Paisible Grenade

Après avoir enfin réussi à remonter les winches dans le bon sens (sont couillons ces fabricants qui font des pignons qui marchent aussi montés à l’envers!!!…), nous avons enfin pris la mer pour Grenade. 5 heures de navigation au grand largue, tout dehors, à plus de 8 noeuds de moyenne sans stress et sans souci, et nous voilà rendus à Saint-Georges, la capitale. On commence par faire le plein de gasoil (la dernière fois, c’était au même endroit, début décembre: 120 l en 2 mois de navigation), puis on contacte la marina de Port Louis. Coup de bol, ils veulent bien de nous sans réservation, même si c’est la haute saison. On va donc avoir le temps de faire des courses, des lessives, les pleins d’eau et d’énergie, et de faire un tour au ship du coin pour des petites pièces pour Manoir.

Et franchement, on est plutôt bien garés non?

Derrière nous, Lady Lara, 91m de long, 64 ème plus gros yacht du monde. Durant toute la matinée, ils ont fait le plein: 2 ou 3 camions citernes de suite, on a pas vérifié… chacun ses problèmes…

Puisqu’on a 2 nuits de relâche, on en profite pour faire un tour en ville. A l’aller, le taxi de la marina nous demande 30$c (10€); on se doute bien qu’on se fait avoir gentiment pour 2 km, mais bon, on laisse filer.… L’avenir nous dira le reste !!!

La ballade en ville nous permet de découvrir une Grenade vivante, grouillante, bruyante et animée. Seul le mall commercial couvert dédié aux bateaux de croisière (collé directement à la jetée, comme ça ils peuvent faire leur duty free sans même voir le port) est américanisé. Tout le reste, c’est petites échoppes, minimarkets, microbars, etc…

Côté vieux port :

Les rues sont en pente raide et les voitures prennent bien leur élan.

On visite le tunnel qui relie les 2 parties du port (seul ouvrage de ce type aux Antilles, et “cocorico”, construit par les français), et on admire le point de vue depuis le fort Georges.

Au retour, on se laisse tenter par les taxi-bus locaux. Et alors là…… découverte.

Un mini van arrive. Ils sont bien organisés. Il y a le chauffeur, et côté trottoir, son acolyte apostrophe les piétons par la fenêtre pour tenter d’en faire des clients. Dès que ça mord, le van s’arrête, la porte latérale s’ouvre, on grimpe en vitesse et ça repart.

🚌

Le nôtre est déjà bien plein; mais bon, visiblement y a encore de la place pour nous 2. On vérifie vite fait pour la destination: “marina? Ok?” Ok! On se faufile donc et pour pas gêner et pas forcer les gens à se tasser, on se met dans une rangée différente. Pour pas tasser donc……

🙄

Mais en fait derrière nous (on est au port, donc centre ville), il y a d’autres candidats; et donc, dans la bonne humeur, montent 2, puis 3, puis encore un, et enfin celui qui a une guitare et une sono portable. On donne un coup de main, pour aider à glisser les personnes ou les paquets, et on se retrouve tous… bien tassés!!!…

😂🤣

Nous voilà donc en route. 2km, c’est pas la mort. En revanche, on avait fait gaffe à se mettre en bout de siège (y a que 3 rangées, hein, c’est pas un bus…), mais là, faudra faire bouger du monde pour ressortir. Tant pis…

Par curiosité, je compte vite fait; on est 19, chauffeur inclus. Pas mal, mais je m’aperçois qu’en fait il reste une place devant. Et d’ailleurs, le rabatteur vient de faire une nouvelle prise. On s’arrête illico, et on charge à l’avant. 300m plus loin, rebelote (sont meilleurs pêcheurs que nous ces Grenadins), mais là, je vois pas où ils vont le mettre.

Et là, pif paf, un siège pliant apparait au bout du mien, et pof, la personne s’assied. Sont magiques ces gens-là!!!…

🧚🏿‍♂️

On vous raconte pas d’histoire, ils ont fait le coup encore 2 fois. On est donc montés à 24 dans l’engin, tous assis, et manifestement, la situation avait l’air classique.

Peu après on arrive devant la marina. Pas la peine de demander, le rabatteur a bien noté et fait stopper le chauffeur. Cathy s’extirpe après avoir dit au-revoir au bébé voisin (pas compté dans les 24). Quand au pitaine, pour pas déranger, il déclare “don’t move”, et enjambe les dossiers, plié en 2 sous le plafond, ce qui déclenche une vague de sourires. Et sur le trottoir, le rabatteur nous demande 5$c (1,5€). On savait bien que 30 c’était pas le prix!!!…

Bref, on a doucement repris la mer, avec tous les pleins, pour faire le tour de la pointe sud de Grenade et rejoindre ces abris naturels qui ressemblent à des fjords sur les cartes et qui sont réputés abris à cyclone.

En revanche, faut pas s’endormir au volant dans le secteur: d’abord parce qu’une fois passée la pointe sud, le vent souffle fort d’Est avec une accélération bien normale le long de la côte. Et comme il y beaucoup de hauts fonds, la mer est vite grosse. Ensuite parce que chaque entrée de chenal est plus scabreuse que la précédente. Le balisage des bouées c’est … du cinéma … intermittent, quoi!?…

Imaginez un peu la route pour rejoindre le mouillage de Manoir (la flêche rouge).

Mais effectivement quand on arrive au bout, c’est… aussi paisible qu’un lac. Même quand des rafales de vent parviennent à rentrer, la mer est lisse et on dort bien à plat.

Cherchez Manoir… dans Port Egmont

On a promené un peu à pied à droite et à gauche et voyez de l’autre côté, Calvigny harbour (cherchez pas Manoir, il peut pas être partout…)

On s’est volontairement mis à l’écart des grosses flottes de touristes, qui sont plus à l’Est, vers Prickly bay ou Hog island (on a pu vérifier au passage, les places au mouillages ont l’air chers). Ici, peu d’animation, pas trop de bars, restaus et musique. Pas de boat boys ni de sollicitations. Ca nous repose un peu et on en profite pour bricoler, faire de la cuisine, (si, si: risotto et cheesecake, une première) et enfin du paddle!!! On est bien à l’abri et on a pu enfin les mettre à l’eau pour la première fois de 2019.

Et puis ma foi, les paysages valent le coup.

Bon on a quand même trouvé une petite marina, “le phare bleu”, avec un bateau recyclé en bar-restaurant, mais on su résister pour une fois et on a pris que des photos:

Et histoire de pas perdre le sens des réalités, on a visité un petit chantier de construction d’une maison (un ministre local, ou bien un investisseur étranger vu le projet…).

Notez la qualité des étais (du bambou hyper costaud). Et ils vont couler une dalle de béton de 25 cm dessus !!!

Encore quelques jours à Grenade, puis nous allons remonter vers le nord et rejoindre Pat et Alain qui sont déjà en Martinique.

3 thoughts on “Paisible Grenade”

  1. Une idée à creuser pour notre Vito si on venait à manquer… Pas sûr que la maréchaussée voit ca d’un bon œil !
    Bisous et à très bientôt

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