Cette fois, ça y est. A 10:00 ce matin du 5 décembre, Manoir et son équipage ont pris la mer.
Beaucoup d’émotion et il est trop tôt pour vous faire de la littérature. Alors 2 images valent mieux qu’un long discours.
Cette fois, ça y est. A 10:00 ce matin du 5 décembre, Manoir et son équipage ont pris la mer.
Beaucoup d’émotion et il est trop tôt pour vous faire de la littérature. Alors 2 images valent mieux qu’un long discours.
Voilà, c’est fini pour cet avant-goût du départ.
Nous espérons tous les 2 que vous avez pris autant de plaisir à nous lire que nous à vous écrire.
Lukamanoir reviendra à la fin de l’année pour le grand départ en transat. Sans doute début décembre. Mais peut-ête aurez vous des nouvelles de la préparation si certaines étapes méritent d’attirer votre curiosité.
Pour vous dire au revoir, voici une petite photo de notre maison. Avec au premier plan à gauche la dernière création de Kty avec toutes les trouvailles de cet été lors de notre voyage (manquent la pierre ponce, le moulinet trouvé à la Cala Carolina et Séraphine, mais bon, fallait rester léger… 😜
Pour clore ce debut de voyage paradisiaque et prometteur pour la suite, la mer nous fait l’offrande d’un souvenir inoubliable; d’abord parce que c’est le premier, ensuite parce qu’on l’a bien mérité …
Mais reprenons le déroulement de l’histoire … vous vous souvenez du valeureux moussaillon ? Et bien hier à la tombée de la nuit, il dit à son capitaine “Il ne faudrait pas tenter encore notre chance et jeter une ligne?” Le capitaine repond par l’affirmative et fait le nécéssaire… ce qui signifie notamment remonter la ligne de traine que “Paf” 🐋🐋🐋nous a emmené hier.
Une petite heure plus tard, nouveau départ en fanfare!!!… le moussaillon se jette sur la grand voile et lâche tout. Puis il enroule le génois pour freiner le bateau, parce que ça tire!… Le capitaine se rue sur la canne, bien décidé à prendre sa revanche et a ménager sa carte bleue 💵💰. Une lutte acharnée s’engage parce que cette fois c’est un sumo qui s’annonce, tant les muscles 💪 du capitaine sont requis…Vite l’épuisette à 6 euros! Mais très vite nos compères se disent qu’elle ne suffira pas. Trop fragile, la babiole chinoise. Faut dire qu’on espérait déjà attraper une bonite d’un ou 2 kilos.
L’épuisette fait 40 cm de diamètre et le bestiau veut pas rentrer dedans. Et de toute évidence, même s’il rentre, le manche en alu va casser, c’est courru.
Résultat, on sort le croc acheté avec la canne dans un moment d’euphorie. Et bien tenez vous bien, même ça, c’est juste. Et il faut toute la force du capitaine pour hisser la bête à bord et l’habileté du moussaillon pour tenir la canne et faire suivre tout le matériel.
VICTOIRE!!!
Ils ont tous crié de joie, et nos acolytes ont du se mettre au travail pour achever la bête, la préparer et la mettre au frigo (tout juste en taille) avant la nuit. Parce que c’est pas tout ça, faut encore mener le bateau à bon port.
Voilà les photos du reportage à paraitre le mois prochain dans le magazine “Tous pêcheurs”.
90 cm de long, et pas de quoi le peser à bord. On parie tout de même qu’il approche les 20 kgs. Mais dès ce soir, l’équipe sera à La Seyne et on vous dira ça.
Au petit matin, le capitaine de Manoir, digne d’un grand pêcheur, n’ayant plus de quoi agrémenter la ratatouille maison, se propose de jeter une ligne. Ce qu’il fit derechef! 🎣 non sans rappeler à son moussaillon préféré : “si ça mord tu n’oublies pas de ralentir le bateau ” Oui mon capitaine lui repondit le dit moussaillon tout ensommeillé 😴 …Peu de temps après ZZzzzzz la ligne fait le bruit caractéristique du poisson foutu et hop le moussaillon se réveille d’un coup et se met proprement à la manoeuvre. Le capitaine vaillant se jette sur sa canne et s’active sur son moulinet tandis que le poisson malin lui laisse croire qu’il s’est fait la malle … Le capitaine hésite, ronchonne quand tout à coup le fil se tend comme un string et part à 💯à l’heure… hola moussaillon à la rescousse la bête est énorme et m’emporte par dessus bord ! La canne s’arrondit sous le poids du bestiau quand PAF le fil casse net au nez du capitaine encore tout heberlué de ce qu’il lui est arrivé…
Moralité de l’histoire : la ratatouille c’est bon aussi avec des oeufs 👨🍳 et poisson qui rit avec un rapala dans la gueule ne l’emportera pas au paradis foi de capitaine 👨✈️
Signé : un moussaillon anonyme
Bon, cette fois, on se rapproche vraiment ! Comme il y a un bon coup de tramontane dans 2 jours et qu’on en avait assez de la côte 🏖médiane Espagnole 🇪🇸 (pas assez d’abris, mouillages trop rouleurs), on a donné un bon coup de collier et ce midi on est à la frontière, ou presque. Une nuit de navigation presque entièrement au moteur (pas de vent, ou alors, 5 nds de face), mais il fallait sortir de là.
On repart dans moins d’une heure, pour traverser direct vers Toulon avec un flux de Sud qui doit s’installer à partir de 14 ou 15h (je le sens déjà dans mes cheveux en fait)
Alors à bientot en France 🇫🇷 et une dernière petite photo de la cala Montjoi, dans la baie de Roses. Parc naturel très joli, eau cristaline, notre petit tour en paddle a été très agréable.
