Lumières sur la cala de clot d’es Llamp

Autant vous le dire tout de suite, on va perdre un peu en cohérence de chronologie. Depuis la Corse, nous avons passé 15 jours entre Saint-Mandrier et Sainte-Maxime avec Isabelle et Blandine, puis 2 semaines aux Baléares avec la dream team (Denis, Isa, Anne-cé et Lilian) qui avait vécu le démâtage de Carthagène avec nous.

Cette quinzaine nous a permis de faire la dernière étape de la transat 2021, à l’envers, mais 464 miles tout juste aussi. A cette heure, l’équipe est rentrée en avion et nous remontons tranquillement Manoir vers son port d’attache.

Ceci dit, le but de lukamanoir n’est pas de tenir un journal au jour le jour ! vous verrez donc prochainement d’autres belles images de ce mois écoulé (et elles ne manquent pas)

Nous allons donc commencer … par la fin 😉, et cette cala de clot d’es Llamp, planquée au nord-est d’Ibiza, que nous connaissions déjà. C’était notre première étape de la transat le 7 décembre 2017, pour un sommeil réparateur avant de rejoindre Carthagène.

A l’époque, pas question de mettre un orteil a l’eau. L’ambiance était plutôt couette et doudounes… Nous avions trouvé le site sympa, mais nous n’avions pas quitté Manoir. Cette fois-ci, nous comptions faire étape l’après-midi avant de traverser vers Majorque, mais nous avons vite compris que l’endroit méritait toute notre attention. Traversée remise au surlendemain, et aujourd’hui, paddle, exploration, snorkeling et pêche.

Et pour commencer, voici les images du tour de piste en paddle:

Le tour du propriétaire; je sais c’est un peu flou…

Le site est connu pour ses grottes, sous-marines et en surface: en voici quelques exemples, la seconde n’est accessible que depuis la mer.

La Punta Grossa, avec son phare (bâtiment et phare sont désaffectés), et ses eaux turquoises.

Et, cerise sur le gâteau, la zone n’est pas une réserve; la pêche y est donc autorisée, et votre serviteur est donc allé promener son nouveau fusil; je crois pas vous avoir dit que j’ai craqué pour un roller, un fusil à poulies plus puissant et plus long. Ca a des avantages, mais faut vraiment éviter les cailloux; en revanche, on mange bien…

Quand on vous dit « long comme le bras », c’est pas des blagues… Le plus gros est un mulet de 3 kg.

Et en passant, ce matin dans une petite cala de Majorque en snorkelling (réserve naturelle, sans fusil), on a croisé une daurade coryphène encore plus grosse dans moins de 2m d’eau. Ca vous rappelle rien les Patalain?

Bises à toutes et tous et à bientôt.

Les merveilles de Nonza

Poursuite de notre petite visite du nord de la Corse. Après Calvi, l’ile Rousse et Saint-Florent, nous sommes partis découvrir un très beau spot situé sur la côte Ouest de la péninsule du cap Corse.

Le site est connu, et pas vraiment confidentiel; en revanche, il ne doit pas voir passer tant de voiliers que ça au mouillage car la plage est très ouverte à l’ouest (plus, on ne peut pas……) et rien ne limite l’arrivée de la houle depuis l’Espagne. Autant vous dire qu’on s’est permis d’y dormir uniquement parce que les conditions étaient très pétoleuses.

Manoir au mouillage; pas dérangés par les voisins.

Le site est réputé car la plage est couverte de galets noirs issus de la carrière d’amiante qui a fonctionné jusqu’au milieu du siècle dernier. Ce sont ce qu’on appelle des stériles de concassage (donc la partie moins amiantée), et depuis quelques décennies, la mer à fait son office et les galets sont réputés inoffensifs. On y croit d’autant plus volontiers que ça ne gratte pas. 🤣

Pour la soirée, le pitaine avait prévu une petite surprise pour la princesse dénichée grâce à Navionics. Mais tout d’abord, il faut débarquer;

Ensuite, avec la robe de soirée (à choisir légère et court vêtue…), 130m de dénivelé positif (ben, oui, on va pas descendre dans une grotte) pour rejoindre le village perché tout là-haut. Même à 19h, ca transgoutte à grosses spires…

Mais une fois là-haut, un peu ventilés et désaltérés, la récompense est à la hauteur. La Sassa nous accueille dans un ancien site fortifié reconverti en roof top géant. Là, on est pas sur le point de vue « tour Eiffel »; c’est autre chose…

Coucher de soleil depuis la Sassa avec Manoir au mouillage.

