Les images de Bahia de Samana

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En entrée, pour ouvrir l’appétit, quelques minutes vues du ciel. Selon les images, Manoir avec ou sans son étai de trinquette.

Premier plat: vue au ras de l’eau, la végétation locale.

Quand terre et ciel se rejoignent au milieu de nulle part.

Trou normand: caméra embarquée depuis le fond d’une des baies.

Plat de résistance: visite des grottes ou les natifs se sont réfugiés pour échapper à Colomb et ses évangélistes.

Fromage: d’autres grottes, plus proches du rivage, ornées de sculptures.

Et enfin, le dessert, des beautés géologiques locales.

En prime et pousse café, une rencontre inopinée dans la gueule de la baleine.

Vous la voyez, la baleine?

Les photos du manoir de Nöé et du régime

On vous avait promis les photos à l’arrivée; compromis, chose due, maintenant que les réparations de Manoir sont finies et qu’on n’attend,plus que Fafat pour la transat, voici les images:

Les premiers à nous rejoindre pour une nuit au nord de Cuba

Et puis pour vous faire un peu saliver…

Un délice…

L’Escadrille

Repartis de la baie de Samana à 4h du matin, nous avons touché comme prévu les alizés à la punta el bufadero. Légèrement nord, ce qui nous a permis une belle trajectoire direct sud-est vers Porto Rico, que nous avons rejoint à la pointe sud aux aurores le lendemain matin. La météo nous avait fait miroiter la pétole et nous escomptions de longer la côte sud au moteur. La réalité fut tout autre et le vent soutenu à plus de 15 nœuds combiné à une mer hachée qui nous a conduit à poursuivre à la voile. En soirée, décision prise de filer toute la nuit au large plein sud-est afin de revenir le lendemain tout droit vers les îles vierges US.

En début de soirée, le pilote nous fait une petite figure pendant une prise de ris. Résultat, une suspente du lazy bag usée cassée… Pas grave, on ramasse poulies et ficelles et on poursuit notre route, y’a juste nos deux ris qui pendent un peu sur le côté bâbord de la bôme.

En milieu de nuit, le pitaine ne dort que d’un œil (et demi…) dans le cockpit (gilet capelé et longe attachée au bateau quand même), quand il est réveillé par une variation d’assiette du bateau. La suite est surréaliste. Cela fait quelque temps que le pilote fait des virements de bord intempestifs quand le vent varie un peu. Pas de vrai problème, on reprend la barre (le bateau est déjà à la cape), on fait un 360 sans toucher aux voiles, on rerègle le pilote et basta. Même pas besoin de moteur. Mais cette fois-ci, j’ai beau faire la manœuvre, le pilote recommence aussi sec. Au 3ème, Cathy arrive sur le pont, se doutant de quelque chose. Le pilote ne marche plus. Premier réflexe, je laisse le bateau se stabiliser à la cape (il ne bouge presque plus, et dérive doucement…), et je vérifie le vérin de pilote et le moteur hydraulique. Tout est ok de ce côté là, pas de fuite.

Deuxième test, on éteint l’électronique de bord, et on rallume. Tout revient, y compris loch et GPS, mais le pilote ne tient toujours pas. Je tente une dernière fois de le laisser prendre le contrôle du cap, au dernier moment j’attrape la barre et j’évite le virement de bord, mais ce n’est pas normal. La force du vérin aurait du m’empêcher de prendre la main.

Là, je commence à comprendre, je plonge au fond de la cabine arrière, et le verdict est sans appel. Le vérin n’est plus fixé à la barre. Normalement, il est attaché au secteur de barre. Un genre de tiers de camembert en fonte d’alu, de 60cm de diamètre et bien 10kg. Ce “camembert” est fixé sur l’axe du safran (le gouvernail). Soit on le manœuvre avec des câbles quand on barre à la main, soit c’est le vérin du pilote qui pousse à droite ou à gauche quand c’est lui qui gouverne. Et bien le vérin est intact, mais il a arraché un œil dans le camembert. Une pièce que j’aurais jugée indestructible…

Bref… Plus de pilote automatique. Le cauchemar en équipage réduit… Et bien figurez-vous qu’à 3 heures du matin, on a attaché la barre avec une sangle velcro. On avait GV 2 ris, et génois moins 4 tours, et le pitaine a pu finir sa nuit sans aucune alerte de cap. Bon, ça avance moins vite (4 à 5 nœuds), mais ça avance, et dans la bonne direction. Au matin, virement vers les îles vierges comme prévu. Cathy a barré 4 heures, moi 5, et la sangle, 7 heures. Et à 19 heures, nous avons mouillé notre ancre à Saint-Thomas.

