Des nouvelles…

Cela faisait un gros moment que Lukamanoir ne donnait plus de nouvelles. Pour tout vous dire, nous avons fait une petite pause, avec de longues escales en métropole, au bord de mer, dans nos montagnes, et auprès de nos familles, amis et enfants chéris. Il y a aussi de beaux ciels en France.

Et puis, nous avons aussi décidé de faire un gros chantier de modification sur Manoir, en profitant des compétences disponibles au Guatémala pour un coût de main d’oeuvre bien inférieur à nos contrées, mais avec de bonnes compétences. Mais chut… surprise ! nous y reviendront plus tard, car pour le moment, corona oblige (le virus, pas la bière…), les travaux sont stoppés.

Il faut dire qu’ici, (26 mars), le pays est en état d’urgence. Couvre-feu de 16:00 à 4:00, les commerces ouverts selon les patrons uniquement jusqu’à 14h, mais pas de confinement à domicile. Bon, le pays a tout de même 17 million d’habitants, et à cette heure, il y a 24 cas et un décès. Donc on est quand même plus cools ici qu’en France, et même si c’est pas drôle tous les jours, on ne se plaint pas. Tout ça pour ceux qui pourraient se faire du souci pour nous. Et de notre côté, on pense bien à vous, et on vous recommande de rester prudents.

Mais bon, confinés ou pas, la vie continue, et nous avons décidé de réactiver notre blog, pour vous donner des nouvelles neuves du dehors, vous distraire, et,pourquoi pas vous donner envie de relire nos pages précédentes. ça vous donnera toujours un peu de soleil…

Nous reviendrons bientôt sur les quelques visites que nous avons pu faire ici avant les « évènements” Corona (le virus, pas la bière…), mais tout d’abord, nous allons vous montrer un petit chantier que nous avons mené à bien et qui va augmenter l’autonomie de Manoir.

Et pour commencer, précisons que nous parlons de gaz, pour la cuisine… De série, Manoir dispose d’un coffre à gaz dans lequel nous pouvons loger 2 bouteilles camping gaz cylindrique de 3,5kg. Donc, 7kg de gaz, ce qui nous tient généralement 8 à 10 semaines (ca dépend du nombre de langoustes à cuire). C’est pas mal, mais quand on fréquente des zones un peu tranquilles, on ne trouve pas du gaz partout; et surtout ils ne savent pas toujours faire le plein de toutes les bouteilles.

En revanche, il existe des bouteilles « cube », qui emportent 5,5 à 6 kg, mais qui ne rentraient pas dans le coffre. De peu, mais il manquait 3 cm en largeur et longueur. Et un coffre en plastique rotomoulé, ca s’agrandit pas… on y avait pensé avant de partir, mais pas trouvé l’artisan capable et disponible pour le faire à un tarif raisonnable. Nous étions toutefois partis avec un cube, qui alimentait à l’occasion le BBQ/plancha. Et puis nous avions récupéré à Curaçao une bouteille un peu plus grosse mais avec le même raccord. Or il se trouve que dans la marina, nous avons rencontré Philippe, qui était intéressé pour échanger un cube avec notre grosse de Curaçao. Nous voilà donc nantis de 2 bouteilles « cube » et un potentiel de 11 à 12 kg de gaz. C’est trop bête, alors on s’est lancés.

Voilà donc la chantier : à l’arrière l’ancien coffre à gaz (qui était encastré sous la trappe au sol, vous verrez ça plus loin), et à l’avant, la forme du nouveau. Plus anguleux, (ben oui, un cube à la place d’un cylindre… suivez un peu), pas plus profond mais un poil plus large et long, pour accueillir les 2 cubes.

Une fois la forme construite en contreplaqué, on la recouvre de résine polyester, puis de fibre de verre, puis nouvelle couche de résine. Pareil intérieur et extérieur.

Au passage, on réalise sur le plan de travail une petite cornière sur tout le pourtour qui servira à encastrer et supporter la caisse dans son logement c’est plus clair sur une photo:

Puis, pour renforcer tout ça, on réalise une ceinture périmétrique avec résine, roving (fibre de verre tressée très costaude), puis résine. Pareil avec un renfort en croix sous le fond de la caisse, relié à la ceinture périmétrique par des montants.

Vous comprenez, là? Je suis assez clair?

Enfin, pour rendre tout ces produits étanches, une bonne couche de gel-coat (peinture blanche qu’on met sur la coque des bateaux et qui durcit beaucoup au séchage). Une couche dessous (ça restera caché), 2 couches à l’intérieur (visible et ou les bouteilles frotteront un peu), et 3 couches sur les cornières qui seront toujours visibles et qu’on veut bien blanches et lisses.

Et voilà le travail

Ne reste plus qu’à percer cet objet tout neuf, pour y adapter une évacuation pour le gaz en cas de fuite, et l’eau en cas d’infiltration, un autre orifice pour le départ de la conduite de gaz, et le dormant du fermoir à fixer en face du loquet

Fini, en place, chargé avec ses 2 bouteilles pleines. C’était juste, il aurait pas fallu 2 cm de plus, on n’y serait pas arrivés

Pour fêter ça, on s’est fait une petite Corona (la bière, bien sûr………) Merci au passage à Philippe pour avoir accepté l’échange de bouteilles, à Max, Noémie, JB et Anna qui nous ont fait profiter de leurs conseils et de leur matériel, et à Tristan pour ses éclairages judicieux sur quelques astuces de réalisation. Maintenant, c’est notre voisin de ponton qui voudrait que je lui explique comment faire la même chose pour lui…… 😃🧐😎

On a commencé par ces petits travaux. A bientôt pour visiter Antigua Gutémala.