On s’est fait dévaliser de 150€, mais avec le plus grand des plaisirs. Je préfère de loin payer le vrai prix que diner pour 60€ à L’ile Rousse avec un Mojito qui ressemble à une menthe à l’eau (par charité, je tairai le nom de l’établissement qui a son jumeau (bien meilleur) à Cuba. La Sassa, c’est le spot à retenir!…

Vu capturée par moustique, notre fidèle partenaire DJI

La plage de Nonza est aussi réputée pour les dessins que les passants réalisent avec des galets blancs. Sur fond noir, c’est très visible d’en haut, à tel point que vous pouvez continuer la visite sur google maps (ou earth, selon vos préférences) et pour ceux qui préfèrent qu’on leur montre en direct, voici à quoi ça ressemble:

Notre petit périple en Corse septentrionale s’est terminé par une nuit dans la baie de Centuri. Charmant port de pêche, capitale Corse de la langouste, qui a conservé une bonne part d’authenticité.

Le lendemain, retour au continent pour accueillir nos premier invités de juillet. traversée tranquille, en partie au moteur vu la tempête de pétole. No stress… 🤩

A bientôt.

Les stèles de Portu a Diaghia

Ne cherchez pas… même le dieu gogol ne connaît pas. Mais nous, on les a trouvées.

Après la traversée, arrivée dans la baie de Calvi. Petite visite de la citadelle, suivi de spécialités corses à table. Quelques jolis points de vue.

Puis nous avons décidé de faire un petit périple vers l’Est, histoire de retourner à Saint-Florent où nous avions été si malmenés il y a presque 10 ans et de chasser le signe indien. Première étape, la calanque de Portu à Diaghia.

Minuscule, faite pour 2 ou 3 bateaux mais pas plus, et par beau temps. Mais en vrai, cadre unique.

Pour vous donner une idée de l’étroitesse du site, voici quelques points de vue « du sol »

Parti en ballade à terre, j’ai eu le bonheur de découvrir des roches (des grès?…) semblables à ceux rencontrés au sud de la Corse ou bien ceux très célèbres des Baths aux Îles Vierges britanniques.

Plus rare, on trouve aussi des lignes de fractures; sans doute des couches de sédiments d’age et de nature différentes qui ont ensuite été retournées par les mouvements tectoniques pour être aujourd’hui vu par la tranche, comme des lignes ou des voies pavées

Enfin, et curiosité suprême, des stèles; enfin, moi, je vois des stèles, apparentées à celles vues dans les ruines mayas ou aztèques. Sauf que celles-ci doivent manifestement tout à la nature et rien à l’homme. Comme quoi… parfois on se casse la tête pour rien.

Bon, parfois, c’est vrai, l’homme aussi peut faire des choses sympas: recyclage de capsules de bières usagées…. Vu dans les rues de Calvi.

Dernière curiosité locale : des algues au sec au creux d’un écueil rocheux.

Quand à nous, on continue notre route vers l’Est, puis le nord et le cap Corse. 😘

Rencontres nautiques 🐬🐳🐋

Je vous l’avais promis: on revient à la voile et à la mer. A notre retour du Maroc nous avions 2 petites semaines de navigation en couple avant de recevoir des invités à bord. Au vu de la météo très clémente, nous avons décidé de traverser rapidement vers la Corse et de retourner flâner entre Calvi et le cap Corse pendant quelques jours.

Départ en milieu d’après-midi à la voile, traversée tranquille, avec une nuit pétoleuse et la contribution du moteur… Aucune difficulté. Arrivée sur Calvi après 20 heures de navigation.

En fin de première journée, 2 groupes de dauphins sont venus nous visiter et jouer avec notre étrave; ce sont toujours des moments émouvants et joyeux.

Avec une eau aussi limpide, c’est rare de les voir aussi nettement.

Et, cerise sur le gâteau, 4 heures avant l’arrivée, alors que la côte commençait a être bien visible, rencontre avec une baleine; paisible, majestueuse, elle nous a laissé approcher et a même nagé parallèlement au bateau pendant quelques minutes.

Approche tout en douceur; au fond, la Corse.
Longue nage côte à côte avec Manoir.