Ce matin, lazy réparé (un petit tour dans le mat, et 15min de bricolage sur le pont), nous avons repris la mer pour faire du point de croix entre les îles vierges à la voile et à la barre (on connait le terrain), avec comme objectif de les quitter au nord-est dans l’après-midi et de confier à la barre à la sangle pour la nuit vers le sud-est. La météo est annoncée clémente et nous devrions rejoindre Saint-Martin demain dans la journée.

Audiard avait raison, les emmerdes c’est comme les cons, ça vole toujours en escadrille.

Le secteur de barre
L’otr’ morceau……
Et la solution…

Petites news

Pour rassurer ceux qui pourraient s’inquiéter : l’étai est réparé et remonté, bien tendu et avec une goupille de sécurité (chat échaudé…). L’anneau de point d’amure du génois est réparé et la voile est opérationnelle. Deux heures de couture à plat ventre et 12m de fil, mais on s’abstiendra quand même de trop tirer dessus. Il n’y a donc plus de problème majeur à bord. Merci au passage à Patrice et Stéphanie, navigateurs français de passage à bord du superbe Astra qui nous ont donné un bon coup de main et de bons conseils.

On profite encore un peu du site (on y reviendra ici dans quelques jours, promis), et sauf changement de météo, on décolle demain aux aurores.

Soucis au paradis

L’étape Inagua – Saint-Domingue a été musclée. On vous parle pas de tempête, mais de vent soutenu, contraire à la route, et surtout de mauvaise mer, vagues courtes, parfois croisées, et même si elles n’ont pas excédé 3m (quand même…), le bateau n’aime pas. L’équipage pas mieux… Ca gite, ça tape, et parfois ça fait des dégâts.

Commençons par l’essentiel : nous sommes arrivées à la baie de Samana à 4h du matin après 3 journées de navigation. Un bon abri dans la bahia de San Lorenzo, et un paysage que vous découvrirez plus tard qui rappelle la baie d’Along. La fameuse baie des vierges. Fatigués, mais en bonne santé; juste besoin de souffler un peu, de dormir à l’horizontale. Précisons pour ceux qui nous rejoignent pour la transat : ces conditions sont sans doute les pires du voyage retour. Météo et itinéraire plein est se marient mal ici.

Pour Manoir, les soucis sont plus embêtants. Tout d’abord, c’est la sangle basse de fixation du génois (le point d’amure) qui a lâché la première nuit. Rien de gravissime, mais cela nous a obligé à naviguer sous trinquette, puis après examen de jour, à réutiliser gégène, mais sans le dérouler en entier. Ensuite, c’est l’étai de trinquette que nous avons trouvé bien mou. La voile se balançait de bâbord à tribord à chaque vague. En mer, impossible de ne rien faire. Nous avons donc brêler un peu le truc pour l’empêcher de ganguasser dans tous les sens en attendant d’arriver à l’étape. Enfin, la dernière soirée, c’est une écoute de génois qui a cassé/ 10 minutes pour rouler la voile et refaire un nouveau nœud, et c’est reparti, mais vous comprenez que ça cumule un peu. C’est clair, Manoir est efficace dans les longues navigation et au près, les trajectoires sont tendues et on progresse assez bien contre les vents et les courants; mais les tensions sur la matériel sont énormes, et au moindre défaut, ça casse. Peut-être aussi qu’on demande un peu trop à Manoir au près. Sur des durées aussi longues, on va apprendre à le ménager un peu. Résultat de l’analyse de ce matin sur l’étai de trinquette : le ridoir s’est dévissé avec les vibrations. Il n’y avait pas de clavette d’arrêt, et le câble d’étai est parti dans les tubes. Bien sûr, ça marche moins bien. On a sécurisé le truc, commencé à démonter, et l’étai descendra sur le pont demain matin (pétole prévue), pour voir si on répare ou si on l’emmène comme ça à Saint-Martin. On peut se passer de la trinquette… Si l’opération couture à la base du génois se passe correctement.

On va faire ce qu’on peut, et du coup la pause ici fera plutôt 3 jours que 2. Le temps de bricoler quand il n’y a pas trop de vent, et du coup de visiter un peu cet baie splendide. En attendant, le second cuisine la dorade coryphène (enfin un quart de celle-ci) sortie du congel, et les flancs coco qui suivent. Et la prochaine vraie nuit de sommeil fera du bien.

A suivre.

Au régime !

Manoir poursuit sa route à l’Est.

Après avoir quitté le sud de la Floride et le Gulf stream, les vents sont plus instables, en force et en direction. En 5 jours, déjà 20 heures de moteur; mais bon, ça permet de souffler un peu et d’avancer contre les vents dominants. Faut être opportuniste.