Last but not least : Manoir entre au rio Dulce

Le rio Dulce, c’est un fleuve qui méandre à l’est du Guatemala,et s’étale dans un lac intérieur important qui finit par se jeter dans la mer Caraïbe au sud du Bélize.

C’est surtout un abri naturel contre les cyclones, car les marinas qu’on y trouve sont à près de 30 km à l’intérieur des terres, et protégées par une première chaine de montagne que le rio franchit. Les cyclones se brisent sur ces terres et les abris sont donc très sûrs.

Pour y accéder, il faut donc remonter le fleuve sur plus de 20 miles. Mais surtout, il faut franchir la barre de sable à l’entrée. Car à Livingston, port d’entrée et embouchure du fleuve, celui-ci dépose ses alluvions et les fonds sont inférieurs à 1m80.

Autant vous le dire tout de suite, sur l’eau, le chenal et les bouées sont absentes. Et de toute façon, on vous le répète, y a pas d’eau.

Ben oui, mais Manoir a 2m40 de tirant d’eau. Ça fait déjà plusieurs mois que Bruno nous suggère de couper la quille, mais on hésite. Quand même, en navigation à la voile, c’est bien utile…

Oui mais alors, me direz-vous, quoi qu’on fait? Et comment qu’on passe???

Et bien, c’est très simple, comme toutes les grands idées: on gîte (on penche le bateau, quoi…). Pour les adeptes de la trigonométrie (s’il en reste…), quel est l’angle qu’il faut donner au voilier pour que la quille qui plonge à 2m40 ne dépasse pas de plus de 1m80? On a fait le calcul: c’est au moins 40° de gîte en théorie.

C’est clair que c’est pas à la voile avec la pétole locale qu’on va tenir ça en continu. Il y a donc un truc.…

Il faut appeler avant et 2 bateaux de pêche viennent vous attendre: l’un d’eux vous attrape par le haut du mat et tire sur le côté. L’autre vous tracte (parce qu’à ces angles, le moteur de Manoir ne peut pas tourner. Et pour assurer le tout, on choisit l’heure et le jour. Une grande marée de préférence. Avec ça on ne gagne que 30 cm mais comme les 1m80 ne sont pas vraiment garantis, il faut bien tout ça.

Et au final , ça donne ça:

Vu de derrière, ça commence comme ça,

En embarqué, ça devient rapidement plus gitard…

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Et en pratique, pour passer la barre, quand faut y aller, faut y aller. copyright nono… merci à lui.

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Le passage nous aura pris un peu moins d’une demi-heure et 120$ (pour 1 mile), avec une pause au milieu car la remorque à cassé net et Manoir s’est envasé. Heureusement, ils ont bien fait giter avant de redémarrer car le safran (le gouvernail) était lui aussi coincé dans la vase, et si on force, on peut faire des gros dégâts.

Une fois la barre passée, on mouille l’ancre devant livingston et on attend la douane. Ils viennent à bord, ils prennent tous les papiers et passeports et moyennant encore 220$ (grosse journée…), ils reviennent une grosse heure plus tard tout tamponné et le permit cruising pour 3 mois. Il faudra repayer pour dépasser cette durée mais à chaque jour suffit sa peine.

Après un petit repas et un apéro tous les 3 pour nous remettre de nos émotions, nous attaquons tout de suite la remontée du rio Dulce.

La première partie suit les méandres du fleuve qui franchit les montagnes par des gorges bien encaissées. Des paysages superbes, et une navigation attentive car on est contre le courant (normal, l’eau va à la mer…), et l’intérieur des courbes est souvent encombré de bancs de sable et de troncs d’arbres qui dérivent …Sans compter les petites barques des pécheurs locaux

En haut à droite, l’embouchure du fleuve. En bas à gauche, les marinas du rio Dulce, à 20 miles nautiques.

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Au début, le lit est bien encaissé,

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Et puis petit à petit, les falaises sur les côtés s’abaissent et on s’avance vers l’intérieur des terres et le golfette.

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En chemin, les paysages sont très dépaysants et reposants

Pour finir par déboucher sur cette vaste étendue dont les fonds voisinent les 3m… pas large, mais Bruno nous ouvre la route.

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et on finit pas la traversée tranquille du golfette, puis les 3 derniers méandres, où Manoir finira par se poser sur le fond dans une courbe. Bruno a eu trop peu de temps pour nous alerter. Heureusement, une rapide marche arrière nous permettra de nous dégager sans mal et de rejoindre la marina Nana juanna où Manoir va prendre ses quartiers d’été et se refaire une beauté.

Et pour la sortie, on a mémorisé la trace……

A la marina, ils n’avaient encore jamais sorti un bateau avec une quille comme ça. Ils ont du faire fabriquer en urgence des cales plus grandes avant de le sortir de l’eau.

Mais c’est possible… Manoir l’a fait.

🏵🏆🥇👑

Manoir a rejoint l’Amérique – le Bélize

Après 2 ans de navigation, et en terminant une traversée de 48 heures depuis Cuba, Manoir a pour la première fois touché le continent Américain 🇺🇸.La navigation a été plutôt soutenue (6,5 noeuds de moyenne avec entre 1 et 2 noeuds de courant contraire), tout à la voile, et de nombreux grains, surtout pendant les 2 nuits. Ce qui nous a donné l’occasion d’admirer 2 superbes couchers de soleil,

Le premier soir,

Et le second… non, il n’y a pas d’erreur. ça se ressemble beaucoup mais il y a 24 heures d’écart.

Pour tout vous dire, le second grain était bien plus “humide”… Voyez ce que ça donne au radar quand un bon grain vous rattrape par le 3/4 arrière.

