La havane, c’est très sympa; cependant, même si “le reste c’est du paysage”, nous voulions voir un peu d’autres secteurs de Cuba. Nous avons donc profité de quelques jours de libres pour louer avec Bruno une petite citadine et partir à la découverte.
Notre but était de rejoindre Trinidad, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et d’y passer 2 jours. Au passage, nous avons eu le temps de visiter Cienfuegos, et Santa Clara, et de flâner sur les petites routes cubaines. Mais cette fois-ci, nous avons évité les pièges de la route 66…
C’est l’autoroute A1 qui nous a permis de quitter la capitale (et qui nous y a ramené de Santa Clara 3 jours plus tard). Section à 2 fois 4 voies, hyper surdimensionnée par rapport au trafic. Ici, on peut faire demi-tour n’importe où; on fait du stop ou du commerce sous les ponts; on croise même parfois un cheval sur voie de gauche à contre-sens… mais vu la densité du trafic, on a le temps de voir venir et de gérer. D’ailleurs, pour faire le plein aux stations service, on traverse souvent le terre-plein central et on rentre ou on sort de la station par le bretelle à contre-sens. Garanti, et Bruno a bien assuré. Pour un type respectueux des règles comme lui…
Alors pour résumer, petite visite de Cienfuegos, avec l’arc de triomphe offert par le parti communiste français (on croit rêver!!!… mais c’est sérieux).
Petit restau pas trop fréquenté (quand on vous dit que les touristes sont rares…). Les musiciens nous ont offert cette fois-ci un vrai petit concert privé. La valeur de ces groupes est parfois inégale, mais ce duo était très bon et chantait très bien. Nous avons d’ailleurs acheté leur CD. (Faut bien laisser quelques sous sur le terrain)
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Et enfin, attablés à la terrasse d’un bistro nous avons cédé à l’invitation d’un local qui nous a proposé des spécialités combustibles locales. Bruno qui s’y connait bien a “attesté” de l’origine contrôlée des produits. Et du coup ce sera les cigares les moins chers que nous aurons trouvé à cuba. En gros à 2€ les Cohibas qui coutent 15 à 20 € en France.
Total, au moins 2 boites de 25 chacun……
Après une petite centaine de km plus bucoliques, nous avons atteint Trinidad, où le “gardien” du parking “municipal” nous a gentiment taxés de 5 Cuc (au moins la voiture est tranquille), puis nous a amené visité une posada (location chez l’habitant). Les 2 chambres étaient très bien, et après en avoir visité 2 autres en ville (histoire de vérifier), nous y sommes tout compte fait revenus. Avec les petits déjeuners pantagruéliques, nous y avons laissé 50€ par chambre pour 2 jours…
Quand à la ville de Trinidad… voyez plutôt.
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Architecture et voirie dans son jus. Tout le centre historique est piéton (et touristique), avec des petits restau, des bars, des petits musées, des vieilles demeures ou des monuments qui se visitent. Nous y avons passé une belle soirée, puis toute la journée du lendemain avant de repartir au 3ème matin pour rejoindre Santa Clara.
Mais auparavant, nous avons décidé de nous laisser tenter par une ballade en Calèche vers les cascades annoncées dans les environs proches.
Les innombrables rabatteurs nous le promettaient: “belle cascade, après 30 minutes de balade en Calèche. Bon, en général, ils recrutent pour le lendemain matin. Mais l’après-midi s’avançait, il faisait chaud, peu de vent, et cela nous a semblé une bonne idée.
Un truc aurait pu nous alerter: à cette heure-là, pas de rabatteurs dans les rues. Qu’à celà ne tienne, le pitaine part à l’aventure dans les ruelles et finit par dénicher une calèche planquée à l’ombre d’une église. Malgré un espagnol hésitant, le contact s’établit et c’est tout content qu’il ramène sa prise à Bruno et Cathy. Il y a 3 places et la calèche a un toit bien agréable pour cacher le soleil.
Mais une fois le contact repris par Bruno (bien plus efficace en espagnol), notre cocher précise qu’on va prendre une autre calèche, plus confortable, car le chemin qui va a la cascade n’est pas pavé.
Qu’à celà ne tienne. Après 400 m dans les rues, nous stationnons donc 20 bonnes minutes pour attendre que soit affrétée la calèche à pneus. Au passage, on change de cheval. Bon, nous on y connait rien, et tant qu’on nous demande pas de monter dessus…
Bon, la calèche a des pneus. Mais pas de capote, donc bonjour le soleil… Allez, 30 minutes, ça va vite passer. Nous voilà donc partis, non sans avoir payé d’avance. Le cocher nous confie alors à son homme de main, tandis que lui retourne à l’ombre avec sa première calèche pour attendre des touristes qui se contenteront d’un petit tour en ville.
