Poursuivant notre découverte de cette face ouest de la Sardaigne, nous nous sommes arrêtés dans le Golfe Di Oristano, dans sa pointe nord-ouest, face aux ruines de Tharros.
Le site nous avait été signalé par Philippe et sa petite famille, rencontrés au mouillage de Porto Managu, et qui naviguent avec leurs petites jumelles sur un joli grand soleil 40, Twin souls. (Coucou…)
Le site est une longue presqu’ile qui s’avance vers le sud pour fermer la baie
Après une nuit attachés à la bouée locale (un petit racket bien monté: on paye par internet, et à l’arrivée, pas de numéro sur les bouées, pas de gardien, et tous les bateaux locaux sont accrochés pour la journée ! heureusement, le soir, ils dégagent) nous avons mis l’annexe à l’eau pour rejoindre la terre et suivre un petit chemin de colline jusqu’à l’entrée du site archéologique de Tharros.
L’endroit à été colonisé très tôt (1800 av jules César), et les premiers vestiges ressemblent furieusement à la culture talayotique de Minorque (petit article l’an dernier). Puis, les phéniciens se sont installés, conquis par Carthage, puis par Rome, etc, etc…
Le résultat est un empilement de vestiges de tous âges, avec même des colonnes corinthiennes encore en très bon état.
A visiter, le site est plutôt sympa, même si un archéologue timbré a mélangé les panneaux et inventé une double numérotation non cohérente entre les explications du plan et celles du site. Ca fait réfléchir un peu, un genre de puzzle……
N’écoutant que notre courage, on a poussé jusqu’à la tour génoise; ascension de 50m, au moins…mais canicule, 40° à l’ombre et de l’ombre, y en a pas… 😂
En soirée, nous avons repris la mer pour trouver un mouillage plus abrité du roulis, ce qui ne fut pas facile…
mais en route, la vue est belle.
Le lendemain, première navigation un peu plus énergique. Vent passé au sud; et le sud, c’est là qu’on va… mais pas trop fort, 10-15 noeuds, ça se gère sans effort; surtout sans vagues.
A l’arrivée, nous faisons un stop à Punta Grossa; là, c’est Navily qui nous a donné le tuyau. Alors, soyons clairs; 14m de fond minimum, site ouvert au 3/4 des vents, on risque pas trop de dormir là. Mais alors, me direz-vous, pourquoi s’arrêter là après une navigation déjà un peu « engagée »?
Ben voilà: y a des grottes. Et des grottes, on en a déjà vu, mais là, c’est le summum. Un site absolument fabuleux, méconnu et gratuit.
Quand on arrive, voilà ce qu’on découvre. Pensez bien à cliquer sur les photos pour les agrandir 😁
Et quand on approche et qu’on rentre dans les cavernes, on est pas loin de se prendre pour Indiana Jones. Les piliers de basalte semblent sculptés par un dément.
L’eau est cristalline et bleue comme de la glace. Le sable du fond semble figé. Et la lumière rend des reflets féeriques en jouant avec tous les passages, que ce soit sur ou sous l’eau.
Autant vous dire qu’en 2 heures on en a pris plein les yeux. On s’est tellement régalés en paddle qu’on y est retournés avec les masques.
Et même en quittant le site, la lumière tombante nous offre encore une autre perspective.
Pour la nuit, nous avons rejoint un mouillage proche dans l’ile en face, à Cala Grande, pour une bonne nuit de sommeil. Suivie d’une autre navigation franchement musclée: 30 miles au portant avec une pointe à 11 nds sous génois seul; le mistral local a démarré, et devrait dès demain nous pousser jusqu’en Sicile.
Ha oui, on a aussi passé une heure,à poser un shunt pour faire démarrer un frigo en manuel (thermostat hs), et 2 heures pour recabler la commande du guindeau à l’avant car les fils oxydés n’arrivaient plus;à passer du 12V. Souvenez-vous, un bateau, un dossier par jour; et si pas traité rapidement, 1+1=3 en vitesse.
C’est beau, la vie en bateau.