Ballade à l’autre Antigua

Vous vous souvenez sans doute d’Antigua. Une ile au nord de la Gwada, superbe quoiqu’anglophone, et munie des douaniers les plus c… de la planète (cf English Harbour en 2018). En tout cas de tous ceux qu’on a rencontrés.

Il s’agit d’autre chose… Cette fois nous parlons d’Antigua Guatemala; la capitale historique du pays. Bâtie par les colons espagnols (un compagnon de Cortès fut le premier gouverneur) dès 1524, elle fut florissante. Cathédrales, universités , palais du gouverneur, multiples couvents, elle est aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Cette ville, blottie entre 3 volcans (actifs…) à 1500 m d’altitude, bénéficie d’un climat plus frais que les zones en plaine ou que la capitale actuelle, Guatemala city.

Elle suit un plan « hippodamien » (faut la placer dans la conversation celle-là), ce qui veut simplement dire que les rues sont à l’équerre… typique de la renaissance, des colonies, mais déjà bien avant des cités grecques puis romaines; ce qui est certain c’est qu’on peut pas confondre avec les circulades du Languedoc (souvenirs d’étudiant… cherchez donc un peu). Et spécialement pour vous, voici 3 étapes du développement de la ville au 16ème, 17 ème puis 18 ème siècle

Par la suite, le plan n’a plus beaucoup évolué. En effet, après un premier incendie causé par les indigènes en 1527, suivi de tremblements de terre et d’une avalanche en 1541, (quel beau départ), la capitale a subi d’innombrables séismes, rebâtie à chaque fois par ses habitants; mais en 1773, un séisme plus fort que les autres finit de convaincre le gouvernement de quitter les lieux. Depuis la ville est devenue un haut lieu de culture et de tourisme, mélange curieux de bâtiments laissés en ruines, d’autres rebâtis ou transformés en musées ou bien détournés de leur mission première.

L’impression générale est de se promener dans une ville figée au XVIII ème siècle. N’était-ce quelques rares voitures qui passent dans les rues essentiellement livrées aux piétons, le centre historique, structuré autour de la playa mayor, est une succession de bâtiments coloniaux, d’échoppes andalouses où l’on entre par des porches ombragés, de ruines plus ou moins sécurisées et d’innombrables lieux de cultes, ouverts ou pas, reconstruits ou pas, désacralisés ou pas. Et tout cas sans le moindre sentiment d’insécurité, mais sans présence policière excessive. Un vrai plaisir…

Pour vous donner un premier exemple, voici quelques photos de l’Hotel-muséo-spa casa Santo Dominguo. Un ancien couvent rebâti et reconverti en hotel de luxe. Ha oui, on oubliait de vous dire,ici tout ou presque est en accès libre: hôtels, écoles, églises, bâtiments administratifs, vous pouvez entrer presque partout (parfois en demandant poliment quand même… c’est pas interdit). Sauf bien sûr les musées ou bâtiments remarquables mais inoccupés dont la visite est payante. Voici donc la casa Santo Domingo:

L’ancienne cour intérieure du couvent
La fontaine restaurée
Les ruines de la cuisine du couvent
Les ruines de l’église devenus centre de conférence à ciel ouvert
L’oeuvre d’art en mémoire du clocher
L’accès au musée du chocolat à l’intérieur de la cour de l’hotel

Vous commencez à comprendre? On vous a pas pris en photo la piscine, le hall de l’hotel ou les chambres, mais faut imaginer quelque chose comme ça:

Nous avons passé une journée dans la ville début juillet 2019 en compagnie de Bruno juste avant de rentrer en France et ça nous a tellement plu qu’on y est retournés 3 jours cette année fin février en arrivant au Guatémala. Peu avant le Coronavirus…

Poursuivons,la visite avec la cathédrale San José qui fut une des plus grandes des amériques avec pas moins de 5 nefs et 18 chapelles latérales, construite sur 2 niveaux. Le tremblement de terre de 1773 lui a donné le coup de grâce, mais il avait été précédé par ceux de 1669 et du 16 ème siècle, puis suivis par ceux de 1874, 1918 et 1976. Aujourd’hui une église a été remise en service dans une petite aile de l’ancienne cathédrale, mais l’essentiel est en ruines; jugez plutôt:

Le parvis extérieur
Et l’intérieur…

Il manque des tuiles, c’est certain
Le porche entre la cathédrale et le couvent intérieur adjacent
Les blocs effondrés à l’entrée

Un autre exemple typique d’architecture locale: un collège (il y en a beaucoup, et les enfants ont l’uniforme de l’école) en l’occurence, il s’agit du centre de coopération espagnol (réhabilité), accolé aux ruines de la compagnie de Jésus et du couvent restauré de la compagnie de jésus.

Le parvis extérieur, face aux ruines. à droite l’école
La cour intérieure de l’école
Les jardins attenants

Juste à côté, une autre église, laissée en ruines tout juste consolidées pour éviter les accidents et utilisée comme centre de formation pour les métiers de l’artisanat (soudure, électricité, plomberie, travail du bois).

Le porche d’accès…
Et l’intérieur…
Attention, ça tourne,

Bon, y a pas que des ruines. On trouve aussi, juste à côté … des ruines de l’église El carmen… 😂

… non sans rire, voici une petite visite du marché artisanal qui a été installé dans l’ancien couvent attenant à l’église.

Je sais, ça peut donner un peu le mal de mer.

Pour continuer la visite, je vous propose de prendre une pause dans le petit café que nous avons déniché, tenu par une française et qui nous a sorti des tartes au citron exceptionnelles.

Une peu plus loin du centre, nous avons découvert un petit ensemble réunissant un musée du chocolat et un musée de musique. Cette visite à elle seule méritera un autre billet de blog. Mais en chemin, nous sommes tombés par hasard sur le marché local. Quand on passe sur l’avenue à côté, ça paye pas de mine. Mais quand on entre, on se rend vite compte que l’endroit est immense; la seule partie marché couvert doit couvrir déjà 2 stades de foot. Sans compter les rangées d’étal à l’extérieur. Et dedans on trouve de tout: des fruits côtoient les étoffes, le bazar à 10 sous voisine avec la poissonnerie, les objets en cuir débordent sur les bijoux, tout ça dans un sympathique capharnaüm. Et spécial pour vous, petite visite en immersion:

Au retour, visite de l’ancien couvent de la recoleccion, entrée payante et en ruines. Là aussi, endroit superbe, figé dans le temps, comme au lendemain du tremblement de terre.

En revenant vers le centre ville, petit tour à la Merced, (comprendre, « la miséricorde » si j’ai bien compris), établissement local des jésuites. église « ultra-baroque de style guatémaltèque », en assez bon état. Détruite, reconstruite, détruite, reconstruite, ad libitum… toujours en cours depuis 1976.

A l’intérieur
Un « tifo » local vu dans l’église, sans doute pour favoriser les récoltes.
A côté, la cour de l’ancien hébergement des jésuites, avec la fameuse fontaine à poissons
Vu d’en bas
La vue depuis le toit du monastère

Enfin, pour terminer ce billet, voici quelques bus locaux. Dédiés pour l’essentiel,au ramassage scolaire, ils sont tous plus chamarrés les uns que les autres, et je suis certain qu’aucun ne passe le contrôle anti-pollution.

Voilà pour cette petite visite d’Antigua, qui vous aura peut-être distraits quelques minutes de votre quotidien-finement.

A bientôt pour de nouvelles visites.

One thought on “Ballade à l’autre Antigua”

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