La traversée Sicile-Sardaigne a été bien plus calme que l’aller. Un départ au près, mais dans 10 noeuds de vent, un début de nuit au moteur, puis du vent revenu par le travers à minuit, permettant de garder un bon rythme jusqu’à l’approche de la côte. L’arrivée en milieu de journée avec le vent montant vers 30 noeuds fut plus musclée, mais le vent devenu portant, nous a catapulté jusqu’à la côte où nous avons pu trouver l’abri. à Porto Corallo, un peu au Nord de la pointe sud de cette côte (le cap Carbonara, que nous n’aurons donc pas visité)
Et heureusement, parce que les 4 jours suivants furent au pays des fous. Comprenez par là que le vent, soutenu et turbulent, venait heureusement de terre. Cela nous a évité de subir de la houle, et nous avons pu quand même remonter doucement par petites étapes en restant au sud du golfe d’Orosei, car plus au nord, le vent de Nord-Ouest sévissait.
Cela nous a permis de découvrir plusieurs paysages de cette superbe côte, faite de montagnes et de falaises plongeant directement dans l’eau. Un peu comme si un géant maladroit avait trébuché et jeté le Vercors en Méditérannée.
Après une première nuit à Arbatax qui nous a permis de regarnir le frigo et de dépanner Philippe sur Twin Souls, ennuyé avec son davier, nous avons fait une première escale à la cala Goloritzè. Un endroit magique, un peu surfréquenté malgré l’éloignement( notez au pied de la falaise l’escalier qui mène au sentier d’arrivée. ). Mais la pause déjeuner et la ballade en snorkeling valaient le coup.
Malgré la beauté du site, comme le mouillage était un peu rouleur, nous avons poursuivi notre route pour rejoindre la cala Di Luna. Haut lieu touristique du golfe d’Orosei; inaccessible à pied, sauf pour de (très) courageux randonneurs, et donc desservie par d’innombrables navettes maritimes qui beachent pour décharger la cargaison de touristes et repartent à fond. Variante: les hors-bord de location loués à la ville voisine et qui (vous vous en doutez… ) respectent toutes les règlementations… 🤬👹
MAIS, MAIS, MAIS……… Attention les yeux!
Arrivés en fin de journée, et rencardés par Philippe de Twin souls qui nous avait précédés, nous avons choisi de dormir sur place, malgré les rafales promises. Effectivement, 40 nds durant la nuit, et l’ancre a bien reculé de 30m; mais le long de la côte, en gros. On aurait peut-être du mettre 10m de chaine en plus…
Le lendemain matin, récompense; on se dirige en paddle vers la plage (à la nage, avec le trafic, c’aurait été une tentative de suicide…). Pour commencer, tour du propriétaire et excursion jusqu’à la plage de débarquement et sa lagune.
Puis nous nous sommes dirigés vers l’intérieur des grottes. Elles sont vastes, profondes, et manifestement sont le résultat d’une anomalie géologique. Des bouchons d’argile ont été piégés dans le massif calcaire. Les eaux d’infiltration, mais surtout celles de la mer apportées par les tempêtes, lessivent peu à peu cette argile et laissent ces cavités béantes. On est déjà sur une profondeur de plus de 50m.
Et le meilleur reste à venir!!!… La dernière grotte est ornée à l’entrée d’un gros rocher sur lequel on s’amuse à créer des petits cairns (que les coups de vent d’Est doivent balayer chaque hiver); c’est sympa.
Et puis… et puis… si on s’avance au fond de la grotte, la lumière baisse progressivement; mais le couloir se poursuit; il faut chercher un peu derrière certaines parois, mais ca continue, encore et encore. Les lampes frontales deviennent indispensables car on passe en mode spéléo.
Nous avons avancé jusqu’en haut de la corde. Ensuite, il faut ramper, et j’imagine que ça va bien plus loin, mais on a bien du parcourir 300 m sous terre.
Certains blocs sont de véritables oeuvres d’art.
Des gargouilles nous regardent passer et Cerbère vérifie que nous n’oublions pas de ressortir.
Il a bien fallu reprendre la mer; d’autant qu’on ne se voyait pas passer une seconde nuit dans la baston locale. Heureusement, la cala Liberatto tout en haut de la baie d’Orosei, nous a proposé un havre de paix, ainsi qu’un établissement propre à soulager nos âmes, nos estomacs et notre compte en banque.
A bientôt.
N’hésitez pas à partager avec vos amis. C’est du boulot à rédiger, autant que ça profite.