Vous vous demandez peut-être pourquoi d’aussi belles rencontres aussi rapprochées… c’est grâce au sanctuaire Pélagos, qui va en gros de Toulon à la Corse, et où les cétacés sont particulièrement protégés. Du coup, ces rencontres sont assez fréquentes. On en a même revu une à notre retour quelques jours plus tard, mais qui a plongé assez vite.

En bonus, voici quelques vidéos de Manoir prises par les Pro durant les voiles de l’espoir. 7 nœuds de vent et tout à la voile siouplait…🤗

A bientôt pour vous parler d’un autre visage de la Corse. 😘

Plein les mirettes au Maroc

Comme évoqué dans le billet précédent, nous avions rendez-vous pour un petit trek au Maroc la première semaine de juillet. Enfin, « rendez-vous », cela ne rend pas justice à Mohamed, qui nous a gracieusement invités à visiter sa famille et à randonner dans les gorges du m’goun. Encore un exemple de l’hospitalité marocaine, nous y reviendrons à la fin… (Momo, c’est le guide qui a emmené cathy 4 fois au Maroc et qui vit à la Chapelle en vercors avec sa famille)

Bon, pas de bluff, on y est pas allés en bateau. Le M’goun, c’est le second sommet de l’Atlas marocain, autant vous dire que c’est loin des côtes. Ne vous inquiétez pas, on ne va pas transformer ce blog en compte facebook, mais là, les images sont tellement belles qu’il est impossible de ne pas vous en faire profiter.

Alors, peu de texte, moins d’anecdotes perso, mais des images pour vous faire partager, et qui sait, vous donner l’idée de tenter à votre tour ce trek.

Premier jour, 1100m de dénivellé positif, plus 600 de négatif. On passe le col à 3000m.

Deuxième jour, on suit les gorges avec peu de montées, et les pieds quasiment au sec.

Troisième jour: impossible de garder les pieds au sec; cette fois, c’est « rando aquatique ». Mais alors, les points de vue!!!……

Au passage, on admire un chemin de muletiers digne du plus bel Indiana Jones

Regardez bien, dans la cheminée de droite.

Et puis ça se rétrécit de plus en plus.

Au plus étroit, on peut presque toucher les 2 parois. Autant vous dire qu’il faut pas trainer là les jours de pluie, vu que tout le massif descend par là…

Enfin, c’est la sortie des gorges, et là, une petite surprise nous attend

Après la pause déjeuner bien méritée, le tracé des gorges s’élargit pour rejoindre notre troisième gite.

Et enfin, quatrième journée, plus tranquille au point de vue marche… même si le retour en « taxis » divers fut plus complexe. Mais ceci est une autre histoire. 🤔🤔🤣

Enfin, notre propos n’est pas de vous relater toutes nos rencontres, mais il faut bien remercier Mohamed et toute sa famille qui nous ont reçus à Azilal, dans le Maroc authentique, avec une générosité sans rapport avec leurs moyens.

Et pour finir, nous devons absolument saluer et remercier Yasmine, une des participantes marocaines des voiles de l’espoir qui nous a très généreusement invités dans son ryad de Marrakesh, « THE REDHOUSE », tout proche de la médina. Et non, on ne vous assommera pas avec des photos dans les souks. mais si vous cherchez une adresse où loger pour un passage à Marrakech …😉😀

Allez, c’est promis, la prochaine fois, on navigue. 😘🐬🔱

Voiles de l’espoir 2022: Un coeur gros comme ça!!!… ❤️‍🩹💖💝

Après la Porquerolle’s cup « entre hommes » la navigation suivante programmée a concerné un tout autre projet: la participation aux voiles de l’espoir 2022.

Contacté en mai par l’association qui cherchait des voiliers à louer pour compléter la flotte, j’ai rapidement pris quelques renseignements pour vérifier le sérieux de l’organisation et la participation de Manoir et du pitaine s’est rapidement imposée comme une évidence.

Mais d’abord, les Voiles de l’espoir, c’est quoi? Bon, google est votre ami et le premier lien vous y amènera direct.

Je vous conseille leur chaine youtube Voiles de l’espoir 2022. Une vidéo par jour sur la flotte complète.