Nous hésitons encore ce soir entre stopper à Great Inagua pour une pause ou allonger la foulée pour rejoindre Saint-Domingue. La météo semble nous promettre des adonnantes intéressantes pour y parvenir, alors que les jours suivants sont moins faciles. Mais de toute façon, le Nord de Saint-Domingue sera un peu plus musclé. A suivre…

En attendant, l’équipage est au régime. Non, je ne parle pas de notre ligne; quoique, quand Cathy lui a coupé ras les cheveux avant le départ, le pitaine s’est dit que ce serait bien de pouvoir faire disparaître aussi tout ce superflu qui s’accumule à 1m du sol au fil des années. Un coup de ciseaux et hop! A la mer les poignées d’amour. Mais bon… Ca marche pas. Non; l’équipage est au régime poisson. Avant-hier, un barracuda de 90cm a décidé de nous rendre visite. On lui a fait honneur; le pitaine a testé quelques morceaux le matin, et comme il n’a pas été malade, depuis on dévore la marinade; 3 repas… Et ce matin, nous avons encore partagé une bonite qui devait faire aussi 6 ou 7 kilos avant qu’un sagouin nous en prenne un bon tiers juste avant la sortie de l’eau. Mais le reste est au frigo après la dégustation de sashimis pendant la levée des filets. Comme quoi, pas besoin de canne à pêche : 100m de fil, 1 bon hameçon et fixé au taquet d’amarrage…

Breaking News : une nouvelle prise, une belle dorade coryphène de 1m et 6kg ! On arrête de jeter la ligne pour le moment…

Bref, le moral est bon à bord, et les miles se succèdent.

Le Manoir de Noé

Nous sommes partis aux aurores de Holbox (comprendre 9 heures & on en a pour 5 à 7 jours, y’a pas le feu). Bon vent de sud-est et Manoir est parti pleine balle vers la Floride (où nous n’iront pas). Première nuit avec vent soutenu entre 15 et 20 nœuds. Avec la vitesse de Manoir autour de 8, ça fait de l’air en vent apparemment (ou ressenti si vous préférez), mais tout ça sans soucis.

Deuxième journée, le vent est tombé vers 14 heures, nous contraignant à progresser doucement au moteur (pétole, moins de 4 nœuds de vent; navigation sur un lac, moteur à 1400 tours, dessal en route pour refaire le plein et 5 petits nœuds de vitesse). Vers minuit, le vent devrait revenir par le sud, assez soutenu (15 nœuds), ce qui va nous permettre de jouer un bon coup. Une trajectoire de fuite vers le nord est, vent à 120° du bateau, donc grosse vitesse et peu de gite, et le golf stream (qui sera à son max, 3 à 4 nœuds de courant vers le sud-est) va nous rabattre vers le sud. Le résultat devrait avoisiner les 9 voire 10 nœuds quasiment plein est. Bref, cette navigation démarre bien. C’est bien plus plaisant que de revenir de Curaçao vers Granade.

Et puis grande nouveauté, Manoir accueille du monde à bord. Des équipiers d’un nouveau genre. On a bien sur des visites de dauphins tous les jours, mais ce sui est nouveau c’est de nombreux oiseaux se posent sur le bateau. On a toujours eu des compagnons: des oiseaux de mer qui suivent le bateau et pêchent autour de nous. Mais là, est-ce à cause du roof rigide, mais les petits oiseaux nous prennent comme abri pour la nuit. Hier soir, trois hirondelles ont dormi à bord: 2 sur un winch de pont et le troisième blotti sur les cordages . Dans la journée, une sorte de petit héron a passé du temps sur le pont. et ce soir, c’est un canari (ou en tout cas qui y ressemble) qui a élu domicile à l’intérieur. Il se laisse même approcher de très et s’est déjà posé sur le capitaine. Le coucher du soleil est pour dans une demi-heure et d’autres hirondelles arrivent. On avait jamais vu ça, mais c’est sympa.

Un peu de ménage le matin en plus, on a perdu notre canne à pêche le premier jour (un support mal resserré par le chantier qui a basculé), mais on a remonté une traine et on tente notre chance. Pour le moment on ramène de la sargasse et le pitaine a récupéré un poisson volant dans l’annexe qui marine pour l’apéro.

à bientôt !

Holbox, facettes multiples

Bon, nous en étions restés aux Colson Cays près de la sortie du Belize. Nous sommes ensuite passés par Isla Mujeres (l’ile des femmes), porte d’entrée principale pour cette région du Mexique .

