suivants :

  • Avoir déserté votre poste au sein de l’entreprise Merial, et d’avoir délaissé vos obligations professionnelles, et ce, depuis plus d’une semaine, laissant vos collègues démunis face à une charge de travail conséquente, comme en témoigneront sans l’ombre d’un doute vos traces de bronzage.
  • Avoir, durant cette semaine, consommé avec une modération discutable divers breuvages altérant votre jugement, tel que du “ti punch”, du “mojito à la fraise”, ou encore de la bière. Plus encore, selon certains témoignages, d’avoir poussé votre équipage à la consommation, comme le dira votre père : “mais on a acheté le fut pour Loup !”.
  • Avoir partagé maintes photos avec ses frères, qui n’ont pas pu être présents, (sa propre famille !), pour provoquer leur jalousie.
  • Enfin, et il s’agit de l’accusation la plus grave, d’avoir méprisé les lois des Baléares en pêchant (à l’aide d’un fusil, mesdames et messieurs de l’assemblée, le vil félon ne se serait pas contente d’une ligne !) du poisson en pleine reserve naturelle, d’en avoir servi, à leur insu, à vos parents, et meme d’en avoir offert une quantité conséquente à un autre équipage pour vous dédouaner de votre acte ignoble. La seule défense que l’accusé aura présenté, et vous conviendrez de la bassesse de cette remarque, a été : “mais j’avais pas vu les cartes !”.

Bien que l’accusé ai plaidé “non coupable”, la justice aura tranché que Loup est COUPABLE de tous les chefs d’accusation présentés ci-dessous.

Il est donc condamné à prendre le premier avion, et de rentrer à Lyon où il reprendra le travail qu’il a négligé, et de quitter les Baléares, où il n’est plus le bienvenu après avoir alpague un passant avec la formulation “olà cabron !”, en pensant qu’elle signifiait “salut mon gars !”.

La sentence sera exécutée demain, à 15h, heure du décollage de l’avion. On raconte que, durant son périple, il n’aurait pas trouvé son “serpent géant”, mais qu’il aurait enterré un trésor sur une quelque île.. Quant au sort du reste de l’équipage, il devra effectuer le trajet de retour sans son matelot, mais ils sont aussi suspectés de complicité sur certains des crimes fomentés pas Loup. Notamment, en ce qui concerne la pêche et la biere, dont on a entendu dire qu’ils n’auraient pas attendu l’accusé pour en consommer, en particulier avec un certain Fred, toujours en fuite.. Leur cas reste à statuer.. La séance est levée !

A propos de l’orin…

Deuxième leçon de “la voile pour les nuls”… (Les nuls, c’est nous aussi…). 

Un Orin, kezako???…

Un Orin, c’est une petite bouée, ou un flotteur qui est accroché à l’ancre par un bout (une ficelle…) dont la longueur avoisine la profondeur de l’ancre. Ça permet…1- de savoir où est ton ancre, et accessoirement de montrer au bourin qui arrive après toi (surtout italien….) que tu occupes déjà de la place. 2- au cas où ton ancre serait coincée sous un rocher le lendemain matin de tirer dessus en arrière pour la dégager. Bref, faut y penser et s’en occuper, mais c’est une bonne idée… Sauf quand….

…. Depart de cala d’or. Le mouillage roule un peu, est étroit, et l’équipage vote contre pour la nuit. Comme depuis la cala Algaiarens , on se méfie des vagues de la nuit et du mouillage rouleur (cf leçon n°1)… On lève donc l’ancre en douceur, et quand celle-ci a décollé du fond, cathy et loup annoncent ” décroché”, comme il est d’usage. Je mets en avant lente, et on décolle.

 Sauf qu’il reste 8m de chaîne, et 12 m de bout d’orin (de ficelle, quoi, suivez un peu!…) resultat, 5 secondes plus tard, un grand chklonk! qui annonce un truc pas sympa.  Le moteur fait un bruit pas possible et on n’a pas d’ancre au fond et les rochers derrière sont à 20m… Ceux de devant à 100 tout au plus… C’est beau les cala, mais là, d’un coup, avec une petite brise du nord, c’est vachement pas large!….

En catastrophe on sort le génois ( la voile d’avant..) et on démarre à la voile pour 60m, puis un virement de bord en catastrophe ( sauf que depuis qu’on a monté une deuxieme voile d’avant plus petite, faut enrouler le génois avant de virer puis le dérouler à nouveau de l’autre côté.). On tire comme ca 3 bords dans l’avant port puis on rejette l’ancre au premier abri possible. Plongée sous le bateau dans les 30 secondes pour dégager le bout (de ficelle, hahahaha…) et liberer le moteur qui n’a pas souffert du sinistre. OUF!!!….. 

Total, on a tiré jusqu’ à Porto Mallorca, on a pris une bouée pour la nuit et on a fini au restau avec tapas et sangria. 

En bateau il t’en arrive toujours des pas banales et jamais les mêmes !!!!!! C’est comme les enfants. Tu te demandes quelle sera la prochaine….

Allez sur ce, bonne nuit.