Et pour ceux qui préfèrent me lire, c’est une association qui emmène tous les 2 ans une centaine d’enfants en rémission de cancer ou leucémie pour une croisière d’une semaine, à 2 enfants et 6 adultes (dont le skipper) par bateau. 50 voiliers, 400 personnes sur l’eau et au moins 500 au total. Un gros barnum ambulant, avec animations à thème tous les soirs. Les enfants sont pris en charge par leur équipage, avec un référent à bord, et sans aucun membre de leur famille. L’assurance d’un gros break par rapport au quotidien et à la maladie.

J’avais accepté de participer et de skipper Manoir, mais j’ignorais tout de l’équipage que j’allais récupérer. Et pour tout vous dire (même si au départ, ça n’a aucun rapport avec la choucroute…), nous avions prévu la semaine suivante un petit trek au Maroc avec notre ami Mohamed. Rien à voir……

Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre le samedi matin que j’allais bénéficier de la compagnie d’un des 3 équipages marocains. Et donc de 2 petites marocaines, Aya et Safae.

Et ça commence compliqué, car les 3 équipages du Maroc arrivent en avion, via Marignane, et ne seront donc pas là avant 22h, alors que les validations d’inscriptions doivent se faire équipage complet avant 19h.

Mais bon, pour ceux qui me connaissent un peu, c’est pas un règlement sur du papier qui va m’arrêter. Pour citer Salvor Hardin et une de ses grandes pensées: « Que tes principes de morale ne t‘empêchent jamais de faire ce qui est bien ». (Un we sur Manoir à celui qui trouve le premier…)

Et donc, durant l’après-midi, je m’inscris, je récupère le ravitaillement et je mets Manoir en configuration « groupe large » pour parer à toute éventualité.

Bien m’en a pris, car ce n’est que vers minuit, après un repas vite expédié que nous nous retrouvons avec mon équipage au complet sur Manoir, après avoir effectué 3 rotations avec la « petite rouge » (la C3 de la tante Simone qui ne croyait pas vivre ça un jour) pour acheminer armes et bagages des sablettes à Saint-Mandrier.

Vous vous dites qu’après ça, tout le monde va se coucher………

Alors figurez-vous que je suis tombé sur L‘EQUIPE EST SAUVAGE du Maroc: jamais fatigués, toujours partants, dopés à la cloppe, au Jack et autres substances légales; je vous présente: la Dream team de Casa.

Depuis la gauche, Karima, Loutfi, Sanaa, Lahcen et Medhi.

A part le cubi de blanc (que les hommes de Porquerolles reconnaitront), tout le reste est importé. Ils m’ont tellement gâté que les patisseries marocaines, je les ai finies le 13 juillet, soit un mois plus tard.

Je ne vais pas vous conter le reste de la semaine par le menu, d’autant que la chine youtube des VDE 2022 vous en donnera un aperçu élargi. Mais je veux revenir sur quelques moments marquants d’une semaine placée sous le signe de l’amitié, de l’émotion et du partage.

Quand Manoir devient carrosse et transporte des princesses:

Les princesses ont remporté le prix de la soirée déguisée et sont reparties avec 2 kits de poupées Barbie dont j’ignore comment ils sont rentrés en soute dans l’avion du retour…

Quand les pirates sont de sortie:

L’anniversaire de « El Medhi » le jour des pirates:

Loutfi cherchait en vain depuis des mois des cigares de cuba: figurez-vous qu’il en reste un peu sur Manoir… Il a pu repartir avec un petit échantillon des produits castristes. 🎁

Quand Manoir se transforme en boite de nuit en plein jour, c’est comme un départ immédiat vers le Maroc.

Vous noterez que la gite ne perturbe personne et surtout pas nos 2 princesses.

Ce n’est pas vraiment le but de la semaine, mais je n’ai pas résisté à faire barrer Safae. Elle a très bien pigé le truc et a tenu sa place une bonne demi-heure.

J’avais prévu de faire aussi barrer Aya (la plus jeune), mais les conditions météo des derniers jours n’ont pas vraiment permis de lui confier la barre. Et bien figurez-vous que la petite m’a quasiment fait un procès… pour finalement me faire une très belle dédicace en arabe sur un des fanions de l’association pour me témoigner de son affection.

Et si des petits malins lisent l’arabe, et bien moi aussi je sais ce qui est écrit. Elle dit du bien de moi, (l’ours) et de mes parents.