Petite visite de nos amis dauphins en chemin, venus très nombreux pour saluer cette étape importante.

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Au final, une trace de 350 miles en un peu plus de 2 jours.

Au Bélize, les formalités sont couteuses. On cause de plus de 200$ pour une semaine. On a donc décidé de rester en transit (sous drapeau jaune, mouillages autorisés, mais pas de descente à terre). On y reviendra peut-être, mais là le temps tourne.…

En effet, Manoir devait impérativement passer au Guatemala sur une grande marée (on vous expliquera très bientôt), et de plus la météo estivale est capricieuse, avec des coups de vent toujours possibles et surtout des grains très violents avec beaucoup de pluie.

Nous sommes donc ensuite descendus gentiment en 3 étapes. Après une première nuit au large de Bélize city, nous sommes descendus à Coco plum Cay, puis à Tom Owen’s Cay. Cela nous a permis de naviguer dans le lagon intérieur (le Bélize est protégé côté Est par une barrière de corail à peu près à 10 miles du continent et le plan d’eau intérieur est peu profond et peu agité.

En revanche, il convient d’être vigilant, car ici il y a peu d’eau, beaucoup de cayes, voire d’épaves, et c’est toujours difficile de s’approcher. Par exemple, voici notre arrivée à Tom Owen’s Cay. Bruno passe devant dans ces cas-là, mais lui aussi doit faire attention parce qu’un cata, quand il se pose sur le fond, c’est compliqué de le dégager: il gite pas.

Mais une fois dans le petit lagon on a inspecté les fonds sous-marins et il y a largement la place pour nous. Là où la carte nous donnait 3m d’eau on avait plus de 6. Et nombre de cailloux signalés sont absents. Mais on est obligés de rester très prudents.

Mais ça vaut le coup; voilà où on se retrouve:

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D’un côté une habitation de pêcheurs construite avec des lambis (les gros coquillages); de l’autre un minuscule bout de terre occupé par une baraque qui dépend d’un office de protection de récif… on est quand même à 20 miles de la cote et tout ce petit monde vit là. A savoir que toute la nuit, les orages se sont succédés et qu’au matin, nous avions près de 30 cm d’eau dans l’annexe. On a pas écopé, on vidé avec des seaux!!!… imaginez pour eux quand les vrais tempêtes arrivent de l’Est.

Quand au récif, on a pas été déçus. Les fonds sous-marins sont très sympas, de faible profondeur, et très vivants. Jugez plutôt :

Nous avons pu admirer quelques très belles méduses (30 cm de diamètre…)

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Et puis vous pouvez découvrir sur cette vidéo comment au hasard d’une plongée, on découvre une langouste:

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Et une fois débusquée, voici comment elle se comporte :

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vous voyez, c’est pas vraiment une bête agressive. Celle-ci a eu la paix. Pas très grosse et puis on avait pas le coeur de pêcher sous le nez des habitants.

Au fait, on a rajouté quelques photos sous-marine à l’article sur le concours de pêche au paradis. Si vous avez le temps retournez y jeter un oeil. On aurait regretté de pas vous les montrer aussi.

Dernière étape à venir: l’entrée au Guatemala et le rio Dulce. Une sacrée affaire vous allez voir…

Concours de pêche au paradis

Pendant notre séjour à la marina Hemingway se tenait le concours annuel de pêche au gros. Évènement de renommée visiblement internationale qui draine de nombreux amateurs qui partent tous les matins draguer les grands fond locaux à la recherche du marlin, du tarpon ou d’autres poissons de belle taille.

Cette année, l’eau est très chaude et du coup le poisson est semble-t-il plus paresseux et surtout plus éloigné des côtes et plus profond. Il cherche la fraîcheur et l’ombre. Pas plus bête que nous, en fait… Et puis ces pêcheurs sont des sportifs et il rejettent à l’eau leurs plus belles prises. Bref, nous n’avons rien vu d’exceptionnel à leur retour.

En revanche, le concours annuel sur Manoir a permis cette année de monter encore le niveau d’un cran. Il y avait 2 titres à pourvoir. Celui de maître pêcheur et celui de maître langoustier. Essentiellement 3 concurrents étaient alignés, avec 2 fusils et une fouine avec paire de gants. Loup et Julien se sont partagés les fusils tandis que le vieux père s’est concentré sur les gants et donc sur le sujet des crustacés. 🦞

Le résultat fut sans appel. Voyez plutôt:

Vous avez sous les yeux la photo d’une seule journée de pêche. Mais on voit déjà se dessiner le podium. Julien a emporté haut la main le titre de maître pêcheur tandis que le pitaine a été nommé maître langoustier, avec 4 prises en 2 jours (on ne compte pas celles prises en l’absence des autres concurrents) Quand à Loup, il a joué sur les 2 tableaux et a pu sortir langoustes et poissons.

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Tout ceci nous a permis de déguster à grand plaisir et peu de frais les excellentes langoustes de cuba. Admirez le carnage…

Et ce qui ne gâte rien, nous avons profité pendant 4 jours du site de plongée exceptionnel de Maria la Gorda (marie la grosse, ben oui…), dans la baie de Corrientès, et vous allez à votre tour pouvoir profiter de ces fonds fabuleux.

Tout ceci se passe entre 6 et 9 mètres de profondeur, et la plupart du temps, tout est visible depuis le pont du bateau (y compris au petit matin les restes de nos excès de crustacés……)

Sans commentaires, profitez.