Et pourtant nous avons dormi juste à côté de la centrale nucléaire de San Jordi (Tarragone), mais ce n’est qu’un lever de soleil.
Ce matin, route au moteur vers Barcelone, parce que y en a un peu marre de ces mouillages rouleurs. Cette côte est trop linéaire et il y a peu de véritables abris naturels. On remonte dans la pétole.
Luke
Pêche.
On en est à 7 bonites. Je me demande pourquoi on avait jamais pris un poisson jusqu’à présent. On a pas changé radicalement la technique, Manoir est toujours aussi rapide (on pêche souvent à plus de 6 noeuds alors que c’est recommandé de pas dépasser 4). Mais bon, tant que ça mord…
Et ce soir, en quittant Benicarlo pour rejoindre Puerto de los Alfaques (le delta de l’Ebre) pour se mettre à l’abri d’un coup de vent prévu cette nuit, on jette 2 lignes par acquis de conscience. On passe à côté des fermes marines, et le coin doit plaire aux sauvages aussi; coup sur coup 3 grosses touches. On a réussi à en remonter qu’une, mais j’ai bien vu la seconde et c’était la même.
Et alors là, je capte plus rien. Une dorade coryphène!!!… je croyais que c’était un poisson des grandes profondeurs, qu’on ne pechait qu’au milieu de l’Atlantique. Et on attrape ça à 2 miles des côtes avec 9 m d’eau au plus.
Notre plus belle prise à ce jour : 50 cm. Et il y a à manger, mais ce soir, on a même pas assez faim après les tapas qu’on a dévorées à Benicarlo hier soir et à midi. Ce sera pour demain, avec la ratatouille que Kty a déjà préparée au port.
Alors voilà… en trainant sur internet pour trouver des renseignements sur la lagune de Los Alfaques ou je pensais nous abriter d’un coup de vent à venir, je tombe sur un petit article qui parle des iles Columbretes. Ni une ni deux, je décide de faire une surprise à ma belle, et je lui annonce que la nuit prochaine, on va faire de la pèche dérivante !!!! Elle me regarde comme un martien (tu parles…), et je préviens la famille que nous n’aurons pas de réseau pendant quelque temps…
Et nous voilà partis. Après quelques péripéties et un différé de quelques heures, nous voilà à l’Isla Grande. Et, ben voilà… c’est là.
Et en vrai, ben ça donne ça
[wpvideo rG4eduZg]
Et puis, après le torent del Pareis, voilà les Columbretes.
Alors, comment vous dire…
A la première plongée, on est ébahis par le bleu acier de l’eau. Avec 10 à 20 m de profondeur, c’est étonnant. On s’attend à plus sombre. Cela doit tenir à la couleur brun-roux des basaltes du cratère qui absorbent les rouges et magnifient les bleus. Ou alors à des roches grises sous-marines (ca dépend de la vitesse de refroidissement de la lave.)
Et puis on est tout heureux de trouver des poissons hors normes. Des sars de 40 cm, des rouquiers énormes, des bleus avecla tête veinée de turquoises. Au premier mérou, de 60 cm, on est ébahis, pensant qu’on a de la chance, qu’il ne doit pas y en avoir beaucoup de cette taille, même ici…🐠🐟🐡
Et puis tout s’enchaine. Sur les rives de la Caldéra, l’a-pic tombe déjà de 5m, et la faune se déchaine. Des sars énormes, longs comme mon bras, des barracudas a profusion, nageant en cercles, comme entrainés dans un lent tourbillon, par dizaines, chacun devant peser plus d’un kilo, des mulets de plus de 80 cm, comme on en a jamais sorti de l’eau, et des mérous qui pulullent. Le plus gros devait atteindre 1m, et peser au moins 10 kilos. Et tous peu farouches. Quand tu plonges, ils viennent, curieux, et te tournent autour, s’approchent de tes mains.
On dit souvent qu’on a l’impression d’avoir plongé dans un aquarium. Cette fois, je peux vous dire : C’est vrai; au moins une centaine de poissons de plus de 60 cm dans une sphère de 10m de diamètre. Aussi loin que porte le regard.
Voilà quelques exemples, et je vous jure qu’on a nagé au milieu de ça.
Des moment inoubliaux !!!… et des merveilles de la nature.
Le lendemain, après une nuit sous une pluie battante, on a réussi à visiter l’ile en “premium”, avec un guide parlant français, rien que pour nous 2 (vous voyez l’affluence au mouillage…) et il nous a conseillé de ne pas repartir sans passer par Isla Horadada, juste à côté. Et là…
Encore une superbe plongée, avec des poissons toujours aussi majestueux, et surtout des blocs de basalte titanesques, comme issus du cerveau fou d’un architecte post-apocalyptique, des falaises qui plongent de 20m à ras de l’ile, des arches sous-marinesaussi belles que celle de Vallon Pont d’Arc.
C’est décidé, on doit se doter d’un appareil photo sous-marin. C’est trop frustrant de ne pouvoir vous montrer ces merveilles.
Et pour finir, passage entre les iles de La Ferrera et Espinosa. Et je vous jure qu’il faut qu’il fasse beau temps et avoir confiance en ses cartes et son GPS, parce que c’est pas large. Mais franchement, à coté, la Girolata, c’est rien.
Avec Isla Granda au fond.
C’est pour faire découvrir à ma chérie des endroits comme celui-ci que j’ai tant voulu partir en bateau. Et rien ne me rend plus heureux que de partager tout ceci avec elle. Et un peu avec vous.