Et puis d’innombrables bons moments, à bord ou sur des terrasses choisies avec soin, avec les autres équipages marocains ou entre Manoiristes… jamais fatigués je vous dis…

C’est impossible à décrire, impossible à résumer. C’est un peu comme disait Lolo à propos d’une transat; çà ne se raconte pas, ça se vit. Allez, une petite dernière anecdote; premier jour de navigation, mouillage à notre-dame pour une première baignade avec les petites. Aya (la plus jeune), hésite à aller à l’eau et elle n’accepte qu’avec un gilet de sauvetage en mousse. Elle finit par accepter de faire le tour du voilier accrochée à mon dos. Quand a Safae, elle croit savoir nager mais panique vite: on finit la baignade en planche relax avec une frite sous la tête.

2 jours plus tard, et après l’investissement dans 2 paires de brassards, elles sont intenables. Ça aussi, c’est une belle victoire.

Et comme on eu l’honneur de recevoir à bord les équipes médias des VDE, voici de belles photos de Manoir en navigation, prises par les drones.

Pour finir, je dois remercier tous mes équipiers, tous les équipages marocains (avec qui nous avons partagé les meilleurs moments possibles), tous les organisateurs des VDE2022 qui m’ont fait confiance et avec qui j’aurais aimé passer plus de temps: mais on ne peut pas être partout… Et surtout merci et bonne chance à mes 2 princesses, Aya et Safae.

Et pour Karima, Sanaa, Loutfi, Medhi et Lahcen, c’est quand vous voulez, où vous voulez. A bientôt mes amis et merci d’être comme vous êtes. ❤️‍🩹💝💖

On est pirates… ou on l’est pas.

Porquerolle’s cup 2022

Après la remise à niveau de Manoir décrite dans le précédent article, une petite virée familiale à l’ascension a permis de reprendre nos marques à bord. Rien de tel que 4 jours de navigation tranquille autour des iles d’or pour tester et identifier les derniers systèmes à remettre en état; faut pas rêver, il reste toujours un wc à entretenir après une longue immobilisation… Les marins aguerris m’auront compris. 😤😂😀

Mais bon, identifier les problèmes, c’est déjà la moitié de la solution, et dans les quelques jours qui ont suivi, la disponibilité des équipements s’est encore approchée de l’optimum (c’est bien dit, hein??… 😎).

Après ce premier tour de piste, rendez-vous avait été pris avec un groupe d’amis du mâconnais pour courir la fameuse Porquerolle’s cup 2022 (après 2 millésimes annulés pour cause de covid). Cette fine équipe a donc pris le TGV pour rejoindre le sud le vendredi soir, lestée de multiples bons crus, afin d’assurer la survie du groupe pour les 3 jours de pentecôte. 🍇 🥂

De gauche à droite, en haut: Lolo (transatier confirmé), Philippe et le pitaine; en bas, Denis, (démâteur expert), Mamache, Marco et Lilian (l’autre expert)

Et devinez ce qu’il advint? Et bien oui, comme trop souvent, SNCF rime avec détresse, et leur TGV a force de pannes et ralentissements se présenta à l’arrivée avec plus d’une heure de retard. Heureusement, les lascars, jamais déstabilisés très longtemps, ont transformé le wagon en bar improvisé, offrant mojitos et coteau du ventoux aux autres passagers médusés.

Mojitos à 300 km/h… ou presque.

Le dernier bateau-bus nous ramena enfin à bord de Manoir vers minuit, et la dégustation qui suivit à bord nous amena allègrement vers 2 heures du matin. au passage, Mamache fut nommé capitaine d’un soir.

C’est sûr, en contre-plongée, sa haute stature n’est pas mise en valeur… 😃

Le lendemain, le trajet vers Porquerolles permit à tous de découvrir ou re-découvrir Manoir et ses nouvelles fonctionnalités. L’arrivée au port avec un bon vent d’Est fut l’occasion de réviser les manœuvres de port en milieu hostile, pour la plus grande frayeur (injustifiée) de nos voisins de ponton. C’est comme le vélo, ça s’oublie pas. (En tout cas, pas cette fois-ci, restons modestes… 🤔)

Après les formalités d’inscription, la soirée fut raisonnable (pour le niveau de l’équipe…), en vue des efforts prévus le lendemain.