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Et pour ceux qui sont curieux, voici comment on rend visite aux langoustes au creux des rochers (sans succès cette fois-ci)

[wpvideo AyyYKJ92 ]

Et aussi quelques photos…

Quand à l’environnement général de cette baie et de la base de plongée qui s’y trouve, voyez plutôt. On s’en contente, on est pas des difficiles…… 😇🤩🏖🏝

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Après le départ de nos héritiers et de leurs moitiés, nous avons repris la mer, avec une escale à Punta Morros pour faire les formalités de sortie (sans aucun souci ni bakchich quelconque), avant de nous diriger vers le Bélize.

Au revoir Cuba, mais sans doute pas adieu…

Petite virée dans la campagne Cubaine

La havane, c’est très sympa; cependant, même si “le reste c’est du paysage”, nous voulions voir un peu d’autres secteurs de Cuba. Nous avons donc profité de quelques jours de libres pour louer avec Bruno une petite citadine et partir à la découverte.

Notre but était de rejoindre Trinidad, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et d’y passer 2 jours. Au passage, nous avons eu le temps de visiter Cienfuegos, et Santa Clara, et de flâner sur les petites routes cubaines. Mais cette fois-ci, nous avons évité les pièges de la route 66…

C’est l’autoroute A1 qui nous a permis de quitter la capitale (et qui nous y a ramené de Santa Clara 3 jours plus tard). Section à 2 fois 4 voies, hyper surdimensionnée par rapport au trafic. Ici, on peut faire demi-tour n’importe où; on fait du stop ou du commerce sous les ponts; on croise même parfois un cheval sur voie de gauche à contre-sens… mais vu la densité du trafic, on a le temps de voir venir et de gérer. D’ailleurs, pour faire le plein aux stations service, on traverse souvent le terre-plein central et on rentre ou on sort de la station par le bretelle à contre-sens. Garanti, et Bruno a bien assuré. Pour un type respectueux des règles comme lui…

Alors pour résumer, petite visite de Cienfuegos, avec l’arc de triomphe offert par le parti communiste français (on croit rêver!!!… mais c’est sérieux).

Petit restau pas trop fréquenté (quand on vous dit que les touristes sont rares…). Les musiciens nous ont offert cette fois-ci un vrai petit concert privé. La valeur de ces groupes est parfois inégale, mais ce duo était très bon et chantait très bien. Nous avons d’ailleurs acheté leur CD. (Faut bien laisser quelques sous sur le terrain)

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Et enfin, attablés à la terrasse d’un bistro nous avons cédé à l’invitation d’un local qui nous a proposé des spécialités combustibles locales. Bruno qui s’y connait bien a “attesté” de l’origine contrôlée des produits. Et du coup ce sera les cigares les moins chers que nous aurons trouvé à cuba. En gros à 2€ les Cohibas qui coutent 15 à 20 € en France.

Total, au moins 2 boites de 25 chacun……

Après une petite centaine de km plus bucoliques, nous avons atteint Trinidad, où le “gardien” du parking “municipal” nous a gentiment taxés de 5 Cuc (au moins la voiture est tranquille), puis nous a amené visité une posada (location chez l’habitant). Les 2 chambres étaient très bien, et après en avoir visité 2 autres en ville (histoire de vérifier), nous y sommes tout compte fait revenus. Avec les petits déjeuners pantagruéliques, nous y avons laissé 50€ par chambre pour 2 jours…

Quand à la ville de Trinidad… voyez plutôt.

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Architecture et voirie dans son jus. Tout le centre historique est piéton (et touristique), avec des petits restau, des bars, des petits musées, des vieilles demeures ou des monuments qui se visitent. Nous y avons passé une belle soirée, puis toute la journée du lendemain avant de repartir au 3ème matin pour rejoindre Santa Clara.

Mais auparavant, nous avons décidé de nous laisser tenter par une ballade en Calèche vers les cascades annoncées dans les environs proches.

Les innombrables rabatteurs nous le promettaient: “belle cascade, après 30 minutes de balade en Calèche. Bon, en général, ils recrutent pour le lendemain matin. Mais l’après-midi s’avançait, il faisait chaud, peu de vent, et cela nous a semblé une bonne idée.

Un truc aurait pu nous alerter: à cette heure-là, pas de rabatteurs dans les rues. Qu’à celà ne tienne, le pitaine part à l’aventure dans les ruelles et finit par dénicher une calèche planquée à l’ombre d’une église. Malgré un espagnol hésitant, le contact s’établit et c’est tout content qu’il ramène sa prise à Bruno et Cathy. Il y a 3 places et la calèche a un toit bien agréable pour cacher le soleil.

Mais une fois le contact repris par Bruno (bien plus efficace en espagnol), notre cocher précise qu’on va prendre une autre calèche, plus confortable, car le chemin qui va a la cascade n’est pas pavé.

Qu’à celà ne tienne. Après 400 m dans les rues, nous stationnons donc 20 bonnes minutes pour attendre que soit affrétée la calèche à pneus. Au passage, on change de cheval. Bon, nous on y connait rien, et tant qu’on nous demande pas de monter dessus…

Bon, la calèche a des pneus. Mais pas de capote, donc bonjour le soleil… Allez, 30 minutes, ça va vite passer. Nous voilà donc partis, non sans avoir payé d’avance. Le cocher nous confie alors à son homme de main, tandis que lui retourne à l’ombre avec sa première calèche pour attendre des touristes qui se contenteront d’un petit tour en ville.