En fait, c’est une ile située juste en face de Cancun. De ce fait, la baie est envahie tous les jours à partir du début d’après-midi par le public déversé par les ferries et des catamarans « promène-couillon » qui viennent du continent et proposent excursion « à la voile » ( y a 3 miles à faire…), picole à volonté, et « visite » de l’ile en 3 heures. Celle-ci est coupée en 2: Au nord, la partie touristique avec une rue piétonne, très commerçante, animée en diable, bruyante et pleine de gringos. Au sud, la partie plus « normale », avec les habitations, les commerces d’usage, et l’aérodrome.

On va pas se mentir, c’est pas notre lieu de rêve. La baie est encombrée, les véhicules nautiques de toute taille passent en tous sens, il y a peu de sujets de baignade ou de visite authentique. Le séjour s’est donc limité aux retrouvailles avec des amis (Makani, Sirah et Fredoya surtout); 2 soirées à terre (le soir, les touristes sont repartis et le centre touristique redevient fréquentable).

3 jours plus tard (un joint spi changé sur le vérin de pataras, un autre sur un winch électrique, VHF portable réparée, etc…nous avons repris la mer pour une navigation express (57 miles en 6h30, on perd pas la main), nous rejoignons Holbox, ou Anita et Alain de Makani nous on précédé.

Holbox, c’est une ile collée à la péninsule du Yucatan, à 100km de Cancun vers le Nord-ouest. on nous avait dit: « c’est très sauvage, y a peu de réseau, pas beaucoup de commerce, mais très sympa avec de la musique dans les rues le soir »

Bon, nous on a trouvé la description un peu erronée. Mais, mais, mais… pas déçus du tout. Mais alors, pas du tout.

Bon, la musique le soir dans les rues, on a pas vu autre chose que des bars qui diffusent leur sono ou quelques-uns qui ont un peu de chanteurs live, mais rien d’exceptionnel.

En revanche, pour le côté peu de commerces, on vous laisse voir:

En ce qui concerne les hotels, nombreux en front de mer sur la plage Nord, voici un petit aperçu:

En clair, c’est le top, pas toujours bon marché (!) 😎, mais très souvent de bon goût, donnant sur la plage, piscine intérieure en sus, souvent centre de loisirs nautiques ou spas et soins… pas vraiment le côté rustique (mais on trouve aussi), mais qui donne des idées et des envies.

Mais Holbox, c’est aussi une nature superbe et une zone naturelle préservée. Située pour l’essentiel au nord de l’ile, on y parvient rapidement à la sortie de la zone touristique A partir de là, c’est marche obligatoire, et ça vaut le coup.

Le point bleu, c’est manoir au mouillage

Les paysages le long du littoral sont extraordinaires, parfois lunaires, parfois poétiques, et (ce qui n’est pas si fréquent), quasiment exempts de pollution

Il n’y a pas que des natures mortes, on croise aussi une jolie faune.

Petit bonus, outre des coquillages en nombre qui viendront grossir les réserves créatives de Cathy, nous avons trouvé une carapace de limule; c’est un crustacé, véritable fossile vivant qui existe depuis plus de 450 millions d’années et qui se reproduit dans la zone. Appelée localement « Cucaracha di mare »…

Pour le moment, la carapace a rejoint Manoir sans se briser.

Et pour la fin, 2 vidéos des 2 pointes, sud et nord de l’ile: à vous de choisir celle que vous préférez, mais nous on a notre favorite.

Côté Sud
Et côté Nord.

Demain matin, nous reprenons la route. On aurait bien flânė encore quelques jours ici, tant le site nous a plu, mais un fenêtre météo favorable s’ouvre pour contourner Cuba par le Nord et nous rapprocher un bon coup de Saint-Martin ou notre premier équipier (fafat) doit nous rejoindre le 8 mai pour attaquer le gros morceau. Nous mettons donc les voiles pour une petite semaine. Vous pouvez nous suivre sur Konectis.

Manoir, c’est le,petit au loin.

Oups!………

On savait que notre GV (grand voile) était fatiguée. On espérait quand même faire le retour avec elle et ne pas avoir besoin de la nouvelle, expédiée par cargo au Guatémala, et qui dormait paisiblement au fond de la cabine « invités ».

Mais après 4 heures de navigation un peu musclée, d’un coup d’un seul…

On a poursuivi comme ça, mais 2 heures plus tard, à l’arrivée dans la baie de New Heaven, on en était déjà là:

On a donc fait une escale d’une demi-journée pour tomber cette voile, la vampiriser (toutes les pièces peuvent servir) et monter la nouvelle.

Faut croire qu’elle marche bien aussi, car quelques jours plus tard, voici ce que Manoir nous a sorti pour remonter jusqu’au Mexique.