Rappelons brièvement les règles de la Porquerolle’s cup: bateau à l’ancre, équipage sur la plage. Au coup de canon, on rejoint le navire pas tout moyen non motorisé à votre convenance; puis on hisse les voiles et on relève l’ancre pour un tour de l’ile dans n’importe quel sens ( à annoncer toutefois la veille). Premier arrivé, vainqueur; pas de handicap, aucune règle de course, et pas de réclamation possible.

L’épreuve commence donc par une course à la rame

Forcément, un départ groupé façon « 24h du Mans » donne un peu de « frottage » dans le premier bord et il faut beaucoup de vigilance et d’opportunisme pour s’extraire du paquet et viser dès que possible le fort du Langoustier. Par bonheur, la météo clémente (petit ouest inférieur à 10 noeuds) et un départ face au vent a mis rapidement en valeur les qualités de Manoir au près.

La suite de la course nous permit de remonter de nombreux bateaux, et le vent se renforçant légèrement en fin d’épreuve nous offrit de jolis bord bien serrés pour rejoindre la ligne d’arrivée. il faut préciser qu’avec sa quille à 2m40, Manoir était forcément assez éloigné de la plage et que nous ne sommes pas partis dans les premiers.…

Un petit bord en « papillon » vent arrière à la pointe de la galère.

A l’arrivée, une plus qu’honorable 16 ème place a récompensé nos efforts.

Et non, pour les mauvais esprits, 😜 nous n’étions pas 20 participants mais une cinquantaine, et le pitaine aurait volontiers signé au départ pour ce classement avec un Manoir plus taillé pour l’autonomie au long cours que les sprints entre 3 bouées. 18 tonnes au moins sur la balance pour 14 « consteucteur ». Bon, bien sûr, 5 ans plus tôt, Manoir avait terminé premier… du tour à l’envers… et avait été le seul à tenter le défi. Mais quand même…

Le trophée 2017

A l’arrivée, re-manoeuvre de port par mistral montant… on révise, on révise. Après la remise des prix, la soirée s’est poursuivie au restau, puis sur la place du village au son d’un très bon orchestre plutôt rock.

Lundi, un bon bord de près sous mistral nous a ramené rapidement à Saint-Mandrier et tout ce petit monde a pu profiter des services du bateau-bus puis de la SNCF, pour une fois ponctuelle.

A bientôt pour un nouvel article rempli d’émotion et de rencontres. Teasing…………

Manoir is b(l)ack !!!

Bonjour à vous tous. Heureux de vous revoir et de partager à nouveau de meilleures nouvelles.

Bon, je sais, ouvrir sur un jeu de mot aussi moyen, ce n’est pas une garantie d’audience, mais j’avais déjà utilisé le « Manoir renaissance », et ici, on aime bien la langue française et on essaye donc d’éviter les répétitions.

Et donc, la grande nouvelle c’est que Manoir navigue à nouveau; plus beau et plus solide que jamais. Jugez du peu:

  • Mat neuf (et toujours noir, malgré le surcoût; on allait pas le renommer matalu…)
  • Gréement dormant neuf (les cables acier qui tiennent le mat), et remplacé par du dyform: du cable toronné, mais chaque toron est hexagonal pour limiter l’usure et le rendre plus solide. Fait pour durer…
  • Bôme reposée avec axes inox renforcés suite au constat d’ovalisation des parties alu (ce qui causait vibrations et chocs à chaque vague.
  • Safran tombé (volontairement) puis remonté après changement des bagues de roulement et de l’axe inox.
  • Tous les chocs sur le bateau dus au démâtage réparés, notamment sur la capoté rigide qui a sauvé des vies.
  • Bimini (l’abri soleil et pluie du barreur) reconstruit en dur par votre serviteur.
  • Pose d’éclairage sous-marin pour s’émerveiller encore plus au mouillage.
  • Lazy bag neuf.
  • Et enfin, last but not least, changement complet de l’électronique de bord: écran, radar, afficheurs, capteurs fond, vitesse, vent, sondeur 3D et j’en passe. Entièrement choisi, conçu, posé et mis en service par le pitaine, qui n’en est pas peu fier.

Chacun de ces chapitres aurait pu faire l’objet d’un article de blog, mais notre but n’est pas non plus de faire un tuto complet sur la maintenance et l’upgrade d’un first 50. Mais si par aventure un lecteur était à la recherche de détails, qu’il se manifeste en commentaires pour plus d’infos.