200 m plus loin, petit virage à droite en descente. Sur les pavés, la bête dérape et manque de s’étaler dans les brancards. Le cocher remplaçant nous fait vite comprendre qu’il vaut mieux descendre pour ce petit passage. Mais la descente dure et tout compte fait, on se tape un petit kilomètre à pied devant la cariole. Ça commence bien !!!!! ☠️
En bas de la descente, on peut enfin remonter à bord, et le cocher essaye de faire trotter l’animal. Bon, nous on y connait rien…… mais la bête n’a l’air ni vaillante, ni désireuse d’aller de ce côté. On va donc au pas le plus souvent. Ça monte très très léger, et le chemin est semé d’ornières et de nids de poule. Bref, à pneus ou pas, c’est très inconfortable et même parfois un peu olé-olé. Voyez plutôt…
Durant plus d’une heure, nous cahotons sur un mauvais chemin, entre boue et purin, sans croiser grand monde. Parfois l’animal hésite et il faut quelques coups de trique timides et quelques claquements de langue pour que le piteux destrier se relance, au prix parfois de quelques odorantes éclaboussures. Nono est ravi!!!…
Mais bon, les collines se rapprochent un peu et on espère enfin rallier les cascades. Bruno se risque alors à un pronostic: “Tu vas voir qu’il va falloir marcher une demi-heure”.
Aussitôt dit, notre équipage arrive à un petit carrefour ou notre guide nous explique qu’on va finir à pied. “Il y en a pour 10 minutes maxi…”. Mouais… Nous on constate surtout que la bête est exsangue, et que le repos lui est indispensable. Sur le chemin que nous suivons à pied, il y a des traces de carrosses qui nous ont précédés. C’est donc bien que notre équipage est en dessous du niveau requis. Au bout de 10 minutes, on arrive… au terminus usuel des charrettes. C’est alors que devrait commencer la marche, mais nous on a déjà donné. On poursuit toutefois, et au bout de 30 minutes d’une marche sans grand intérêt, le long d’un ruisseau quasiment asséché, on arrive enfin… près d’une petite piscine naturelle. Bon, l’eau est plutôt claire; mais de cascade, point mon ami! Il y a bien des rochers au-dessus, mais ils sont secs, et le peu d’eau qui alimente le bassin court sous la roche.
On a quand même pris le temps d’une pause d’une demi-heure sur place et pris le temps de se rafraichir un peu. Baignade pour le pitaine et bain de pieds pour les autres.
Le retour fut heureusement un peu plus rapide. Pour notre part, la descente était plus facile. Quand à la bête à 4 pattes, la fraicheur du soir venant, et le chemin dirigé vers l’écurie ont semblé lui redonner un peu d’allant. Disons,que le cocher a mojns claqué de la langue… 45 minutes, tout de même, qui se sont bien évidemment terminées à pied…car si la bête craignait la descente, elle aurait aussi été incapable de monter autre chose que la cariole vide.
Bref, attrape couillon!!!……; mais heureusement moins rude que la route 66 de Saint -Domingue, et le soir nous a vu rejoindre des établissements réputés pour leurs liquides mentholés et citronnés.
Ce qui nous a permis de découvrir un bar bien fréquenté, par des personnalités que certains de moins de 30 ans reconnaitront quand même, j’espère…
Pour notre dernière journée d’escapade, nous avons rejoint Santa-Clara. Ville plus jeune et visiblement dynamique, voire contestataire…
Mais aussi ville siège du mémorial dédié au Ché. Un monument énorme, désert et grandiose, qui surmonte un musée entièrement consacré à la mémoire de Che Guévara.
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Et comme il fallait bien terminer par une petite péripétie……… ben nous on a fait coup double:
Tout d’abord, en quittant Santa Clara, un autochtone nous fait signe. La route serait barrée devant nous par un accident (on a rien vu par la suite…), et notre pneu arrière est à plat. Analyse rapide, il manque la valve. Le vieil édenté qui nous a proposé de “surveiller la voiture” à notre arrivée est tout en haut de la liste des suspects, mais bon… on va pas alerter Interpol. Clic clac, merci kodak: en 4 minutes, sous les yeux de l’autochtone, la roue est changée (pour une galette limitée à 80, mais on s’en fiche…)
Puis une heure plus tard, sur l’autoroute A1, à 100 km de l’arrivée, nous avons stoppé (à contresens… ) sur la même aire qu’à l’aller pour refaire le plein; ce qui nous était indispensable pour éviter la panne.
Manque de bol, le camion citerne de ravitaillement venait d’arriver et la distribution est interdite pendant le déchargement. Jusque là, rien que de normal…
Mais voilà, l’orage éclate, et nos amis pompistes se réfugient à l’abri de leur guitoune. Et ça dure, et ça dure… pourtant, aucun tuyau n’est branché, mais ils ont arrêté les pompes. En attendant, la queue s’allonge, et interdit de se mettre à l’abri sous l’auvent (mais oui, il y a un auvent, comme chez nous… ). Bon, je parle des voitures, nous on est quand même autorisés à sortir et à commander des boissons. La procédure, c’est la procédure…
Au final, nous attendrons une heure, que la pluie se calme. Puis une autre heure, le temps de vider la citerne. Et nous pourrons enfin ajouter 20 litres de super et rallier la Havane. Trop tard pour faire les courses prévues avec la voiture, et juste à temps pour rendre le carrosse avant la fermeture de l’agence “cuba locations”.
C’est comme ça. Ici, on ne maîtrise pas…