Soucis au paradis

L’étape Inagua – Saint-Domingue a été musclée. On vous parle pas de tempête, mais de vent soutenu, contraire à la route, et surtout de mauvaise mer, vagues courtes, parfois croisées, et même si elles n’ont pas excédé 3m (quand même…), le bateau n’aime pas. L’équipage pas mieux… Ca gite, ça tape, et parfois ça fait des dégâts.

Commençons par l’essentiel : nous sommes arrivées à la baie de Samana à 4h du matin après 3 journées de navigation. Un bon abri dans la bahia de San Lorenzo, et un paysage que vous découvrirez plus tard qui rappelle la baie d’Along. La fameuse baie des vierges. Fatigués, mais en bonne santé; juste besoin de souffler un peu, de dormir à l’horizontale. Précisons pour ceux qui nous rejoignent pour la transat : ces conditions sont sans doute les pires du voyage retour. Météo et itinéraire plein est se marient mal ici.

Pour Manoir, les soucis sont plus embêtants. Tout d’abord, c’est la sangle basse de fixation du génois (le point d’amure) qui a lâché la première nuit. Rien de gravissime, mais cela nous a obligé à naviguer sous trinquette, puis après examen de jour, à réutiliser gégène, mais sans le dérouler en entier. Ensuite, c’est l’étai de trinquette que nous avons trouvé bien mou. La voile se balançait de bâbord à tribord à chaque vague. En mer, impossible de ne rien faire. Nous avons donc brêler un peu le truc pour l’empêcher de ganguasser dans tous les sens en attendant d’arriver à l’étape. Enfin, la dernière soirée, c’est une écoute de génois qui a cassé/ 10 minutes pour rouler la voile et refaire un nouveau nœud, et c’est reparti, mais vous comprenez que ça cumule un peu. C’est clair, Manoir est efficace dans les longues navigation et au près, les trajectoires sont tendues et on progresse assez bien contre les vents et les courants; mais les tensions sur la matériel sont énormes, et au moindre défaut, ça casse. Peut-être aussi qu’on demande un peu trop à Manoir au près. Sur des durées aussi longues, on va apprendre à le ménager un peu. Résultat de l’analyse de ce matin sur l’étai de trinquette : le ridoir s’est dévissé avec les vibrations. Il n’y avait pas de clavette d’arrêt, et le câble d’étai est parti dans les tubes. Bien sûr, ça marche moins bien. On a sécurisé le truc, commencé à démonter, et l’étai descendra sur le pont demain matin (pétole prévue), pour voir si on répare ou si on l’emmène comme ça à Saint-Martin. On peut se passer de la trinquette… Si l’opération couture à la base du génois se passe correctement.

On va faire ce qu’on peut, et du coup la pause ici fera plutôt 3 jours que 2. Le temps de bricoler quand il n’y a pas trop de vent, et du coup de visiter un peu cet baie splendide. En attendant, le second cuisine la dorade coryphène (enfin un quart de celle-ci) sortie du congel, et les flancs coco qui suivent. Et la prochaine vraie nuit de sommeil fera du bien.

A suivre.

One thought on “Soucis au paradis”

  1. Eh bien! Toute une aventure. Dans la baie il peut y avoir des baleines. Profitez-en et bon repos. Ah les flans coco! Bises

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