Nicolas (notre « petit » dernier) et Amel ayant pris leurs billets pour Trapani (Sicile), nous avons traversé un bout de Méditérannée pour rejoindre l’île mafieuse.
Un « petit » run de 200 miles nautiques, à réaliser au portant, mais avec des vents de 20 à 30 noeuds… s’il n’y avait que le vent, la partie serait facile. Mais la mer s’en mêle, et nous nous sommes retrouvés avec des creux de 2 à 3 m, plein arrière, ce qui signifie une coque qui roule et danse. Rock’n’roulis, quoi…
Mais bon, même les meilleures choses ont une fin, et nous avons touché les iles Egadi en milieu de journée suivante. Disons qu’une bonne nuit de sommeil ne fut pas de trop pour récupérer de celle passée au fond du cockpit par terre (impossible de tenir sur une banquette allongé, vu que ca change tout le temps de côté…).
Les iles Egadi, c’est plutôt joli. Imaginez les iles d’Or (Porquerolles, Port-Cros et Le Levant) mais transportées juste à la pointe Ouest de la Sicile, face à Trapani. Comme l’Homme manque parfois d’imagination, la plus à l’Est s’appelle aussi Le Levant (Levanzo), la centrale, Favignana, et la plus en mer… Maritima.
Si le plan de Favignana est un peu le miroir de celui de Porquerolles, la vue au sol n’est pas du tout comparable. Ici, le terrain est volcanique et les iles sont bien escarpées. Pas de plage du type de notre-dame…
Porquerolles, c’est assez plat; même si on y loue des vélos électriques, le point culminant est à 140m. En revanche, le chateau de Sainte Catherine est à 350 m d’altitude sur Favignana…
La petite ville de Favignana est envahie de touristes déversés par les innombrables ferries venus de tous les environs. Les petites rues proposent leur compte de restaus et de boutiques, mais c’est bien agréable de flâner ainsi de temps en temps et de profiter un peu des facilités terrestres.
Pendant ce temps, le tact et le doigté des italiens ont fait des merveilles… Nous avions laissé Manoir au mouillage dans le secteur dédié à côté du port. Avec un orin installé (une petite bouée accrochée à l’ancre avec une corde pour qu’elle flotte en surface. ça sert à repérer où est l’ancre et ça peut aider à la décoincer si elle est sous un rocher), nous pensions que les nombreux hors-bord qui sortent feraient attention…
Et bien en fait, l’italien est plutôt bourrin… en revenant, le pitaine a tout de suite vu que Manoir avait reculé d’environ 40m. Et plus de trace de la bouée… Le traceur gps laissé à bord l’a confirmé. Un « nainstruit » a dû passer sur la bouée, avaler la corde dans son hélice, et arraché l’ancre du fond. Du coup, Manoir a dérivé, le temps que la fine équipe se dépêtre du sac de noeuds dans son hélice, et relâche enfin l’ancre au fond.
Pas de message, et le bateau belge qui était derrière nous en a juste profité pour venir prendre notre place. 🤬 Chance dans notre malheur, le vent (léger) soufflait de terre et donc Manoir s’est éloigné de la plage… mais 50m de plus et il se serait retrouvé dans la zone de manoeuvre des ferrys🫣
Moralité: on a racheté une bouée, 2m de chaine fixés directement sous la bouée… le prochain aura du mal avec son hélice… 👹
Bon, ceci dit, on a accueilli avec un immense plaisir Nicolas et Amel pour 4 jours de pur plaisir.
Amel a immédiatement pris les commandes pour pallier les constantes insuffisances du capitaine
Bon… on a aussi fait un petit peu de bateau (mais pas trop, parce que si ça penche trop, c’est moins agréable pour certain-e-s. mais Minor a bien apprécié le retour de Trapani aux iles Egadi. On sent le toutou qui frétille de la queue, vous ne trouvez pas?
Sur place, on a re-visité Favignara, et découvert au passage un cimetière d’ancres à l’extrémité du port. Cette ile était une capitale de la pêche au thon, et je pense que ces ancres sont celles de tous les bateaux de pêche qui ont été peu à peu désarmés.
Nous avons aussi rendu visite à l’isola di Levanzo, beaucoup moins touristique et fréquentée. Mais pour qui apprécie la nature et les espaces préservés, cette petite ile est absolument charmante.
Nichée au creux d’une des 3 criques de la côte sud, le petit village local est absolument adorable et on y déambule sans risque de se heurter à des hordes de touristes à musique.
Depuis la « route » qui sort du village, on peut admirer l’ile de Favignana juste en face. On voit à nouveau la grande différence avec Porquerolles. On est plus proche de la Guadeloupe, avec le côté « grande terre » et « basse terre ».
Et comme d’habitude, la star du blog est toujours prête à prendre la pose.
4 jours, c’est court, mais pour nous, comme pour nos enfants, ce furent de très beaux et bons moments. Mais faut repartir, et retourner construire des avions plus économes à Toulouse. Et de notre côté, reprendre la mer, mais ce sera pour un autre jour… 😘