Voici d’abord une photo de Manoir, « prêt au départ »; départ qu’il a déjà pris mi-mai pour un pont de l’ascension familial qui a permis d’identifier les derniers bugs, puis lors d’un we « entre hommes » pour faire la Porquerolle’s cup

La mise à l’eau:

Et le matage:

Auparavant, une des phases les plus compliquées avait été le changement des paliers de roulement du safran:

Quelques vues des renforts des axes renforcés de la bôme:

Après le refit complet de l’électronique de bord, voici à quoi ressemble l’instrumentation de Manoir:

Vous aurez bien sûr remarqué les plaques en carbone utilisées pour insérer les nouveaux afficheurs… (d’où le « subtil » jeu de mot du titre… ha, fallait l’attendre celle-là…)

Et enfin, pour terminer, quelques vues du chantier pour créer le bimini rigide sur le modèle du roof fait par Christian au Guatémala. Comme ça, ça semble fastoche, mais en vrai, ça m’a occupé quelques jours…

Et voilà le résultat. (Je sais, il reste une retouche de mastic-peinture à faire; soyez pas désagréables svp).

Allez, assez parlé travaux et technique. C’est fini pour aujourd’hui et très bientôt je reviens vers vous pour vous présenter les Voiles de l’Espoir.

Un ami est parti

Dans la nuit du 16 au 17 juillet, notre ami JC nous a quittés à 55 ans, victime d’un arrêt cardiaque, après une ultime soirée chez des amis.

JC, c’est Jean-Christophe Pelletier, notre ami skipper et régisseur de spectacles à qui nous devons tant. Sans lui, pas de Manoir, pas de voyage, pas de transat; Feed-back…

Mai 2012; depuis quelques mois, je me tâte pour acheter un voilier. Pour valider ce projet, je trouve le nom d’un skipper à Saint-Mandrier, mon pays de coeur; c’est JC, qui me propose de louer Fram, un First 45F5 qu’il gère. Nous voilà partis pour 3 jours dans les iles d’Or. le dernier jour, je lui demande de me laisser la main, ce à quoi il consent bien volontiers.

A l’arrivée au port, je l’interroge: « Demain, je reviens pour louer ce bateau sans skipper; tu acceptes? »; un petit regard malicieux, et il me retourne « J’ai vu pire »… Ma décision est prise: j’achète un bateau.

La sauce a pris, une amitié est née, et c’est JC qui ira à ma demande à Port-Grimaud, un matin d’octobre, pour « auditer » et approuver mon coup de coeur sur Manoir. C’est lui encore qui nous apprendra à gérer les coups dur, à entretenir et réparer notre bateau.

Il a monté sa structure, « Atoutesvoiles », qui gèrera les locations de Manoir pendant 6 ans. Une période instructive, amusante, avec la création du site web, les premiers contrats, les soucis partagés de la vie de loueur. Manoir restera longtemps son préféré, qu’il me demandait souvent de lui prêter, pour une petite ballade, ou juste héberger de la famille de passage quand sa maison était trop pleine. Jusqu’à ce qu’il puisse acheter Fram et avoir enfin son bateau, bien mérité.

Mais JC, c’était surtout un être généreux, tolérant, respectueux et toujours ouvert. Un gentil, un vrai, que jamais nous n’avons vu en colère. Un modèle dans l’éducation de ses enfants, toujours dans l’explication et le dialogue, mais sans tomber dans la facilité. Toujours prêt à aider ou soutenir un pote dans le besoin ou la détresse. Sa petite maison sur la corniche était toujours ouverte, et jamais vide. Le petit studio attenant qu’il louait en BnB était souvent occupé par des potes de passage, jamais les mêmes, souvent venus de loin.

Ce grand-père récent avait mon âge. Il laisse 3 grands enfants, 2 petits-enfants, sa compagne Capucine et mille autres orphelins.

La cérémonie d’adieu a été à son image: joyeuse et Rock’nRoll, même si l’émotion a souvent pris le dessus. La fête qui a suivi chez lui était « presque » comme s’il était parmi nous; on s’attendait à tout moment à le voir arriver tout en blanc et nous embrasser.

Aujourd’hui, chacun poursuit sa route. Sur la nôtre, il y aura souvent une pensée pour JC… Ma veste de quart porte ton nom.

So long, mon pote. Vogue……

Retour à la maison.