200 m plus loin, petit virage à droite en descente. Sur les pavés, la bête dérape et manque de s’étaler dans les brancards. Le cocher remplaçant nous fait vite comprendre qu’il vaut mieux descendre pour ce petit passage. Mais la descente dure et tout compte fait, on se tape un petit kilomètre à pied devant la cariole. Ça commence bien !!!!! ☠️

En bas de la descente, on peut enfin remonter à bord, et le cocher essaye de faire trotter l’animal. Bon, nous on y connait rien…… mais la bête n’a l’air ni vaillante, ni désireuse d’aller de ce côté. On va donc au pas le plus souvent. Ça monte très très léger, et le chemin est semé d’ornières et de nids de poule. Bref, à pneus ou pas, c’est très inconfortable et même parfois un peu olé-olé. Voyez plutôt…

Durant plus d’une heure, nous cahotons sur un mauvais chemin, entre boue et purin, sans croiser grand monde. Parfois l’animal hésite et il faut quelques coups de trique timides et quelques claquements de langue pour que le piteux destrier se relance, au prix parfois de quelques odorantes éclaboussures. Nono est ravi!!!…

Mais bon, les collines se rapprochent un peu et on espère enfin rallier les cascades. Bruno se risque alors à un pronostic: “Tu vas voir qu’il va falloir marcher une demi-heure”.

Aussitôt dit, notre équipage arrive à un petit carrefour ou notre guide nous explique qu’on va finir à pied. “Il y en a pour 10 minutes maxi…”. Mouais… Nous on constate surtout que la bête est exsangue, et que le repos lui est indispensable. Sur le chemin que nous suivons à pied, il y a des traces de carrosses qui nous ont précédés. C’est donc bien que notre équipage est en dessous du niveau requis. Au bout de 10 minutes, on arrive… au terminus usuel des charrettes. C’est alors que devrait commencer la marche, mais nous on a déjà donné. On poursuit toutefois, et au bout de 30 minutes d’une marche sans grand intérêt, le long d’un ruisseau quasiment asséché, on arrive enfin… près d’une petite piscine naturelle. Bon, l’eau est plutôt claire; mais de cascade, point mon ami! Il y a bien des rochers au-dessus, mais ils sont secs, et le peu d’eau qui alimente le bassin court sous la roche.

On a quand même pris le temps d’une pause d’une demi-heure sur place et pris le temps de se rafraichir un peu. Baignade pour le pitaine et bain de pieds pour les autres.

Le retour fut heureusement un peu plus rapide. Pour notre part, la descente était plus facile. Quand à la bête à 4 pattes, la fraicheur du soir venant, et le chemin dirigé vers l’écurie ont semblé lui redonner un peu d’allant. Disons,que le cocher a mojns claqué de la langue… 45 minutes, tout de même, qui se sont bien évidemment terminées à pied…car si la bête craignait la descente, elle aurait aussi été incapable de monter autre chose que la cariole vide.

Bref, attrape couillon!!!……; mais heureusement moins rude que la route 66 de Saint -Domingue, et le soir nous a vu rejoindre des établissements réputés pour leurs liquides mentholés et citronnés.

Ce qui nous a permis de découvrir un bar bien fréquenté, par des personnalités que certains de moins de 30 ans reconnaitront quand même, j’espère…

Pour notre dernière journée d’escapade, nous avons rejoint Santa-Clara. Ville plus jeune et visiblement dynamique, voire contestataire…

Mais aussi ville siège du mémorial dédié au Ché. Un monument énorme, désert et grandiose, qui surmonte un musée entièrement consacré à la mémoire de Che Guévara.

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Et comme il fallait bien terminer par une petite péripétie……… ben nous on a fait coup double:

Tout d’abord, en quittant Santa Clara, un autochtone nous fait signe. La route serait barrée devant nous par un accident (on a rien vu par la suite…), et notre pneu arrière est à plat. Analyse rapide, il manque la valve. Le vieil édenté qui nous a proposé de “surveiller la voiture” à notre arrivée est tout en haut de la liste des suspects, mais bon… on va pas alerter Interpol. Clic clac, merci kodak: en 4 minutes, sous les yeux de l’autochtone, la roue est changée (pour une galette limitée à 80, mais on s’en fiche…)

Puis une heure plus tard, sur l’autoroute A1, à 100 km de l’arrivée, nous avons stoppé (à contresens… ) sur la même aire qu’à l’aller pour refaire le plein; ce qui nous était indispensable pour éviter la panne.

Manque de bol, le camion citerne de ravitaillement venait d’arriver et la distribution est interdite pendant le déchargement. Jusque là, rien que de normal…

Mais voilà, l’orage éclate, et nos amis pompistes se réfugient à l’abri de leur guitoune. Et ça dure, et ça dure… pourtant, aucun tuyau n’est branché, mais ils ont arrêté les pompes. En attendant, la queue s’allonge, et interdit de se mettre à l’abri sous l’auvent (mais oui, il y a un auvent, comme chez nous… ). Bon, je parle des voitures, nous on est quand même autorisés à sortir et à commander des boissons. La procédure, c’est la procédure…

Au final, nous attendrons une heure, que la pluie se calme. Puis une autre heure, le temps de vider la citerne. Et nous pourrons enfin ajouter 20 litres de super et rallier la Havane. Trop tard pour faire les courses prévues avec la voiture, et juste à temps pour rendre le carrosse avant la fermeture de l’agence “cuba locations”.

C’est comme ça. Ici, on ne maîtrise pas…

Les belles cubaines

Vous vous en doutez bien, on ne va pas vous montrer Cuba by night. C’est pas forcément ce qu’on cherche à rencontrer, d’autant que la seule soirée que nous avons passée en ville n’a pas été particulièrement chaude ou animée. La faute sans doute à une météo capricieuse, au fait que c’était un dimanche, et surtout à l’absence de nombreux touristes. Depuis plusieurs mois, plus aucun paquebot ne vient à la Havane, et le nombre de touristes est en chute libre. En journée, il y a encore de l’animation, mais le soir, nous pensons que seuls les lieux spécifiquement nocturnes sont vivants. Les rues, elles, sont vite calmes.