Je vous avais laissés à Carthagene (Espagne, hein , pas 🇨🇴…🤗), avec un Manoir en convalescence, mais prêt à naviguer.

Cathy ayant dû rejoindre le Forez pour des raisons familiales, il restait à trouver le bon moyen de ramener Manoir au moteur en sécurité pour lui et son pitaine.

Après recherche de pistes diverses et échanges avec l’assistance, et voulant profiter d’un créneau météo à priori favorable, j’ai décidé d’opter pour un départ en solo vers les baléares avec embarquement d’un équipier a Palma.

Après un dernier soir de cańa et tapas à la Bodeguilla (merci Ayoub pour ton accueil), départ donc le samedi aux aurores non sans avoir fait le plein la veille au soir.

Bien m’a pris d’attendre le jour, car comme escompté, les pêcheurs sont nombreux, toujours aussi inattentifs et dépourvus d’AIS…. de plus, malgré une vérification la veille, le feu avant tribord est hs…

14 heures de navigation jusqu’au cabo de la Nao et son DST (le rail que doivent emprunter les cargos et qu’il faut contourner) et à partir de minuit, une mer rouleuse. le feu de l’annexe collé sur la capote pour faire le vert en panne…. 😜

Coucher de soleil sur Benidorm

Au matin, après quelques heures de sommeil volées à la surveillance par tranches de 20 minutes, arrivée sur Ibiza. La cote ouest est sauvage, et même si le temps est maussade, sa découverte m’incite à projeter d’y revenir sans faute.

A l’arrivée sur Palma la baie est pleine de bateaux. J’en profite pour rincer le pont à l’eau de mer (gilet capelé, avec balise mob). Un « petit » ketch m’enrhume avec ses 2 mats noirs… Isajeu me conseille de lui en chiper un mais même le petit de derrière est trop grand…😂

En fin d’après-midi, après la traversée ibiza-Palma, je retrouve Benoit, le papa de Judicaelle ( la compagne de Loup, aîné de la fratrie; suivez un peu quoi…)

Un plein de gasoil (99l, 2,8l/heure), 5 minutes à quai (le marinero me refuse 15 minutes), une ampoule changée au feu de navigation tribord en faisant des ronds dans l’eau dans le port industriel et on est repartis.

Le créneau météo est potable mais se referme sur mistral et tramontane dans 48 heures: faut pas traîner.

On attendait 8 nœuds de vent, on a eu 15 de travers. Pas trop dur pour Manoir, dont le moteur n’a pas eu à forcer sauf pour se glisser de Palma à la Dragonera (pointe sud-ouest de l’île) face au vent et à la mer. Mais toujours tres rouleur…. Décidément, je préfère naviguer sous voiles. Au moins Manoir est calé…

Mais bon, après 50 heures à 1700 tours, les 2 frères sont en vue et nos narines respirent enfin la pinède.

Maisooonnnn ……

A noter quand même que Benoit a vu des dauphins et surtout 3 baleines à l’arrivée sur le sanctuaire Pélagos (réserve marine au large de Toulon). Et puis nous avons laissé la traîne 48 heures sans rien ramener, mais en relevant la ligne à l’arrivée, il restait une partie de mâchoire d’un poisson. On a du louper un truc dans la nuit.

Je remercie beaucoup Benoit de s’être porté volontaire pour cette « mission ». Cela a rassuré tout le monde que je ne sois pas seul et la fatigue est bien moindre quand on la partage. Une belle rencontre qui en appelle sûrement d’autres.

Enfin, je profite de ce billet pour remercier tous ceux qui nous on adressé des messages de soutien. L’épreuve était cruelle et tous ces messages nous ont aidés à la surmonter . Merci, merci, merci… 😘😘😘🙏🙏🙏

Après une nuit au mouillage sous le cap Sicie, petite découverte de la rade de Toulon pour Benoit et arrivée au ponton de l’entreprise Russo qui va préparer les travaux et la venue de l’expert.

Gros gros moment d’émotion à l’arrivée, vous vous en doutez…

Mais Manoir est revenu, touché mais pas coulé. Je vous ferai prochainement un bilan de cette transat avant de mettre Lukamanoir en sommeil jusqu’aux travaux de réfit qui prendront au moins tout l’été.

En attendant, tous au vaccinodrome !!!….

🙏💓🦠💉🎉