Quand aux belles cubaines que nous voulons vous montrer, ce sont bien évidemment ces anciennes américaines des années 50, voire plus anciennes.

Ce qu’il y a de sympathique, c’est que ces voitures servent à faire les taxis, mais pas que.… Nous en avons trouvé aussi dans les campagnes, à plusiers centaines de km de La Havane. Et en ville certaines sont juste des voitures de particuliers qui se font plaisir avec ces vieilles dames.

Bien évidemment nous avons testé les décapotables, et notamment un jour avec Julien et Caro ou une averse comme il en tombe par ici a obligé notre chauffeur à sortir la capote. Autant vous dire que ça protège…… du vent. Mais c’est une bâche perçée et nous sommes arrivés à la marina rincés. Heureusement qu’il y a peu d’électronique dans l’habitacle…

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En revanche, nombre d’entre elles ont la clim, et sur les modèles fermés, c’est bien agréable.

Et pour finir, voici la plus ancienne que nous ayons identifiée. Un modèle des années 30, aperçu dans les rues de Trinidad. Jaune, mais pas moderne…

Et enfin, vu en centre ville, un vélo motorisé en kit “all hand-made”. Du très beau boulot…

La Havane

Les cubains ont un dicton,

Cuba es La Habana, y lo demás es paisaje

Cuba, c’est la Havane, le reste, c’est du paysage…

C’est un peu faire injure à la beauté des paysages, et surtout des autres cités dont nous vous parlerons, mais c’est vrai que cette capitale est marquante; vivante, colorée, chaleureuse et souriante.

Nous y avons passé plusieurs jours, en prenant le taxi depuis la marina. Les tarifs sont simples : en gros, pour toute course un peu longue, ils veulent 25 CUC (le Péso convertible, seule monnaie échangeable et qui vaut toujours 1 dollar …étonnant pour un pays en froid avec l’oncle Sam…). Selon l’humeur, on peut marchander un peu ou rallonger la sauce en contrepartie d’une attente pour faire quelques courses. Et pour ce prix-là, vous pouvez choisir entre un taxi jaune 🚖 (moderne et souvent de marque asiatique ou française), ou une “classique”, c’est à dire une vieille américaine des années 50 (décapotable ou pas…)Autant vous dire qu’on choisit souvent les vieilles charmeuses.

Nous n’allons pas vous rédiger un guide touristique de la ville de la Havane, google fait ça mieux que nous. En revanche, voici quelques photos choisies à grand peine parmi les très nombreuses que nous avons prises et qui témoignent de la variété des quartiers et des ambiances.

Le capitole,

Le chateau

La place d’Armes

Une rue typique

Une célébrité locale

la rue des coiffeurs qui pourrait passer pour une rue à bouchons lyonnais

et l’intérieur du bar,

La place de la cathédrale

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l’ancien terminal du port commercial

La cathédrale (trop souvent fermée)

L’intérieur d’une maison de maitre, en visite privée,

La fabrique de cigares

Hemingway a laissé à la Havane une marque profonde car il y a vécu très longtemps et il y a écrit de nombreux romans. Il a aussi dédié son dernier livre au peuple cubain qui l’avait si bien accueilli peu avant de se suicider, un an après la prise du pouvoir par Castro (sans rapport à priori). De nombreux endroits évoquent son souvenir, à commencer par la marina du même nom, mais aussi de nombreux bar. Parmi ceux-là, les 2 immanquables, qui tirent leur fortune et leur célébrité d’une citation du grand auteur :

My mojito in La Bodeguita, My daiquiri in El Floridita

“Mon mojito à la Bodeguita, mon daiquiri au floridita,”

Nous n’avons pas pu résister. Pélerinage obligatoire, et plaisant. La petite bodeguita ou les serveurs élaborent les mojitos à la chaine de bonne facture mais sans être exceptionnels (on ne les a jamais vu servir autre chose à part la bouteille deau gazeuse d’Amel 😂),

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et le Floridita, plus vaste, plus cossu et plus bruyant, mais ou les Daïquiris sont réellement au-dessus du lot. Voyez la qualité de la clientèle.

Bref, la Havane, c’est que du bonheur. Nous aurions pu y rester plusieurs jours de plus et découvrir encore d’autres endroits. Nous avions même déjà fait des repérages dans des quartiers justes traversés en taxi et puis revoir des endroits comme la Bodeguita del médio…

Cuba, ce n’est peut-être pas la dernière fois……

Cuba, si belle et si généreuse,

Nous sommes arrivés le 8 juin à la marina Hemingway, proche de La Havane,et marina principale de Cuba. Nous y avons passé 11 jours, le temps de visiter La capitale cubaine seuls ou avec les enfants et les conjointes au fur et à mesure de leurs arrivées. Puis nous avons navigué vers la pointe Ouest de l’ile pour naviguer ensemble et découvrir un petit paradis pour les plongeurs.

Cette ile est fantastique. Nous n’allons pas vous raconter par le menu toutes nos journées. Ce serait trop fastidieux, pour vous comme pour nous, alors que nous avons visité certains endroits à plusieurs reprises.

Alors pour cette fois, vous aurez droit à quelques billets de blog thématiques, sans forcément respecter l’ordre chronologique des arrivées et départs de nos petits.

Nous vous parlerons de la Havane, des belles cubaines, de notre périple à l’intérieur des terres vers Trinidad, Cienfuegos et Santa Clara, des joies des promenades en calèche ou en décapotable ou des plongées et pêches fabuleuses que nous avons pu faire.

Mais pour aujourd’hui, alors que nous quittons Cuba demain matin pour le Belize, nous nous contenterons de vous donner un conseil. Si vous êtes tentés de découvrir Cuba, venez sans crainte. Les gens sont très gentils et accueillants; Les formalités sont bien plus faciles que ce qu’on lit ici où là; le pays est superbe et très varié. Et surtout, pas besoin de réserver. Prenez un vol, réservez une voiture ( ce qui sera cher mais très utile hors de la Havane), et partez à l’aventure. Dans toutes les villes, il y a des logements chez les particuliers pour moins de 30 €; on mange et on trinque pour 3 fois rien, même dans des établissements de luxe. Il faut juste éviter quelques pièges à ricains, mais c’est facile.

Et ne pas se laisser inviter par le premier venu, mais ça aussi, c’est du bon sens. Vous découvrirez un pays magnifique avec des paysages très variés.

En attendant que le wifi et le temps soient disponible pour plus de photos, voici quelques avant-goûts de ce qui vous attend dans les jours à venir.

Des Caïcos à Cuba

Après ces quelques jours aux Turks Caïcos dans la baie de Sapodilla, nous avons repris la mer, tout d’abord pour retraverser le lagon intérieur et se diriger de jour vers un mouillage en eaux plus profondes et plus sûres. Nous ne nous voulions pas naviguer dans ces profondeurs inférieures à 4m de nuit et au petit matin.

En jaune, notre route d’arrivée dans la baie, et en rouge la route de sortie à travers les cayes et les bancs de sable; la voile, génois seul, à chaque fois.

Nous passons la soirée dans une marina en travaux, abandonnée depuis au moins 15 ans et simplement surveillée par un pov’ gardien tout seul. Un mouillage original et de jolies photos,

… mais en conclusion pas très indiqué: moustiques en nombre en soirée et aucun éclairage pour nous assister lors de notre départ nocturne au petit matin, et comme par hasard, nuit sans lune.

Le réveil à 4h du matin fut atroce. Cathy à relever l’ancre et le pitaine à la barre attaqués par des centaines de moustiques voraces et insatiables. Impossible de faire quoi que ce soit pour les éviter et obligés de se concentrer au maximum pour retrouver dans la nuit noire la trace de sortie aux instruments. Un grand moment de solitude collective vécu aussi par Bruno une heure plus tôt….

Ce n’est qu’une demi-heure plus tard, sous l’effet conjugué du petit vent et de l’éloignement des côtes que les vampires ont enfin abandonné la partie.

Bruno, qui comme souvent s’est levé un peu plus tôt que nous pour prendre la mer, a pu profiter d’un lever de soleil exceptionnel.

Première étape, Great Inagua. Petite île qui fait partie de l’archipel des Bahamas, mais plus au sud que le groupe principal. Cela nous fait une belle étape, qui nous permet de couper en 2 le trajet de plus de 300 miles vers Cuba. A l’arrivée, Bruno qui nous a précédés nous avertit: “l’eau est claire…”; et effectivement, c’est exactement l’image que l’on peut avoir des Bahamas: du sable, des coraux, et de l’eau cristalline peu profonde. Aussitôt au mouillage, nous nous jetons à l’eau, avec la caméra pour ne rien manquer. A vous de juger……

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C’est pas compliqué: les photos, on dirait qu’elles ont été prises en plein air, avec des poissons aériens. Histoire d’améliorer l’ordinaire, le capitaine replonge aussitôt et sort le repas du soir en 5 minutes. Le poisson d’ici n’a pas l’habitude de voir des fusils…

Quand au coucher de soleil local, on vous laisse juges.

Nous pourrons donc ajouter les Bahamas à la liste de nos escales, même si notre arrêt sous drapeau jaune nous aura évité les formalités et si nos passeports n’auront donc pas été tamponnés au passage.

Le lendemain matin, départ dans la matinée, pour plus de 200 miles et la dernière grosse traversée de la saison. Cuba, nous voilà!!!…

La traversée débute à la voile, mais vers la fin de la nuit, le vent se calme de plus en plus et finit par nous imposer une marche au moteur. Mais la mer est tranquille, on a encore bien des réserves et Manoir avance correctement à 6 noeuds sans tirer sur les chevaux (moteur à 1500 tours en général).

Le lendemain en fin de journée, après avoir longé la côte Nord de Cuba toute la nuit, on décide de concert avec Bruno de s’arrêter à Puerto Padre, baie profonde et bien abritée. Dès notre approche, les militaires nous joignent à la VHF, nous demandent de nous identifier, nous autorisent à entrer dans la baie, puis insistent pour qu’on vienne mouiller juste devant leurs bureaux, pile à côté d’un terminal de chargement de cargos. Bof, bof pour l’ambiance et le paysage. Dommage car dans la mangrove, nous avions repéré de jolis mouillages.

Puis l’équipe locale monte à bord: médecin, vétérinaire, douanier, autorité du port. On répond aux questions, il remplissent des carnets manuscrits (pas de formulaires), ils demandent à inspecter (brièvement) le bateau, et tout se passe sans souci. Au final, une petite heure à leur consacrer, rien à payer (ils nous ont expliqué qu’ils n’étaient pas habilités à faire notre clearance), et on peut enfin savourer tous les 3 notre première bière à Cuba.

Le lendemain, on ressort de la baie par le même chenal, avec le courant de marée favorable (1,5 noeuds sortant, soit le même que la veille, qui était alors entrant).

Visiblement, les riverains sont aussi surpris que nous de voir 2 voiliers dans le secteur.

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Les jours suivants, nous naviguons tous les jours, en cabotant sur la côte Nord de mouillage en mouillage, toujours sans réaliser de formalités, toujours sous “yellow flag” (qui signifie, “j’invite les douanes à monter à bord”), avec des étapes plus ou moins longues selon la forme, l’envie ou la proximité d’abris.

Nos différents mouillages nous permettent d’inviter à bord notre première cubaine, (à noter que la cubaine, si elle a le même goût que les autres, se cache moins du chasseur. Faut-il en déduire qu’elle est un peu “facile”?…)

… ou aussi de découvrir des paysages ou des curiosités différentes chaque soir.

Le vent reste toujours aussi mou et nous impose beaucoup de navigations au moteur. Au total, ces étapes auront représenté 160 heures de navigation pour 90 de moteur. Autant vous dire que le dernier jour aux abords de la Havane on s’est appuyés sur le moindre souffle d’air pour arriver à la marina Hemingway. Nous avons remis 237 litres de gasoil pour une capacité annoncée de … 237 litres. Il était temps…

Nous avons eu la joie de revoir enfin des dauphins, qui sont venus à 2 reprises jouer avec l’étrave de Manoir. La pêche aussi a repris avec succès. Malheureusement, nous ne sortons que des barracudas, qui ne sont pas comestibles ici à cause de la ciguatera, et donc on les relâche. Mais voyez ce qu’on a sorti en 2 heures.

Et l’un d’eux a rencontré plus gros que lui et ne nous a même pas laissés le temps de le relâcher.

Et pour vous donner une idée de la clarté des eaux sur les côtes cubaines, voici une petite vidéo tournée en navigation (pétole totale, moteur, 12 m de fond à l arrivée vers Cayo Romano: eaux tellement claire qu’on inspecte le fond depuis le pont.)

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Dernière curiosité rencontrée en cours de route. Lors d’une soirée au mouillage de Cayo Fragoso, juste après le coucher du soleil, nous avons pu voir et photographier le fameux “rayon vert”. C’est un phénomène dont nous n’avons pas l’explication, qui est très rare et que peu de navigateurs ont eu la chance d’apercevoir. Peu après le coucher du soleil, un rayon vert sort de sous l’horizon et apparaît là où le soleil vient de se coucher. Il paraît que c’est souvent fugace, mais ce que nous avons vu a persisté quelques minutes; assez pour attraper nos portables et immortaliser la chose.

Le 7 juin, nous avons donc fait la dernière journée de navigation vers la marina Hemingway, proche de la Havane; ce qui nous a permis de découvrir les flottes de pêcheurs locaux et leurs embarcations précaires…munis de palmes d’un hameçon au bout d’un fil et d’un sac accroché sur la bouée pour contenir les poissons. Ils vont comme ça en mer, à 1 ou 2 miles des côtes. Z’ont pas peur, et il doit y avoir des pertes…💀☠️

Le “bateau”, c’est soit un bloc de polystyrène, soit une chambre à air de camion…

Et enfin, au bout du bout de cette longue étape, non sans essuyer un dernier grain qui rince Manoir à 5 miles de l’arrivée, nous découvrons enfin depuis la mer la capitale cubaine.

Au prochain épisode, vous découvrirez Cuba de l’intérieur.

🇨🇺

Les Turks et Caïcos

Nous sommes donc arrivés aux Turks; petit archipel (autonome, membre du Commonwealth, monnaie: le dollar US).

Un immense lagon: quand même près de 100 km de large à traverser, avec en général moins de 4 mètres d’eau. Outre l’ilot de French Cay, nous avons limité notre visite à l’ile de Providentiales. C’est très joli, genre paradis de sable blanc, mais sans les cocotiers.

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Voici le genre d’établissement que l’on rencontre:

Notez la frugalité du repas (Ultimate Burger pour le capitaine).

Cette ile vit pour et par le tourisme Américain. Donc tout est très cher. On a fait une petite virée en ville; le plagiste voulait nous amener en ville pour 120$ aller-retour. On aime pas bien être pris pour des jambons.…

Du coup on a fait découvrir le stop à Bruno. Fastoche: Un couple de touristes à l’aller et au retour (après un bon petit restau tex-mex et le sac à dos plein de courses, glaces incluses), un black unijambiste dans un petit 4×4 qui nous amène jusqu’à la plage. On lui a quand même laissé 20$ de pourboire.

Mais au supermarché, quand même, le steak à 20€ pièce!!!… on a pris l’essentiel (citrons et glaces.)

Mais diable, que la couleur de l’eau est belle…

Bref, les Caïcos, très joli à voir, étape à faire, mais pas vraiment d’authentique à visiter, et surtout, réservé au bons porte-monnaies.

Et petit clin d’oeil; pour faire les formalités, on a du insister car, arrivés le samedi (fermé), on a laissé passer le dimanche (fermés), puis le lundi (fête nationale…), et enfin le mardi matin, on a pu faire tamponner nos passeports et obtenir le fameux despacio pour entrer à Cuba. Mais ici, ils plaisantent pas avec la sécurité: pour aller aux customs, il faut traverser la zone du (petit) port de marchandises. Et voilà comment on a été équipés à l’accès:

Pour notre part, on repart vers Cuba. Pour internet, ça va devenir plus compliqué, alors ne vous étonnez pas si Lukamanoir devient moins prolixe durant quelques jours.

Pour ceux qui nous parlent au téléphone, sachez que nos portables passeront, c’est juste un peu cher. Mais envoyez des sms, c’est gratuit pour vous.

A bientôt.

P.S.: Manoir et son équipage ont dépassé les 10 000 miles en mer depuis notre départ le 5 décembre 2017 (soit 18 mois de navigation, dont 5 mois en métropole à terre).